Au Vietnam, les maladies respiratoires chroniques sont sous-estimées, sous-diagnostiquées et sous-traitées. Elles sont pourtant en croissance en raison des bouleversements démographiques (y compris un exode rural massif), économiques et sociaux que connaît le pays. Leur prévalence dans la population générale est estimée à 10%. En raison de leur caractère invalidant, cest une catastrophe sociale et économique pour le pays. Les autorités politiques en sont pleinement conscientes. Elles estiment que ces maladies représentent une priorité de santé publique et quil est indispensable dagir à la fois sur la prévention et sur une prise en charge plus précoce, plus efficace et moins coûteuse de la maladie. Elles viennent détablir un plan décennal 2015-2025 de lutte contre les maladies respiratoires chroniques à linitiative du nouveau Premier Ministre (1). La coopération internationale est invitée à coopérer à ce plan. Ce PRD sinscrit dans ce nouvel élan.
A la suite logique du PIC 2012-2016 qui a notamment permis de réaliser un état des lieux des causes des maladies respiratoires chroniques et a formulé des recommandations pour améliorer la prévention, ce projet se concentre sur quelques aspects majeurs de la lutte contre les maladies respiratoires chroniques, tout en renforçant les capacités universitaires vietnamiennes :
- le développement et la mise en place dune méthodologie de détection précoce de la maladie au niveau des centres de santé et des hôpitaux de district, ce qui permet daméliorer la mortalité de la maladie, ainsi que sa morbidité reflétée par une diminution des hospitalisations et une amélioration des indices de qualité de vie, entraînant une moindre coût pour la société ;
- la recherche et la mise en place, au niveau des hôpitaux de districts, dun traitement mieux adapté à chaque type de maladie respiratoire chronique, tenant compte du contexte vietnamien;
- la recherche, la mise en uvre et lévaluation environnementale et clinique, de techniques de diminution de polluants intérieurs de lhabitation des patients souffrant de maladie respiratoire chronique ;
- linvestigation de leffet protecteur des infections parasitaires intestinales sur le risque de sensibilisation allergénique ;
- la diffusion et lintégration des conclusions opérationnelles du projet dans la stratégie du pays.
Les interventions dans le système de santé viseront avant tout les services de santé du district n°10 dHo Chi Minh Ville (HCMV est divisée en 26 districts pour 10 millions dhabitants) qui compte environ 250.000 habitants. Le projet débordera le district n°10. La polyclinique de lU-PNT verra aussi se développer les activités du projet. Les leçons apprises dans le district n°10 pourront être disséminées dans lensemble des services de santé dHCMV, dès lors que ses responsables seront associés au projet. Enfin les activités de recherche seront coordonnées au niveau universitaire : à lU-PNT et à lULB pour ce qui concerne les deux premiers volets du projet (deux doctorants sy consacreront); à lIUH et à lUniversité de Liège pour ce qui est du 3ème volet (un doctorant sy consacrera); à lULB et à lInstitut Pasteur dHCMV pour ce qui est du 4ème volet. Ce projet de poursuite réalise donc à la fois un approfondissement scientifique et une intervention en santé plus large et surtout déconcentrée et à plus grande échelle. Cette forte dimension dintervention constitue la principale plus-value du projet selon le consultant externe qui vient dévaluer le PIC.