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Le « Prix Philippe Maystadt pour l’enseignement de demain » récompensera les meilleurs travaux sur l’enseignement
L’ARES lance aujourd’hui, en collaboration avec le journal Le Soir, le « Prix Philippe Maystadt pour l’enseignement de demain ». Ce prix récompensera les étudiants ayant produit une étude ou une recherche innovante sur l’enseignement ou l’éducation. Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme, assurera la présidence du jury.
L’ancien président du conseil d’administration de l’ARES (2014-2017), le ministre d’État Philippe Maystadt, s’est largement investi dans le développement et l’amélioration du système éducatif de la Fédération Wallonie-Bruxelles, particulièrement dans les dernières années de sa vie. Il avait notamment fait le constat que les travaux des étudiants et des doctorants de l’enseignement supérieur constituaient des ressources précieuses, mais que ceux-ci étaient parfois trop peu utilisés et valorisés.
Durant l’année 2017, Philippe Maystadt et l’administrateur de l’ARES, Julien Nicaise, avaient donc fait émerger l’idée de créer une série de prix récompensant les travaux d’étudiants portant spécifiquement sur l’enseignement. Cette idée originale se concrétise aujourd’hui et c’est en toute logique qu’il a été décidé de l’intituler « Prix Philippe Maystadt pour l’enseignement de demain » en son hommage, pour saluer son engagement pour l’enseignement et sa volonté d’anticiper et de préparer l’avenir en la matière.
Stimuler et valoriser les recherches portant sur l’enseignement
Le « Prix Philippe Maystadt pour l’enseignement de demain » récompensera les travaux originaux, innovants et inédits portant sur les différentes dimensions de l’enseignement.
Concrètement, trois prix seront attribués :
- un prix « Bac » d’une valeur de 2 000 euros pour un travail de fin d’études de premier cycle, en université, en haute école, en école supérieure des arts ou dans un établissement d’enseignement supérieur de promotion sociale,
- un prix « Master » de 2 000 euros pour un travail de fin d’études de deuxième cycle, dans tout établissement d’enseignement supérieur également,
- et enfin un prix « Doc » de 4 000 euros récompensant une thèse de doctorat.
Le prix est ouvert à tous les étudiants et doctorants, quelle que soit leur filière ou domaine d’étude (tous les domaines d’études sont admissibles). Les travaux de bachelier et de master devront avoir été sanctionnés par une note de 16/20 au minimum pour être éligibles.
Cette première édition couvre les travaux réalisés durant les années académiques 2017-2018 ou 2018-2019.
Les membres du jury évalueront les candidatures selon les critères suivants : la thématique abordée et son lien avec l’enseignement supérieur, l’originalité et le caractère novateur et prospectif, le cadre théorique, la rigueur méthodologique et scientifique, ainsi que les retombées potentielles du travail pour l’enseignement supérieur.
Les candidats ont jusqu’au 15 octobre 2019 pour remettre leur candidature. Les résultats seront communiqués début 2020 lors d’une séance publique. Ceux-ci rédigeront également un article de vulgarisation qui sera publié. Ce potentiel de vulgarisation est important dans une perspective de stimuler et de mettre en valeur les travaux scientifiques sur l’enseignement supérieur. Une valorisation dans laquelle les acteurs non institutionnels ont leur rôle à jouer. À ce titre, Le Soir consacrera une partie de ses colonnes aux travaux présentés ainsi qu’à des entretiens avec les lauréats.
Un jury composé de personnalités reconnues
Suite à l’initiative de Jean-Pierre Hansen, président du Conseil d’administration de l’ARES, Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme, a accepté d’assurer la présidence du jury. Elle sera épaulée dans sa tâche par plusieurs personnalités reconnues du monde académique et de la société civile.
Liste des membres du jury
- Françoise Tulkens, présidente du jury, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme et coprésidente de l’Institut de promotion des formations sur l’islam
- Philippe Busquin, ministre d’État et ancien commissaire européen chargé de la recherche scientifique
- Étienne Davignon, ministre d’État, ancien vice-président de la Commission européenne et président de l’Institut Egmont
- Philippe Delfosse, inspecteur général honoraire de l’enseignement secondaire ordinaire
- Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef au journal Le Soir
- Thomas Dermine, coordinateur du plan « CATCH »
- Virginie Dufrasne, administratrice déléguée de Lixon
- Marc Fiévet, ancien directeur de l’École supérieure des affaires de Namur et membre du Conseil général de l’enseignement de promotion sociale
- Caroline Pauwels, rectrice de la Vrije Universiteit Brussel
- Vinciane Pirenne-Delforge, professeure au Collège de France et à l’Université de Liège
- Sébastien Van Droogenbroeck, vice-recteur à l’enseignement de l’Université Saint-Louis – Bruxelles
- Julien Nicaise, secrétaire du jury, administrateur de l’ARES
EN SAVOIR+ : consultez la page dédiée à l'appel
Cuba : l’agroécologie au service d’un chocolat d’excellence
Le prof. Pierre Bertin (UCL) a bénéficié d’un financement de l’ARES pour mener des recherches en faveur de l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente (Baracoa) à Cuba. De son côté, Nico Regout, fondatrice de la maison Marcolini et fervente défenderesse du « bean-to-bar », a suscité la création d’une tablette de chocolat à partir des fèves exceptionnelles du terroir de Baracoa. Interview et regards croisés d’un scientifique et d’une experte en cacao, tous deux en recherche d’excellence.
