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Avec éloquence, humour et conviction, la doctorante Geneviève Zabré a séduit le jury de ce concours international mobilisant les chercheurs de 18 pays, dont la finale a eu lieu le 27 septembre 2018, à Lausanne (Suisse). En une diapositive et en 180 secondes de propos clairs et accessibles, elle a présenté sa recherche, qui pourrait constituer une avancée importante dans la lutte contre le changement climatique.

Seule sur scène, seconde après seconde et avec des mots simples, Geneviève Zabré égraine son histoire, celle de moutons burkinabè qui ruminent, qui ne cessent de roter et qui dégagent au passage du gaz méthane en quantité, menace en puissance pour le climat. Ce phénomène, tellement naturel chez les ruminants, est pourtant le sujet de sa thèse portant sur l’utilisation des plantes médicinales dans la lutte contre le méthane émis par les ovins. Cent quatre-vingt secondes plus tard, la doctorante a entièrement convaincu avec efficacité son auditoire.



Balé Jr. Sène, l’un des professeurs encadrant le travail de Geneviève Zabré et partenaire de longue date de l’ARES à l’Université Ouaga 1 Pr. Joseph Ki-Zerbo, se félicite de ce succès qui rapporte non seulement 1 500 euros à son étudiante, mais qui offre, aussi et surtout, une visibilité internationale à cette question scientifique et à son université. « Les travaux menés par l'étudiante, explique le Professeur Balé, portent sur deux plantes du Burkina Faso qui sont utilisées traditionnellement pour lutter contre les parasitoses gastro-intestinales des petits ruminants (moutons et chèvres). Ces deux plantes, Acacia nilotica et Acacia raddiana, en plus de lutter contre les parasitoses, réduisent le méthane rejeté par les ruminants qui participerait au réchauffement climatique. »

Geneviève Zabré lors de la finale internationale Ma thèse en 180 secondes, le 27 septembre 2018 à Lausanne

Geneviève Zabré lors de la finale internationale Ma thèse en 180 secondes, le 27 septembre 2018, à Lausanne / © Balé Jr. Sène


Le professeur Balé associe également la Belgique à ce succès. « Une grosse partie de l'étude de Geneviève Zabré a concerné l'innocuité de ces plantes. Comme modèle animal, elle a utilisé les souris pour la toxicité aigüe et les rats pour la toxicité subaiguë. Ce volet de la recherche a été intégralement mené à l'animalerie, développée grâce à l’appui de l’ARES, entre 2008 et 2017 ». Le professeur Balé met aussi en évidence également l’apport académique et scientifique du Biopole de l'ULB à Charleroi, partenaire des diverses interventions.

Ce prix international démontre toute la pertinence et l’impact des projets de coopération académique associant, dans la durée, les établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles et leurs homologues de 18 pays du Sud, via l'ARES en tant que fédération et comme partenaire de la Coopération belge au développement.

À noter qu’un candidat belge, Martin Delguste (UCLouvain), était aussi l’un des finalistes. Il y a présenté sa thèse : « Étude des interactions entre cellules et virus de l'herpès à l'aide de la microscopie à force atomique ».

 

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