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Ce vendredi 27 janvier 2023, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) a remis, pour la 4e année consécutive, le prix Philippe Maystadt, en présence de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Glatigny. Ce prix, organisé en partenariat avec le journal Le Soir, récompense les meilleurs travaux de fin d'études menés sur l'enseignement dans une perspective innovante. Son objectif est de valoriser, stimuler et démontrer toute l'importance de la recherche dans le domaine de l'enseignement de manière générale.

Le jury, présidé par Sébastien Van Drooghenbroeck, professeur à l’Université Saint-Louis - Bruxelles, a désigné des lauréat·es dans trois catégories : le prix « Bac » d'un montant de 2 000 euros, le prix « Master » d'un montant de 2 000 euros, et le prix « Doc » d'un montant de 4 000 euros. Au total, le jury a examiné 41 candidatures. Et enfin, comme l’an dernier, en raison de la qualité des travaux reçus, une candidate et un candidat ont également obtenu une mention spéciale.

Prix BAC

Thibault Denis (Haute École Provinciale de Hainaut - Condorcet) récompensé pour son travail de fin d’études : « Méthode de recherche, au sein de la littérature scientifique, employée par l'infirmier ». 

Porteur d’un bachelier infirmier responsable de soins généraux, Thibault Denis est convaincu que l’esprit critique est une qualité indispensable chez l’infirmier·e, et ce afin d’exercer son art de la meilleure des manières. Le corps infirmier joue un rôle de transmetteur de l’information, de vulgarisateur scientifique. Cependant, à travers ses expériences de stage, l’auteur a constaté que des discours diamétralement opposés pouvaient être tenus par infirmières et infirmiers pourtant issus d’une même discipline scientifique. Ceci l’amène à s’interroger sur la méthode de recherche employée par l’infirmier·e travaillant en hôpital universitaire. Il ressort à travers ce TFE que les participantes et participants à l’étude menée « ne brillent pas » par leur fréquence de consultation de la littérature scientifique. Divers freins à l’acquisition d’une bonne méthode de recherche sont également évoqués : le manque de temps, l’accessibilité, le manque d’intérêt et connaissances, le manque d’esprit critique… Ceci met en évidence l’importance d’un enseignement où l’art infirmier et sciences infirmières doivent cohabiter. Pour l’auteur, l’une des clés réside dans le temps consacré à cette démarche alors même que le corps infirmier n’a, parfois, plus le temps de « prendre soin ».

Le jury a apprécié :

  • l’originalité de l’objectif de recherche qui vise à expliquer comment les compétences développées durant la formation initiale sont appliquées sur le lieu professionnel et comment la formation continue pourrait contribuer à leur développement ;
  • la méthodologie rigoureuse, la solidité de l’approche théorique et la bonne mise en perspective des résultats avec la théorie ;
  • la présence d’un folder, réalisé par l’auteur, mis à disposition du personnel soignant et susceptible d’être développé dans une étude ultérieure.

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Les membres du jury ont par ailleurs attribué une mention spéciale à Charlotte Samain, de la Haute Ecole Galilée, pour son travail de fin d’études intitulé : “Quels outils utiliser pour enseigner l'oral du quotidien dans le cadre du cours de français au premier degré ?”. 

Prix MASTER

Emilie Eechaute (Institut des Arts de Diffusion) récompensée pour son mémoire : « Comment, par le biais de la création, visibiliser la poésie de femmes belges d’expression francophone du XXe siècle? ».

La mise en lumière de la poésie de femmes belges du XXe siècle, sous une perspective artistique, tel est l’objectif poursuivi par Emilie Eechaute, diplômée à l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-la-Neuve. Pour y parvenir, l’autrice mise sur le podcast, un outil pédagogique créatif pouvant démystifier la poésie en la rendant accessible, ludique, personnelle et agréable. Cette recherche vise ainsi à déconstruire les préjugés et les aprioris autour de ce domaine artistique. De ce projet est né une série de neuf podcasts, « les poétesses oubliées de l’Histoire », qui, selon l’autrice, ont été un succès tant dans le processus créatif que dans la réception de l’œuvre par le public qui a pu accéder simplement et de manière ludique à une matière complexe et merveilleuse. Aujourd’hui, l’autrice poursuit ce travail en tentant d’entrer en contact avec le corps professoral de français. En effet, l’autrice en est convaincue : l’un des intérêts généraux de ce mémoire est l’appui pédagogique créatif qu’il peut offrir aux professeur·es qui souhaitent donner le goût de la poésie à leurs élèves. 

Le jury a apprécié :

  • l’originalité du mémoire, par son sujet, son approche et son style ;
  • l’écriture créative et percutante ;
  • la proposition, très porteuse, qui vise à créer des podcasts pour enseigner la poésie de femmes-poètes belges francophones ;
  • la thématique de mémoire inspirante pour le monde de l’enseignement. 