La recherche scientifique et la formation de personnel hautement qualifié sont un leitmotiv des activités de coopération au développement. « C’est l’appui à une formation de qualité que nous pouvons apporter » nous déclare d’emblée Pierre Bertin, que nous avons rencontré dans son bureau de l’Earth and Life Institute et de la faculté des bioingénieurs de l’UCL.
Il commence par nous parler de ses convictions personnelles. « J’ai étudié l’agronomie parce que je voulais participer au développement durable. Il est au cœur de mes préoccupations et, en faisant de la coopération au développement, je recherche la jonction entre le développement durable et celui des pays du "Sud", deux dimensions du développement qui ont toujours été présentes dans les différents projets interuniversitaires auxquels j’ai contribué ».
L’un de ces projets de recherche1, Pierre Bertin l’a mené à Cuba, dans la région de Baracoa. L’ambassade de Belgique l’a contacté suite à l’initiative de deux chercheurs cubains qui estimaient que la production de cacao devait être améliorée : ils avaient constaté que des aspects qualitatifs de la filière devaient être revus, à commencer par la sélection de cabosses de qualité et les aspects phytosanitaires de la culture.

© Ph. Bertin
Les aspects de la postrécolte posaient problème, en particulier la fermentation, une phase très délicate dans le cas du cacaoyer car les graines de la cabosse ne sont pas dormantes. Pierre Bertin nous explique que « dès que la cabosse est à maturité, il faut la cueillir, enlever les graines et mettre immédiatement celles-ci en fermentation. Cette phase pose un énorme problème à Cuba car le transport par camion ou par charrette, des champs reculés vers les petites usines de transformation, est irrégulier et difficile. Les fèves pourrissent en quelques jours, c’est-à-dire avant d’arriver à l’usine où doit se faire la fermentation. » Les étapes suivantes, c’est-à-dire la torréfaction, qui permet d’obtenir la poudre de cacao, et la fabrication du chocolat posaient également problème.
La formation au service du développement durable
À Cuba, les propriétaires sont rassemblés en coopératives qui comprennent toutes leur vulgarisateur, le technicien responsable de la transmission des connaissances au bénéfice des agriculteurs. Il est la première personne de contact lorsqu’un agriculteur rencontre un problème. C’est lui qui se met en relation avec la station de recherche de l’UCTB Baracoa pour envoyer des conseillers. Pierre Bertin précise qu’il est donc nécessaire que ces personnes soient correctement formées. « À la station de Baracoa, on a formé des phytopathologistes et des techniciens, et renforcé le système des formations dispensées par les techniciens aux paysans. Il s’agit donc d’un renforcement des capacités. »
Il estime qu’à Cuba, « il y a moyen de produire un chocolat de qualité grâce à de petites coopératives géographiquement bien situées, ce qui résoudrait les problèmes du transport, en organisant la récolte de façon rigoureuse, c’est-à-dire tous les jours en période de production, et en assurant la fermentation dans de bonnes conditions. Un tel projet mené à une échelle maîtrisable et locale pourrait motiver les entreprises et les administrations cubaines à le rependre à leur compte, d’autant qu’un nouveau débouché apparaît avec la future ouverture des marchés et l’arrivée d’une clientèle de touristes américains notamment ceux d’origine cubaine. Dans ce cadre-là, il serait possible de travailler dans une optique de développement durable et de générer des gains au profit des petites coopératives cubaines. »
Un projet de recherche véritablement agroécologique
Pierre Bertin a l’intention de poursuivre les recherches en approfondissant l’étude de l’écosystème et de la façon dont la phytotechnie peut favoriser la flore commensale. « Avec les collègues cubains, nous avons étudié la génétique, les souches de pathogènes, la flore commensale, la flore bactérienne du sol avec notamment des effets antagonistes sur les maladies. On a mis en évidence le fait que certains arbres sont nécessaires pour le développement de levures qui sont transportées par des insectes (des mouches), levures qui sont fondamentales pour la fermentation. Celle-ci doit donc se faire dans les régions cacaoyères mêmes. Actuellement, les conditions de transformation ne sont pas bonnes mais le processus est très naturel et ne comporte pas d’adjuvant. »

© Ph. Bertin
Il nous explique qu’« anciennement, les plantations de cacaoyers étaient fertilisées au moyen d’engrais chimiques et de pesticides. Lorsque l’URSS s’est disloquée et que la source de ces produits s’est tarie, une importante crise est survenue car l’écosystème n’était plus du tout adapté à fonctionner sans ces adjuvants. Il y a eu une explosion des maladies, notamment de phytophthora palmivora (la pourriture de la cabosse). La situation s’est ensuite améliorée grâce au pathosystème et à une flore commensale qui se sont rééquilibrés. » Il veut poursuivre ses recherches et mettre sur pied un projet véritablement agroécologique englobant la protection de l’environnement, la lutte contre les conséquences du changement climatique et la préservation des sols.
