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Près de 40 académiques et scientifiques accompagnent les souverains et les ministres fédéraux, régionaux et communautaires lors de la visite d’État en Corée du Sud, du 24 au 28 mars prochains. Une nouvelle occasion de montrer l’importance et la diversité des collaborations entre nos deux pays. Au menu : intelligence artificielle, développement durable et smart cities.

En avril 2016 déjà, l’ARES coordonnait une mission interinstitutionnelle en Corée du Sud grâce à laquelle nos établissements avaient pu renforcer leur visibilité auprès des partenaires sud-coréens. En juin 2017 ensuite, plusieurs académiques accompagnaient la mission princière en Corée du Sud pour développer de nouveaux projets. A l’occasion de la visite d’Etat, c’est une délégation de 20 représentants de 4 universités et 4 hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du FRS-F.N.R.S., de Wallonie-Bruxelles Campus et de l’ARES qui feront le déplacement. Une présence soutenue en Corée du Sud des acteurs académiques et scientifiques de premier plan de la Fédération Wallonie-Bruxelles, démontrant – s’il le fallait encore – que la Corée du Sud est un partenaire incontournable pour nos établissements.


L’éducation, la recherche et l’innovation au cœur de la réussite sud-coréenne

La puissance économique mondiale qu’est devenue la Corée du Sud en un peu moins de 70 ans repose de manière très significative sur l’éducation, la recherche et l’innovation. En investissant massivement dans ces secteurs et en favorisant par ailleurs une autonomisation et une responsabilisation renforcées des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, les autorités publiques ont créé les conditions idéales pour cette réussite.

Comme souligné dans le rapport de l’OCDE Regard sur l’éducation 2018, la Corée du Sud conserve le taux de diplômation de l’enseignement supérieur des 25-34 ans, le plus élevé des pays de l’OCDE – devant le Canada, le Japon et la Russie. Cet accès à l’enseignement supérieur s’explique notamment par une mobilité intergénérationnelle très élevée, qui se traduit ensuite par un taux d’emploi plus élevé pour les jeunes travailleurs comparativement à leurs aînés.

Il convient également de rappeler que, si l’investissement public dans l’éducation reste bien au-dessus de la moyenne européenne, la performance du système éducatif dépend également de l’investissement privé. Pour le supérieur, le total des dépenses privées (dépenses des ménages, des établissements d’enseignement supérieur privés, des entreprises, etc.) atteint 73% là où la moyenne OCDE dépasse à peine les 30%.

Le rôle des grands conglomérats industriels – chaebols – dans le développement du potentiel de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation est essentiel, permettant notamment de mieux identifier les filières d’avenir et d’investir massivement dans les secteurs les plus porteurs.


Une réelle volonté de démocratisation et une ouverture internationale de plus en plus importante

Pour rappel, la Corée du Sud compte plus de 3 millions d’étudiants répartis sur plus de 400 établissements dont une large majorité sont considérées comme privés. Au cours des dernières années, de nombreuses initiatives ont été prises par les autorités publiques et les établissements afin de renforcer leur internationalisation.

Par exemple, le programme World Class Research-oriented University (WCU), lancé en 2008, visait à renforcer la compétitivité des universités sud-coréennes et accroitre leur attractivité à l’égard des meilleurs étudiants, chercheurs et professeurs étrangers. Malgré un investissement de plus de €600 millions du ministère, les résultats de ce programme sont questionnés par certains observateurs. En effet, la mobilité entrante demeure essentiellement asiatique – avec près de deux tiers des étudiants étrangers provenant de Chine – et n’a progressé que faiblement depuis 2008. La mobilité sortante augmente, elle, de manière constante et donc de plus en plus de Sud-Coréens poursuivent un cycle complet d’études à l’étranger.

L’élitisme et le conservatisme du système et des établissements sud-coréens peuvent expliquer cette évolution. Pour faire face à cette réalité, les autorités sud-coréennes ont constamment augmenté les aides financières aux étudiants pour leur faciliter l’accès à l’enseignement supérieur. D’autre part, cet élitisme présent au sein des grandes universités nationales (en particulier des universités « SKY » – Seoul National University, Korea University et Yonsei University) ont incité une partie de la classe politique à favoriser le développement d’universités régionales.


#BELKOR2019

Le volet académique de cette visite d’Etat permettra aux acteurs académiques et scientifiques de mettre en lumière leurs collaboration dans des thématiques cruciales pour le futur de notre société.

À la Seoul National University, sera organisé un séminaire sur les défis de l’intelligence artificielle mise au service de la santé. Ce séminaire est coorganisé par le collège de pharmacie de cette université prestigieuse et l’Université de Liège et son centre de recherche « GIGA ». Cette activité donnera l’occasion aux participants de débattre sur les possibles applications de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé, avec une attention particulière sur les enjeux éthiques. Les membres de la délégation académique auront l’occasion de faire état de ces collaborations avec le Roi lors d’un déjeuner qui clôturera l’évènement.

La délégation académique se rendra également à Incheon sur le Ghent University Global Campus. Un séminaire, intitulé « Innovative solutions for circular economy, sustainable mobility and climate change », permettra aux académiques, aux scientifiques ainsi qu’aux chefs d’entreprise de débattre notamment des enjeux climatiques. En présence de la Reine, le séminaire sera introduit par l’ancien secrétaire général des Nations Unies, M. Ban-ki Moon. Ce sera également l’occasion pour la Reine de rencontrer des étudiants belges et coréens afin d’échanger sur leurs expériences de mobilité en Corée et en Belgique.

En début de mission, un petit-déjeuner de haut niveau, en présence du Ministre-President de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, permettra aux partenaires belges et coréens d’échanger sur les développements récents en matière d’enseignement supérieur et de recherche, et de déjà discuter de perspectives de collaboration futures.

« Les dernières missions de portée interinstitutionnelle effectuées en Corée du Sud ont démontré l’importance de la coopération académique et scientifique avec ce pays, souligne Julien Nicaise, administrateur de l’ARES. Cette visite d’Etat constitue une nouvelle occasion de poursuivre les collaborations et de mettre en évidence qu’ensemble nos établissements et leurs partenaires sud-coréens développent des projets d’importance majeurs pour faire face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Je suis ravi que de plus en plus d’établissements saisissent l’opportunité unique offerte par les visites d’Etat pour développer, renforcer, renouveler leurs partenariats à l’étranger mais aussi pour renforcer leurs liens avec les acteurs politiques et économiques qui prennent part à cette mission. »

Composition de la délégation :

» Brigitte Chanoine (directrice-présidente, ICHEC)
» Marie Clotuche (ULiège)
» Philippe Declercq (directeur-président, HELHa)
» Prof. Guillaume Drion (ULiège)
» Prof. Philippe Dubois (recteur, UMONS)
» Denis Dufrane (directeur-président, HEH)
» Aline Franchimont (WB Campus)
» Prof. Pierre Geurts (ULiège)
» Kevin Guillaume (ARES)
» Prof. Nadji Habra (recteur, UNamur)
» Dr. Ir. Véronique Halloin (secrétaire générale, FNRS)
» Prof. Bertrand Hamaide (vice-recteur, USL-B)
» Damien Huvelle (directeur-président, HE Vinci)
» Prof. Pierre Jadoul (recteur, USL-B)
» Cécile Liégeois (WB Campus)
» Philippe Luyten (président, Eurometropolitan e-Campus)
» Julien Nicaise (administrateur, ARES)
» Prof. Jacques Piette (ULiège)
» Prof. Alain Strowel (USL-B)
» Prof. Pierre Wolper (recteur, ULiège)

 

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