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Il y a plus de 30 ans, des ingénieurs se réunissaient autour de la Fédération royale d’associations belges d’ingénieurs civils et d’ingénieurs agronomes (FABI), pour créer un Groupe de Travail "Ingénieurs et/ou techniciens sans frontières". Depuis, Ingénieurs sans frontières (ISF) déploie toute son énergie, avec un objectif : améliorer les conditions de vie des populations du Sud grâce à des technologies dont les populations locales peuvent s'approprier.

ISF travaille en partenariat avec les populations d’Afrique francophone subsaharienne sur des projets innovants centrés sur l'accès aux services essentiels en matière d'assainissement, d'énergie et d'eau.

Avec cette démarche, ISF apporte des solutions concrètes, durables et probantes, qui s'enracinent et foisonnent dès que des résultats concluants sont démontrés, tout en prenant compte des considérations politiques, sociales, environnementales et économiques.

Le travail d'ISF s'appuie non seulement sur les compétences de ses experts, pour la plupart des ingénieurs bénévoles, mais également sur la collaboration, sur le terrain et depuis la Belgique, avec des ingénieurs et des collègues du Sud.

ISF conscientise aussi les étudiants et les ingénieurs en Belgique afin de les rendre plus responsables en matière d'impacts sociétaux.

Dans cette optique, le 20 novembre 2017, ISF a décerné le prix Ingénieurs Sans Frontières-Philippe Carlier 2017, récompensant un TFE réalisé dans une optique de développement durable, de coopération au développement et de solidarité internationale.


Prix ISF - Philippe Carlier 2017

Cette année, ISF a collaboré avec deux de ses associations fondatrices, les Alumni Agro de Louvain et les Alumni ingénieurs civils de Louvain, pour remettre son prix, à l’UCL, lors d’une conférence sur le biomimétisme qui a rassemblé plus de 500 personnes.

C'est Audrey Sougnez, étudiante de l'Université de Liège, qui a remporté le prix cette année pour son mémoire intitulé "Étude des principaux facteurs de la production de l’armoise annuelle (Artemisia Annua L.) sur le domaine de l’organisation 'Le Relais-Sénégal' à Yendane (Région de Thies) : Effet de la densité et de la fertilisation (Sénégal)" et encadré par le professeur Guy Mergeai, ULiège.

Audrey Sougnez sur le terrain / © Audrey Sougnez

Audrey Sougnez sur le terrain / © Audrey Sougnez

Dans le cadre de son travail, trois essais ont été réalisés avec une variété de plante, Apollo, sur le domaine horticole de l'organisation "Le Relais - Sénégal" à Yendane-Terokh durant la saison sèche 2016-2017. L'objectif de ces essais était d'améliorer et d'optimiser la production de feuilles et de tiges d'armoise annuelle, dont l'une des substances actives qui en est extraite permet de combattre efficacement le paludisme.

Tous les essais ont été réalisés sous irrigation par aspersion, ce qui a permis un gain de 50 % des récoltes par rapport aux rendements obtenus lors de la campagne 2015-2016 sous irrigation goutte à goutte.


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Plantation d'Artemesia / © Audrey Sougnez


D'autres candidats n'ont pas démérités

D'autres candidats n'ont pas été retenus, mais ont toutefois attiré l'attention des membres du jury. C'est le cas notamment de David Miraucourt, étudiant diplômé en ingénieur civil de l'Université de Liège, pour son mémoire intitulé "Stabilisation du matériau terre crue pour application en brique de terre comprimée au Burkina Faso". Son mémoire de fin d’études traite de la construction en terre crue au Burkina Faso et se focalise sur la Brique de Terre Comprimée (BTC), une technique très prometteuse parmi les diverses utilisations possibles du matériau terre. Cependant, utilisée telle quelle avec de l’eau, la terre compressée présente des caractéristiques et une durabilité faibles. Une étude a donc été menée dans le but de stabiliser le mélange, en y incorporant des matières premières locales naturelles ou recyclées

Ce mémoire s’inscrit dans la continuité de celui de Jehanne Paulus, lauréate du prix ISF-Philippe Carlier 2015, qui a posé les premiers jalons de l’état de la construction en terre crue au Burkina.

Un autre étudiant diplômé en bioingénieur de l'Université catholique de Louvain, Quentin Vandersteen, a également retenu l'attention du jury pour son mémoire intitulé "Faisabilité des innovations paysannes autour des cordons pierreux dans les provinces du Passoré et du Bam (Burkina Faso)". Dans le cadre de son travail, il a étudié la problématique de l’érosion des sols au Burkina Faso. Ce phénomène, causé par des périodes de sècheresses récurrentes et une augmentation de la pression démographique, compromet les systèmes agro-sylvo-pastoraux et menace la sécurité alimentaire de la population. L’objectif de son travail a été d’approfondir les connaissances en matière d’innovations paysannes autour des cordons pierreux et à les rendre accessibles et utilisables dans un contexte de développement.

 

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Quentin Vandersteen, Isabelle Carlier et Audrey Sougnez lors de la remise du prix ISF-Philippe Carlier 2017 / © ISF

 

Un travail rendu possible grâce au soutien de l'ARES

Afin de réaliser leur travail de terrain, Audrey Sougnez, David Miraucourt et Quentin Vandersteen ont tous les trois bénéficié d'un soutien financier de l'ARES au travers de son programme de Bourses de voyage.

Grâce à ce programme, les étudiants souhaitant effectuer un séjour dans un pays du Sud dans le cadre de leur travail de fin d'études ou pour réaliser un stage en lien avec leur cursus ont la possibilité de bénéficier d'un financement de l'ARES pour leur déplacement. Chaque année, c'est au moins 130 étudiants qui bénéficient de ce coup de pouce.

 

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