De l’agroécologie à la tablette de chocolat
La Belgique étant le royaume du chocolat, nous avons demandé à Pierre Bertin si nos chocolatiers pourraient s’approvisionner à Cuba en fèves de Baracoa, vu leurs qualités exceptionnelles. Il nous a répondu : « C’est déjà le cas : Marcolini s’est rendu à Cuba et produit un chocolat à partir de la filière de Baracoa sur laquelle nous avons travaillé. » Nous avons donc contacté la célèbre maison Marcolini pour connaitre l’histoire de leur découverte des fèves de Baracoa et de la naissance de la tablette de chocolat Oriente de Cuba – Baracoa.

© Le Cercle du cacao
Nico Regout, fondatrice de la maison Marcolini et experte en cacao, nous a reçus dans sa maison qui est aussi le siège du Cercle du cacao qu’elle définit comme « un carrefour d’expertise fournissant aux chocolatiers "bean-to-bar"–c’est-à-dire de la fève à la tablette – des fèves d’exception, de variétés identifiables et de terroirs traçables, issues d’un commerce plus équitable, produites dans un environnement plus durable, respectueux de la biodiversité. »
Le caractère exceptionnel du cacao de Baracoa
Elle nous explique qu’elle est arrivée à Baracoa indépendamment des travaux de recherche du prof. Bertin : « Compte tenu de mon expertise d’achat du cacao directement auprès du producteur, j’ai été appelée par l’ambassade de Belgique à Cuba afin de participer à un congrès. C’est là qu’a commencé une grande aventure puisqu’après une année de négociations, vers 2008, la maison Marcolini a été la première à importer le cacao de Baracoa. C’était la première fois que le mot Baracoa était mis en avant car le cacao vendu par le passé était présenté comme d’origine cubaine et complètement mélangé. Le cacao de Baracoa ne ressortait pas comme le diamant qu’il est. J’ai trouvé qu’il avait un arôme exceptionnel notamment au moment de la torréfaction, en plus de ses saveurs et de ses flaveurs, ce qui est rare et pas toujours explicable. C’est vrai qu’à Cuba, la transformation du cacao n’est pas encore tout à fait au point et, en ce qui me concerne, je ne veux que du cacao séché au soleil. Mais je considère que le cacao de Baracoa est un cru de propriété parce qu’il provient d’un terroir bien défini. Car le cacao ne peut être dissocié de l’environnement dont il provient ainsi que des sols qui le produisent. »

© Ph. Bertin
Nico Regout nous explique l’une des raisons du caractère exceptionnel de ce cacao : « S’il n’y a pas de risque de pénurie de cacao en général, il y en a véritablement un pour les cacaos fins et les cacaos rares qu’il est indispensable de préserver. À Baracoa, grâce à l’embargo, les variétés anciennes telles que les criollo, des trinitario, des forastero ont été préservées. Les Cubains ont compris que la valeur de leur cacao passait par la préservation de leurs variétés anciennes et ils ont su garder leur patrimoine tout en augmentant leur productivité. Ils ont replanté plusieurs variétés de criollo et développé le principe des fermes modèles. »
Une collaboration entre chocolatiers et chercheurs
Nico Regout collabore depuis longtemps avec les universités pour leur apporter différents cacaos, en particulier les criollo, notamment pour étudier leur teneur en polyphénols. Mais son domaine de prédilection, c’est le « bean-to- bar » sur lequel elle collabore notamment avec le prof. Sonia Collin de l’UCL : « Sonia Collin a mis au point une chaine de fabrication "bean-to-bar". Elle me demande des petites quantités de différents cacaos pour effectuer des recherches sur les torréfactions à différentes températures et étudier s’il y a plus ou moins d’antioxydants. Nous nous échangeons des informations : je lui fais découvrir les différents terroirs et lui apporte ma connaissance du terrain ; elle m’apporte des preuves scientifiques car je ne suis pas bioingénieur. »
Nico Regout nous explique encore qu’en Belgique, « la maison Marcolini est la première à avoir travaillé en dehors des couverturiers, à être allée chercher les fèves chez le producteur et à les avoir transformées. Nous étions allés à Pise voir Amadei, des chocolatiers italiens qui travaillaient à partir de la fève. Nous nous sommes ensuite équipés pour produire du "bean-to-bar". C’était un retour aux sources car il y a 100 ans tous les chocolatiers belges travaillaient également de la sorte. »
« Je fais partie des indignés du chocolat »
