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Le 21 novembre dernier, l’ARES, le Conseil des Rectrices et Recteurs francophones, l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), l’Université libre de Bruxelles (ULB) et l’Université de Liège (ULiège) ont officialisé la création de la nouvelle section locale Scholars at Risk (SAR) Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) lors d’un événement rassemblant des intervenantes, intervenants participantes et participants d’horizons différents et impliqués dans la protection de la liberté académique et le soutien aux académiques et chercheuses et chercheurs en danger.

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La signature de la déclaration fondatrice par les personnes représentantes des membres de la section a sonné le coup d’envoi des différents panels de l’après-midi, qui ont chacun abordé des facettes cruciales de la liberté académique et de l’accueil d’académiques chercheuses et chercheurs en danger. Cette déclaration rappelle les objectifs qui sont poursuivis par les membres de la section, à savoir développer davantage de ressources pour accueillir mieux et davantage d’académiques, optimiser le partage d’expérience et d’expertises dans ce domaine et faire connaître les initiatives développées par les institutions membres en la matière.

La première session, modérée par Pierre Duysinx, vice-recteur à la Mobilité et aux Affaires internationales à l’ULiège, fut l’occasion pour les intervenantes et intervenants, sur base des derniers résultats des rapports de l’Academic Freedom Index 2023 et du rapport Free to Think 2023, de discuter du déclin alarmant de la liberté académique dans le monde ces dernières années, du rôle des (réseaux d’)universités dans la protection de cette liberté fondamentale et de l’importante contribution de la philanthropie au soutien d’initiatives sociétales qui se veulent innovantes et forces de changement.

Différentes initiatives prises ou soutenues par la Commission européenne dans ce domaine ont également été présentées, en particulier les programmes MSC4Ukraine, Inspireurope+ et l’appel à une action préparatoire de la Commission européenne lancé il y a quelques mois, visant à mettre en place un programme de bourses européennes pour 30 chercheuses et chercheurs en danger.

Le second panel, modéré par Marthe Nyssens, prorectrice "Transition and Society" en charge des droits humains à l’UCLouvain, a mis en évidence l’importance d’impliquer la population étudiante dans la protection de la liberté académique en présentant certaines initiatives telles que les Scholars at Risk's Student Advocacy Seminars, la clinique juridique Rosa Park pour les droits humains de l’UCLouvain, ou encore les projets développés par la European Students’ Union (ESU).

Ce panel a également mis en évidence les objectifs et défis du programme Access2University de l’UCLouvain, qui vise à préparer les personnes réfugiées qui le souhaitent à reprendre des études universitaires en leur offrant des cours de français, des cours d’université et un soutien individuel.

Enfin, le dernier panel, modéré par Anne Weyembergh, vice-rectrice aux Relations extérieures et à la Coopération à l’ULB, a soulevé le rôle essentiel des établissements d’enseignement supérieur et les défis majeurs liés à l'accueil des universitaires chercheuses et chercheurs en danger. Deux chercheurs ont pu témoigner de leur parcours et des raisons qui les ont forcés à fuir leur pays et leur institution, au sein desquels ils étaient exposés à des menaces en raison du contenu de leurs travaux de recherche ou de la libre expression de leurs opinions.

Les personnes invitées à intervenir dans le cadre de ce panel ont, à cette occasion, insisté sur le rôle essentiel des établissements d’enseignement supérieur dans l’accueil et l’intégration des académiques chercheuses et chercheurs en danger au sein de la communauté académique, mais également dans la société au sens large. La mise en place de soutiens tels que l’International welcome desk ou le Fonds de solidarité de l’ULB représentent une réelle opportunité pour ce public, leur permettant de poursuivre leur carrière académique de manière libre et sécure. Par ce biais, l’ULB a ainsi pu accueillir 32 chercheuses et chercheurs en danger depuis 2017.

Les intervenantes et intervenants ont également insisté sur le rôle fondamental du superviseur dans l’accompagnement et l’intégration de ces académiques chercheuses et chercheurs accueillis au sein de l’institution. Ces derniers constituent un point d’ancrage pour ces personnes qui vivent avec leur famille un stress important du fait de leur situation compliquée et incertaine et des complexités administratives auxquelles ils sont confrontés.

L’événement s’est conclu sur un large consensus quant à l'impératif de protéger la liberté académique et les académiques et chercheuses et chercheurs persécutés en raison de leur recherches et prises de position. Dans ce contexte, la création de la section locale Scholars at Risk en FWB offre un réel potentiel pour adresser le consternant rétrécissement de l'espace de la liberté académique dans le monde.

Néanmoins, les discussions ont mis en exergue les challenges qui sont présentement vécus par les établissements d’accueil, notamment les ressources financières et humaines limitées pour accueillir et offrir le soutien adapté à ce public en difficulté, et la nécessité de rendre durables les modalités d'accueil. Un travail important reste à faire pour accueillir mieux et davantage d’académiques et chercheuses et chercheurs en danger. La création de cette section doit pouvoir s’accompagner d’une série d’actions permettant à ces institutions d’optimaliser et de renforcer l’impact de leurs actions de soutien à ce public.

Au cœur de la création de cette section se trouve l'idée de solidarité et d'unité. La section Scholars at Risk en FWB incarne cet impératif en rassemblant les efforts des membres engagés dans ce domaine, et en encourageant la mutualisation des ressources et des expertises. Des ressources financières suffisantes sont maintenant à trouver et à dégager afin de rendre possible un accueil et un soutien adapté à davantage d’académiques et chercheuses et chercheurs en danger.

 

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EN SAVOIR + : consultez la page présentant la section SAR en FWB sur le site web de l'ARES.

 

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