Midis de l'ARES

La mobilité internationale est devenue aujourd’hui un enjeu majeur pour les chercheur·e·s comme pour les établissements d’enseignement supérieur. Si beaucoup est fait pour l’encourager, tous les domaines de recherche n’offrent pas les mêmes opportunités et la mobilité elle-même se révèle parfois difficilement compatible avec la vie privée et familiale. Où en est-on en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Quelles formes cette nécessaire mobilité peut-elle prendre et existe-t-il des alternatives crédibles à la mobilité de longue durée ?

Avec le Processus de Bologne, la création d’un Espace européen de la recherche ou encore la mise en place de programmes européens comme Erasmus ou les Actions Marie Skłodowska-Curie, l’Union européenne a joué un rôle fondamental dans le développement de la mobilité internationale des chercheur·e·s. Parmi les mesures concrètes mises en place par l’Union, on peut, par exemple, souligner l’initiative EURAXESS et ses différents outils, « EURAXESS Services », qui crée un réseau d’accompagnement des chercheur·e·s afin de les accueillir au mieux dans leur nouveau pays, « EURAXESS Jobs », qui rassemble les offres d’emploi disponibles, et « EURAXESS Rights », dont la mise en place d’une Charte européenne du chercheur et un Code de conduite pour le recrutement des chercheurs constitue l’élément central.

Dans la Charte et le Code, la Commission européenne considère que « toutes les formes de mobilité » doivent être encouragées dans le cadre d’une politique globale des ressources humaines en R&D aux niveaux national, régional et institutionnel, et entièrement reconnues dans les systèmes d’évaluation et d’avancement de carrière des chercheur·e·s.

La mobilité peut, en effet, prendre des formes différentes. C’est pourquoi la Charte et le Code précisent que « toute expérience de mobilité, par exemple un séjour dans un autre pays/région ou dans un autre établissement de recherche (public ou privé), ou un changement de discipline ou de secteur, soit dans le cadre de la formation initiale de recherche soit à un stade ultérieur de la carrière de chercheur, ou encore une expérience de mobilité virtuelle, devrait être considérée comme une précieuse contribution au développement professionnel du chercheur ».

Le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s'est, quant à lui, engagé dans sa Déclaration de politique communautaire, à favoriser l'application de la Charte européenne du chercheur et du Code de conduite, et les principaux acteurs de la recherche, les universités francophones et le Fonds de la recherche scientifique - FNRS (F.R.S.-FNRS), ont également adhéré aux principes de la Charte et du Code et mis en place un plan stratégique visant à améliorer leur gestion des ressources humaines.

La mobilité internationale fait aujourd’hui partie intégrante de la vie des chercheur·e·s. Des mesures importantes, structurelles et financières, sont prises pour encourager et faciliter cette mobilité. Mais l’exigence de mobilité internationale de longue durée est parfois difficilement compatible avec une vie privée et familiale. Les domaines de recherche peuvent également présenter des opportunités fort différentes en matière de mobilité. Et le développement de différentes formes de mobilités et d’alternatives à des mobilités de longues durées est encore fortement sujet à débat. 

Comment les établissements en Fédération Wallonie-Bruxelles favorisent-ils la mobilité internationale de leurs chercheur·e·s ? Quelles sont les difficultés rencontrées dans la mise en place de cette mobilité ? Comment se développent ses différentes formes ? Quelles sont les alternatives à une mobilité de longue durée ? La mobilité virtuelle existe-t-elle vraiment au niveau de la recherche ? Et comment intègre-t-on les questions de genre dans la mobilité internationale ?

Pour lancer le débat et pour tenter d’apporter des éléments de réponse à ces questions, la secrétaire générale du F.R.S.-FNRS, Véronique Halloin, dressera le panorama de la mobilité internationale en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sophie Beernaerts présentera, ensuite, les financements des Actions Marie Skłodowska-Curie, qui constituent le plus grand système de mobilité au monde en mettant un focus particulier sur la manière dont la Commission européenne prend en compte les difficultés que peut engendrer cette mobilité, notamment sous l’angle du genre. Quant à Jacques Malenfant, il analysera les motivations, les objectifs et les qualités de la mobilité internationale, c’est-à-dire les compétences, savoir-être ou connaissances que cherchent à acquérir les personnes effectuant une mobilité, afin de faire émerger des alternatives à la mobilité de longue durée. Les débats de ce Midi seront animés par Bernard Fusulier, professeur à l’UCL et par ailleurs ex-président du Comité femmes et sciences de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui portera une attention toute particulière sur les aspects genrés de la question.

 

Lectures d'intérêt


Ressources

 

Qui ? 


