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Fin septembre, s’est tenue à Helsinki la conférence annuelle de l’European Association for International Education. Retour sur ce rendez-vous incontournable pour les actrices et acteurs de l’enseignement d’Europe et du monde entier, au cours duquel plus de 6 200 participantes et participants ont débattu des enjeux liés à l’inclusion et la diversité de l’enseignement, mais également eu l’opportunité de développer de nouveaux partenariats.

Du 24 au 27 septembre 2019, 38 personnes représentant des établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) étaient présents à Helsinki afin de participer à la 31e conférence annuelle de l’European Association for International Education (EAIE). Ce salon institutionnel a été l’occasion pour nos établissements de rencontrer leurs partenaires, que ce soit sur le stand « Study in Belgium – Wallonia-Brussels », mis en place et coordonnée par Wallonie-Bruxelles Campus, lors de conférences, d’ateliers de travail, de visites de campus ou encore durant la réception belge organisée à la résidence de SE Carl Peeters, Ambassadeur de Belgique en Finlande. 


Améliorer l'inclusion dans l'enseignement supérieur

La conférence de l’EAIE est aussi l’occasion pour des expertes et experts du monde entier de présenter, d’échanger, discuter de sujets d’actualité liés à l’internationalisation de l’enseignement supérieur. Le thème de cette édition "Encompassing all voices" convenait particulièrement bien à la Finlande, pays hôte dont le système d’enseignement supérieur se caractérise pour sa qualité, mais également sa dimension inclusive.

Même si les thématiques de l’accès, l’inclusion et la diversité sont depuis longtemps abordées dans les développements de l’enseignement supérieur, les enjeux plus récents liés au genre, à l’orientation sexuelle, aux politiques anti-discriminatoires ou encore à l’accueil des personnes réfugiées ont accentué l’attention et les actions des actrices et acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche en faveur de l’inclusion. 

Au niveau européen, comme expliqué lors de plusieurs ateliers, des pays comme les Pays-Bas, la Suède, l’Autriche ou l’Irlande ont récemment pris des mesures concrètes pour améliorer l’inclusion dans l’enseignement supérieur. Mais ces initiatives restent plutôt limitées malgré les engagements pris au niveau européen, notamment dans le cadre du processus de Bologne.


Renforcer la diversité des étudiantes et étudiants

L’internationalisation de l’enseignement supérieur, et des initiatives telles que celle des « Universités européennes », vont renforcer d’autant plus la diversité des étudiantes et étudiants, des chercheuses et chercheurs, ainsi que du personnel académique et non-académique du secteur. Cependant, comme le souligne Ella Ghosh, du Norwegian Committee for Gender Balance and Diversity Research, la diversité demeure un concept flou et difficile à appréhender. Ainsi, toute initiative doit s’intégrer dans un contexte national (ou régional), se baser sur une collecte de données et la production d’indicateurs pertinents pour le système d’enseignement supérieur lesquels serviront à la mise en place d’un plan d’actions.

Même si les perceptions et l’appréhension des enjeux liés à la diversité et à l’inclusion sont variées, il apparait essentiel que les établissements d’enseignement supérieur intègrent rapidement ces dimensions, qui seront d’ailleurs encore plus présentes dans le futur programme Erasmus. Concernant le nouveau programme, à l’occasion de la conférence de l’EAIE, la Commission européenne a pu donner quelques orientations possibles du programme, qui rencontrent notamment les remarques formulées par la Commission des relations internationales de l’ARES, par exemple en ce qui concerne la simplification de la gestion du programme.


L’internationalisation at home (I@H)

Pour beaucoup d’établissements, la mobilité Erasmus reste le principal moyen d’internationalisation. Une mobilité inclusive (par exemple, pour les étudiantes et étudiants en situation de handicap) est enrichissante, mais il existe beaucoup d’obstacles à sa réalisation. L’internationalisation at home (I@H) apparait alors comme une piste privilégiée pour permettre à des publics sous-représentés de bénéficier d’une expérience internationale.

Cependant, comme cela a pu être discuté lors de différents ateliers, l’I@H est souvent freinée par une série de fausses idées quant à sa réalisation : elle impliquerait nécessairement une offre d’études en anglais, elle devrait préparer à la mobilité physique, elle reposerait sur la présence d’étudiantes et étudiants internationaux au sein des établissements, etc. João Mourato Pinto (Erasmus Student Network) estime que l’inclusion des étudiantes et étudiants dans le développement de stratégies d’I@H est particulièrement efficace car elle assure une plus grande promotion des initiatives, elle engage les étudiantes et étudiants dans un processus participatif et favorise un apprentissage par les pairs.

Enfin, comme l’a très justement rappelé Aminata Cairo (The Hague University of Applied Sciences), inclure des groupes sous-représentés dans l’enseignement supérieur doit permettre de faire entendre de nouvelles voix au sein du monde académique, non pas pour réfuter ce que disent les voix dominantes, mais pour légitimer des discours souvent marginalisés ou perçus comme victimaires.


L'ARES et la CESI en action pour un enseignement supérieur inclusif

Et qu’en est-il en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Au-delà du cadre décrétal dont dispose la FWB depuis 2014, les établissements ont renforcé leurs mesures visant à renforcer l’inclusion, notamment dans leurs activités d’internationalisation. La problématique reste plus que jamais d’actualité, en témoigne les journées de sensibilisation à l’enseignement inclusif organisées à l’initiative de la Commission de l’enseignement supérieur inclusif (CESI) et avec l’appui de l’ARES, les 8 et 10 octobre 2019 à Bruxelles et dans le Hainaut. Au-delà de sensibiliser les étudiantes et étudiants aux enjeux de l’inclusion, ces journées auront permis d’élargir leurs représentations face aux situations de handicap et de les inciter à s’engager dans l’accompagnement d’autres étudiantes et étudiants en situation de handicap.

 

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