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Laura Leonetti (UMONS) récompensée pour son mémoire : « L’impact de l’inclusion des enfants aux besoins extra-ordinaires dans l’architecture scolaire ». 

Laura Leonetti, diplômée de la Faculté d’architecture et d’urbanisme de l’UMONS, établit le constat suivant : l'exclusion des personnes "non ordinaires" au sein d’une communauté est un enjeu majeur dans notre société, notamment l’exclusion des enfants, et en particulier, ceux aux besoins spécifiques dans un contexte scolaire. En s’intéressant à cette problématique, l’autrice vise à établir un environnement éducatif plus inclusif et axé sur les besoins individuels de l'élève. Pour y parvenir, elle propose un outil d’aide à la conception architecturale, utile tant pour la rénovation que la construction de nouveaux établissements scolaires. La mise en pratique de cet outil pointe que des adaptations, même minimes, des espaces scolaires (classes, couloirs, salles des devoirs, etc.) peuvent déjà avoir des effets notables, par exemple, sur l’attention et l’engagement actif des enfants, et donc contribuer à affaiblir le sentiment d’exclusion qu’ils peuvent rencontrer.

Le jury a apprécié :

  • la clarté du mémoire ;
  • la thématique qualifiée d’inspirante pour de nombreux acteurs scolaires. 

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Enfin, Christophe Baco (UMONS) a obtenu une mention spéciale du jury pour son mémoire intitulé « Évolution de la mise en œuvre de l’enseignement explicite par une institutrice primaire soutenue par un dispositif de formation et de coaching. Une étude de cas ». 

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Prix DOC

Emilie Collette, de l’UCLouvain, récompensée pour sa thèse de doctorat : « Analyse des différents profils d’étudiants présentant une dyslexie et de la qualité de leurs représentations lexicales ».

Emilie Colette, Docteure en sciences psychologiques et de l’éducation, cherche à mieux comprendre les facteurs qui jouent en faveur des étudiantes et étudiants de l’enseignement supérieur présentant une dyslexie développementale et d’identifier les obstacles rencontrés par ces personnes. Dans un premier temps, des analyses exploratoires ont notamment montré la présence de différents profils d’étudiantes et d’étudiants présentant une dyslexie DD, et l’importance de prendre en compte cette hétérogénéité dans le suivi et les aides apportées à ces étudiant·es. Dans un second temps, l’autrice s’est focalisée sur la compréhension des processus de lecture de ces étudiant·es et les moyens de compensation qu’ils ou elles utilisent. Cela lui permet de vérifier l’hypothèse selon laquelle ces étudiant·es pourraient se baser sur certains indices orthographiques et sur leurs compétences sémantiques pour compenser un déficit phonologique.   

Le jury a apprécié :

  • la représentativité de l’échantillon analysé (étude menée sur 11 années) ;
  • la mise en lumière des limites de l’approche standardisée, extrêmement précieuse pour les services chargés de la mise en œuvre du décret de 2014 sur l’enseignement supérieur inclusif ;
  • la possibilité que ce travail fasse l’objet d’une synthèse destinée au grand public.

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Jacinthe Dancot (ULiège) récompensée pour sa thèse de doctorat : « Contribution à l’exploration de l’estime de soi des étudiants infirmiers et de son lien avec le développement de la compétence clinique ». 

Partant du double constat d’une souffrance des étudiant·es infirmier·es et d’une difficulté à développer leurs compétences, Jacinthe Dancot, Docteure en Sciences de la santé publique, s’est intéressée à l’estime de soi de ces étudiant·es et à son lien avec le développement de la compétence clinique. La recherche, basée sur les méthodes mixtes, décrit l’évolution de l’estime de soi au cours de leur formation : qualifiée de modérée au départ, celle-ci demeure quasiment stable au cours de la formation, montrant une faible évolution positive liée au sentiment de compétence. Une stabilité qui cache, par ailleurs, des situations très variables selon les individus et les moments : les relations avec les infirmier·es en stage et la réception de résultats ou de feedbacks constituent des événements particulièrement importants. En guise de perspectives, l’autrice fait plusieurs recommandations ciblant aussi bien la qualité des expériences vécues par le corps étudiant infirmier que l’accompagnement de ces expériences et le développement d’une capacité à les gérer.

Le jury a apprécié :

  • le type d’étude (longitudinale) mobilisée, ainsi que la méthodologie très rigoureuse, très bien documentée ;
  • le lien réalisé entre formation, apprentissage et caractéristiques ou état des étudiant·es, lien essentiel non seulement pour la qualité de la formation initiale, mais aussi pour l’acquisition de "soft skills" ;
  • les très belles perspectives qui découlent de cette thèse et son caractère potentiellement transposable pour les différents métiers de la santé. 

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