Introduction et modération :
  • Bernard Fusulier, directeur de recherches du F.R.S.-FNRS et professeur à l’Université catholique de Louvain (UCL)
    Bernard Fusulier est professeur extraordinaire de sociologie à la Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, et membre de l’Institute for the Analysis of Change in Contemporary and Historical Societies (IACCHOS) de l’Université catholique de Louvain (UCL). Dans le cadre de ses recherches portant sur les articulations entre mondes sociaux gouvernés par des logiques et des principes de sens différents, Bernard Fusulier s’est largement intéressé à la question de la conciliation « famille-emploi ». Président du Comité femmes et sciences de la Fédération Wallonie-Bruxelles entre 2016 et 2018, il est l’auteur de plusieurs articles scientifiques touchant en particulier aux tensions entre vie privée et exigences professionnelles du monde académique.

Intervenants :
  • Véronique Halloin, secrétaire générale du F.R.S.-FNRS
    Secrétaire générale du F.R.S.-FNRS et de ses fonds associés depuis octobre 2008, Véronique Halloin obtient le titre de docteur en sciences appliquées à l’issue d’une formation d’ingénieur civil chimiste et au terme d’un mandat d’aspirant du F.R.S.-FNRS en 1992. Après un postdoctorat, elle rejoint l’Université libre de Bruxelles (ULB), où elle occupe successivement les postes d’assistante, de chargée de cours et de professeur ordinaire et dirige également le Département de génie chimique. Entre 2002 et 2006, elle y assure également la vice-présidence et la présidence de l’École interfacultaire de bioingénieurs et est nommée, en 2006, au poste de vice-recteur en charge de la recherche et du développement.
     
  • Sophie Beernaerts, Chef d’unité à la Commission européenne
    Chef d’unité à la Commission européenne (Direction générale de l’éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture), Sophie Beernaerts est chargée des Actions Marie Skłodowska-Curie consacrées au développement des carrières des chercheurs du public et du privé, au travers de la mobilité et de la formation. Le programme veille à assurer l'égalité des chances, tant au niveau des chercheurs soutenus qu'au niveau de la prise de décision au sein des projets et à ce que soit intégrée la dimension genre dans le contenu de la recherche. Auparavant, Sophie Beernaerts a notamment été responsable de la mise en œuvre du programme Erasmus+ dans les secteurs des écoles, de la formation professionnelle et l'éducation des adultes. Elle est diplômée de la Solvay Brussels School of Economics & Management (ingénieur commercial) et de l’lnstitut d’études européennes (postgraduat en économie européenne) de l’ULB.
     
  • Jacques Malenfant, professeur à Sorbonne Université
    Professeur d’informatique à Sorbonne Université (Paris), Jacques Malenfant y a géré un programme de master proposant des échanges avec l’Université de Montréal. Après des études à l'Université Laval à Québec, il a poursuivi des études de doctorat en informatique à l'Université de Montréal (1990) et fait un postdoctorat à l’Université Pierre et Marie Curie (UPMC) à Paris (1990-1992), avant de devenir professeur à l'Université de Montréal (1992-1996). Il a ensuite été enseignant-chercheur à l'École des mines de Nantes (1996-1997), avant de devenir professeur des universités à l'Université de Bretagne sud à Vannes (et Lorient). Il a finalement rejoint, en 2003, l'UPMC, devenue en 2018 Sorbonne Université suite à la fusion entre l'UPMC et Paris-Sorbonne.
     
 

Quand ?

Jedui 7 juin 2018, dès 11h30 - Fin à 14h00
  • 11h30 : accueil des participants – sandwiches lunch
  • 12h00 : introduction par Bernard Fusulier
  • 12h10 : Véronique Halloin : « Mobilité du chercheur : chemins du succès ? »
  • 12h35 : Sophie Beernaerts : « Marie Skłodowska-Curie, figure inspirante pour les chercheuses et chercheurs européens : excellence et égalité des chances au cœur des Actions qui portent son nom »
  • 13h00 : Jacques Malenfant : « Mobilité internationale : vers un retour aux fondamentaux ? »
  • 13h25 : échanges avec les participants

 

Quoi ?

Les Midis de l'ARES sont des conférences-débats organisées à l'ARES à l'heure du déjeuner (Bruxelles, 12h-14h) autour de questions liées à l'enseignement supérieur, à son internationalisation, à la coopération académique au développement, etc. Structurés autour de l'intervention d'un expert ou de plusieurs panélistes, les Midis de l'ARES sont conçus comme un espace de valorisation d'initiatives ou de travaux de recherche, de réflexion et d'échanges constructifs entre tous les acteurs intéressés par les questions abordées, qu'ils soient académiques, chercheurs, étudiants, issus des ONG, du monde politique ou de l'entreprise...

 

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ARES (Académie de recherche et d'enseignement supérieur) 
Rue Royale 180, 1000 Bruxelles (5e étage)



La participation est gratuite, mais l'inscription est obligatoire.

 

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