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Depuis 25 ans, Ingénieurs sans frontières Belgique (ISF) déploie son énergie avec un objectif : améliorer les conditions de vie dans les pays du Sud grâce à des technologies que les populations locales peuvent s'approprier. Elle interpelle et sensibilise le monde académique, y compris les étudiants, aux problématiques du développement, notamment avec le Prix Ingénieurs sans frontières - Philippe Carlier.


Collaboration, durabilité et conscientisation

Depuis sa création, ISF Belgique travaille, de concert avec les populations francophone d’Afrique subsaharienne, sur des projets innovants favorisant l'accès à des services essentiels en matière d'assainissement, d'énergie ou d'accès à l'eau.

Avec cette démarche, l'ONG  ambitionne d'apporter des solutions concrètes, durables et probantes, tout en prenant en compte les conditions politiques, sociales, environnementales et économiques.

En mobilisant ses experts – pour la plupart des ingénieurs bénévoles et volontaires – son travail repose sur la collaboration, sur le terrain mais surtout depuis la Belgique, avec des ingénieurs et des collègues du Sud.

Mais ISF travaille aussi en amont en conscientisant les étudiants ingénieurs afin de les responsabiliser quant à l'importance de leur rôle sociétal. Dans cet optique, ISF décerne, depuis 9 ans, le Prix Ingénieurs sans frontières - Philippe Carlier, qui récompense un travail de fin d'études centré sur les technologies innovantes au service du développement durable dans les pays du Sud.

Prix ISF - Philippe Carlier 2015 : And the winner is...

C'est lors de l'événement organisé ce dimanche 26 juin pour célébrer les 25 ans d'existence de l'ONG qu'ISF a décidé de dévoiler le lauréat de l'édition 2015 du prix Ingénieurs sans frontières - Philippe Carlier. 

Cette année le prix a été décerné à Jehanne Paulus, une étudiante diplômée en ingénieur civil de l'Université de Liège, pour son mémoire intitulé « Construction en terre crue : dispositions qualitatives, constructives et architecturales – Application à un cas pratique : Ouagadougou » et encadré par le professeur Luc Courard, ULg.


© Jehanne Paulus

Pour réaliser ses recherches sur place, Jehanne a bénéficié d'une bourse de voyage de l'ARES. En prenant comme exemple la ville de Ouagadougou, au Burkina Faso, son travail tente de comprendre pourquoi la terre, matériau pourtant disponible en quantité et omniprésent, est aujourd'hui très peu utilisée dans les constructions

La terre : matériau du pauvre ?

Utilisée dans le domaine de la construction depuis des millénaires, la terre fait de l’habitat en terre crue le modèle le plus répandu au monde. Mais cette technique aux nombreux avantages tend à disparaitre dans de nombreux pays africains au profit de la construction en béton, un type d’architecture qui n'est pourtant pas adapté à tous les contextes.

Le travail tente d’éclaircir le phénomène. Il s'intéresse aussi, plus spécifiquement, aux raisons pour lesquelles les briques de terre comprimées sont si peu utilisées par la population burkinabè, avec l'objectif d’entreprendre une démarche de vulgarisation adaptée.

Il en ressort que la construction en terre n’est plus acceptée par les ouagalais car elle est vue avant tout comme le « matériau du pauvre ». Elle est associée aux constructions en briques de terre comprimées mal conçues, à la stabilisation et à la conception inadaptées et qui utilisent de la terre de qualité médiocre. Des défauts qui engendrent aussi une non-durabilité des constructions.

Quelle stratégie de promotion ?

D'après les résultats de l'étude, la promotion des briques de terre comprimées devrait être réalisée notamment par la construction de bâtiments pilotes correctement conçus et via des formations en maçonnerie et des recherches et des cours universitaires.

Les démarches proposées ne sont pour autant pas exlusives. Elles doivent inviter à une réflexion globale sur les changements qu'il faudrait opérer dans la politique du logement au Burkina Faso afin d'inviter la population burkinabè à utiliser des matériaux locaux qui ont fait leurs preuves.

Le travail réalisé par Jehanne Paulus constitue un des volets du projet de recherche pour le développement « Amélioration de la qualité de l’habitat en briques de terre crue » coordonné par le professeur Luc Courard, ULg, et financé par l'ARES.

 

EN SAVOIR + : www.isf-iai.be

 

Photo : © Jehanne Paulus

 

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