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Réunis au Liège Science Park ces 22 et 23 mai 2018 à l’occasion du 1er forum francophone de la valorisation, une vingtaine de chercheurs de pays du Sud ont été invités à partager leurs expériences de valorisation de la recherche locale avec une dizaine d’experts du Nord. Leur objectif ? Créer un espace francophone de la valorisation de la recherche.

À l’heure actuelle, un chercheur de Cotonou, au Bénin, a-t-il, par exemple, l'occasion de partager aisément les progrès de sa recherche avec un collègue de Lausanne, en Suisse, ou de susciter l’intérêt d’une entreprise québécoise ? Difficile, tant les connexions « Nord-Sud » dans le monde de la recherche en 2018 demeurent ponctuelles et encore insuffisamment structurées. Mettre en relation des équipes de recherche à l’échelle nationale et internationale et mieux structurer ces collaborations reste donc un défi à relever. Et la Fédération Wallonie-Bruxelles, la France et le Québec – par le biais de trois réseaux de valorisation de la recherche (LIEU, C.U.R.I.E et les BLEUS) – s’y emploient et souhaitent résolument faire évoluer les pratiques. Ces trois réseaux, s’ils collaborent déjà entre eux pour renforcer l’impact de la recherche universitaire dans la société, ont entrepris d’étendre et de dynamiser les collaborations à l’international et d’impliquer un nombre croissant d’équipes de recherche issues des pays de l’espace francophone, y compris, donc, de l'hémisphère sud.

« Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin »

Traduisant en fait concret ce proverbe africain, les chercheurs présents à Liège souhaitaient ainsi capitaliser sur les collaborations existantes et mettre en place un espace francophone de la valorisation, plus largement accessible aux partenaires du Sud. Cet espace aura comme objectif de développer l’impact de la recherche académique au bénéfice de la société, des communautés locales et régionales et de répondre à des défis sociaux, culturels, économiques environnementaux et de santé des populations. Pour concrétiser cette vision, dans un premier temps, il est important de pouvoir proposer un cadre d’actions pour cet espace francophone. Et très concrètement, à terme, cet espace pourrait permettre la professionnalisation des échanges, la mobilisation des connaissances, l’organisation des sessions de formation en ligne ou encore le transfert des connaissances.

Le réseautage, un axe essentiel de la coopération académique

Plusieurs universités du Sud, partenaires de l’UCL, de l’ULiège, de l’UMONS et de l’ULB dans le cadre des programmes de coopération académique de l’ARES, sont parties prenantes à cette réflexion et bénéficient, depuis plusieurs années déjà, des opportunités que représente le réseautage international.

Ainsi, l’Université d’Antananarivo (Madagascar) collabore depuis 2014 avec l’AVRE-UMONS, débouchant sur l’accueil de stagiaires malgaches à Mons ou la mise en place d’une plateforme offrant plus de visibilité aux recherches universitaires et dynamisant les collaborations avec les acteurs du monde socioéconomique.

De 2007 à 2012, l’ULiège et sa cellule Interface entreprises-université ont accompagné l’Université de Lubumbashi (RD Congo) dans le développement de sa cellule IUS (Interface université-société). Celle-ci structure désormais avec plus d’efficacité les relations entre les chercheurs congolais et les acteurs du monde socioéconomique local.

Au Maroc, avec le soutien de la coopération universitaire, l’Université Mohammed Premier d'Oujda a pu créer le Centre universitaire du développement de la région de l’Oriental (CUDRO), interface essentielle pour valoriser les résultats de la recherche et la connecter au monde économique marocain.

La valorisation de la recherche, un enjeu francophone

Au lendemain de ce premier forum, avec le soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) et de Wallonie Bruxelles International (WBI), la priorité des participants sera de traduire les recommandations dans un livre blanc de la valorisation qui sera présenté aux chefs d’État lors du prochain Sommet de la Francophonie qui se tiendra à Erevan (Arménie) en octobre 2018. Nul doute qu’ils devraient percevoir les opportunités que représente la stimulation des échanges au sein de l’espace francophone, afin que les résultats de la recherche circulent et que les innovations qui en découlent puissent, in fine, encore mieux capter l’intérêt des différents acteurs, dont le monde économique.

 

EN SAVOIR + : pour en savoir plus, consultez le programme du forum francophone de la valorisation.

 

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