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Comment l’appui des pays du Nord pour la sauvegarde de la biodiversité au Sud contribue-t-il à la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement et à l’atteinte des Objectifs pour le développement durable (ODD) ? La question est posée par l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique (IRSNB) à une vingtaine d’experts et de chercheurs belges lors d’un colloque organisé ce 28 mai 2018.

Ce colloque clôture la première phase de cinq ans du programme CEBioS (Capacities for biodiversity and sustainable development), qui œuvre pour la conservation et la gestion durable de la biodiversité dans le but de contribuer à l'éradication de la pauvreté dans les pays partenaires de la Coopération belge.

Véronique Schmit, ingénieur agronome et docteur en sciences agronomiques, est responsable du suivi des projets de recherche pour le développement (PRD) et des projets de formation Sud (PFS), principalement en Amérique latine et en RD Congo. Son intervention dans le cadre de ce colloque précise l’apport des établissements d'enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans de domaine de la conservation de la biodiversité, notamment sous la forme de projets de recherche collaborative et de mise en place de formations dans les 18 pays partenaires de l'ARES, qui assure la coordination du volet académique francophone de la Coopération belge.

« Chaque projet, quelle que soit sa thématique, intègre systématiquement une dimension « protection de l’environnement »


« Chaque projet, quelle que soit sa thématique, précise Véronique Schmit, intègre systématiquement une dimension "protection de l’environnement" dans sa mise en œuvre. Par ailleurs, 29 projets parmi les 105 en cours ou mis en œuvre depuis 2014 visent directement l’amélioration des conditions de vie des populations locales, notamment par l’amélioration de la production agricole, de l’élevage ou encore par une meilleure connaissance des propriétés des plantes médicinales locales utilisées traditionnellement. »

De La Havane à Antananarivo, les chercheurs préservent la biodiversité

À Cuba par exemple, un projet de recherche mis en œuvre entre 2008 et 2013 par l’UCL, l’Université de Guantánamo, l’ULB et l’Université de La Havane a contribué à l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente. Les chercheurs des universités partenaires ont ainsi établi une collection de cacaoyers anciens, parmi lesquels ils ont notamment identifié des variétés produisant un cacao de qualité supérieure.

Un nouveau projet a démarré en 2017 afin d’évaluer leur résistance à la pourriture brune, principale maladie qui touche les fèves aujourd’hui, et de mettre sur pied un système de production agroécologie du cacao. En sauvegardant la diversité génétique des cacaoyers et en soutenant des petits producteurs qui continuent à cultiver les variétés anciennes, le projet contribue à la sauvegarde de la biodiversité.

Au Bénin, au Burkina Faso et au Rwanda, plusieurs projets de recherche et de formation ont pour finalité la valorisation et la sauvegarde des plantes médicinales et la validation de leurs vertus, en vue de promouvoir la pharmacopée traditionnelle largement utilisée par les habitants de ces pays.

D’autres recherches mobilisant les expertises scientifiques des établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’intéressent à des virus affectant des plantes extrêmement importantes pour la santé et le bienêtre des populations locales ainsi que pour l’économie des pays concernés. En recherchant les résistances aux maladies ou en identifiant des caractéristiques de qualité au sein des variétés locales, ces chercheurs sauvegardent la biodiversité.

C’est le cas au Rwanda où les scientifiques de l’ULiège et de l’Université du Rwanda sont au chevet du manioc, victime de diverses infections virales. C’est aussi le cas à Madagascar où les experts de l’ULB et de l’Université d’Antananarivo développent une stratégie scientifique à long terme pour garantir une exploitation durable de la culture de la vanille et améliorer la qualité des gousses.

 

Renforcer, en Fédération Wallonie-Bruxelles, les compétences du Sud

« Les interventions des universités et hautes écoles francophones de Belgique en faveur de la biodiversité ne se concrétisent pas exclusivement dans le Sud, tient à préciser Véronique Schmit. Étudiants et chercheurs de nos 18 pays partenaires ont également accès à des stages et des bourses d’études qui leur permettent notamment de suivre des formations de perfectionnement et divers masters de spécialisation dans les universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles. »

En tant que partenaire de la Coopération belge au développement, l’ARES permet en effet aussi aux ressortissants des pays en développement, titulaires d'un master et disposant d'une expérience professionnelle, de venir renforcer leurs compétences dans le domaine de l'environnement et de la biodiversité en intégrant, par exemple, l’un des masters de spécialisation proposés dans le cadre du programme de bourses en Belgique : en développement, environnement et sociétés, en gestion des risques et des catastrophes ou encore en sciences et gestion de l’environnement dans les pays en développement.

 

EN SAVOIR + :

  • Consultez les informations relatives au colloque « La biodiversité pour le développement »
  • Les informations concernant les bourses disponibles aux ressortissants des pays en développement et les informations concernant les projets de recherche et de formation mis en œuvre dans les pays partenaires sont disponibles sur le site web de l'ARES

 

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