Elle estime qu’avec une bonne maitrise, on peut produire des quantités plus importantes en ayant un prix beaucoup plus élevé que le prix de la bourse et établir une rémunération juste en travaillant avec le moins d’intermédiaires possible. Elle se dit consciente de « déranger le monde industriel » et souhaite que « l’on sache qu’il y a trop de monopoles : il n’y a jamais eu dans le vin autant de monopoles que dans le chocolat. Certains chocolats sont vendus sans que l’on connaisse le pays d’origine. Une nouvelle norme est en préparation obligeant à indiquer le pays et la région d’origine mais pas la variété de chocolat. Mais il ne suffit pas d’avoir le terroir, il faut aussi mentionner la variété. » Et elle conclut en disant : « Je fais partie des indignés du chocolat car je suis pour le slow cacao. »
L’université et l’avenir du chocolat cubain
Lorsque l’on demande au prof. Bertin quel a été le plus grand succès du projet de recherche qu’il a mené à Baracoa, il répond sans hésiter que c’est la formation doctorale des étudiants cubains et la création des trois laboratoires de recherche à l’Université de Guatanamo – un laboratoire in vitro, un deuxième de biologie moléculaire et un troisième de microbiologie – alors qu’auparavant, il n’y en avait aucun.
« La formation universitaire de haut niveau est fondamentale pour le développement de la filière locale et l’Université de Guantanamo manquait d’expérience en coopération internationale et en recherche universitaire. Ces labos ont un impact favorable sur l’université et les doctorants sont rapidement devenus professeurs expérimentés sur place. Le fait qu’ils aient effectué de la recherche au niveau international est réellement un plus pour leur université. »
Une plus-value, et une garantie supplémentaire pour le développement et la consolidation d’une filière cacao locale et durable, tant d’un point de vue économique qu’environnemental : une filière… « slow cacao ».
1. Projet « Appui à l’amélioration de la qualité du cacao produit dans la région de l’Oriente de Cuba : aspects agronomiques », 2008-2013, UCL - Université de Guantanamo / Université de La HavaneJosé Antonio MACHUCA / Estación Central de Investigaciones de Café y Cacao - ECICC, Cruce de los Baños.
Photos : © Ph. Bertin / Photo n°4 : Le Cercle du cacao

Culture des possibles : un projet médiatique à la découverte de l’agroécologie en Belgique et au Sénégal
Elles sont cinq étudiantes en dernière année à l’IHECS. Dans le cadre des Projets de sensibilisation au développement que soutient l’ARES, elles ont réalisé un documentaire et un site web sur le thème de l’alimentation durable. Ensemble, elles sont parties à la rencontre d’agriculteurs et d’experts qui pratiquent et étudient l’agroécologie en Belgique et au Sénégal. Entretien avec Héloïse, Emeline, Naïké, Charline et Pauline.
Comment vous est venue l’idée de réaliser un documentaire et un site web sur l’agroécologie ?
Nous avions envie d’aborder le thème de l’alimentation, véritable enjeu dans notre société où la population grandit considérablement alors que les ressources naturelles s’épuisent jour après jour. Nous voulions aborder ce sujet de manière positive et désirions rencontrer des acteurs de changement qui tentent de répondre à ce problème. Après une première phase de documentation, nous nous sommes rendu compte que des initiatives en agriculture biologique et écologique se développent chez nous, mais aussi ailleurs, notamment dans les pays du Sud. C’est alors que nous avons décidé d’établir un parallèle entre la Belgique et le Sénégal, deux pays très différents, où des alternatives agricoles se mettent en place.
Quel était l’objectif de votre projet ?
Notre objectif était de rendre compte de ces initiatives via un documentaire à l’attention des acteurs de l'agriculture de demain : les étudiants en bioingénieur.
Se lancer sur un tel sujet était un vrai défi. Comment avez-vous composé votre équipe ?
Très vite, nous sommes arrivées à la conclusion que nous aurions besoin d’un appui technique et que cinq étudiantes en communication n’auraient pas beaucoup de légitimité à parler d’un sujet comme celui-ci. Nous avons donc rencontré beaucoup de personnes qui, de près ou de loin, étaient liées à la thématique et nous avons proposé à Xavier, étudiant de Gembloux Agro-BioTech, de nous accompagner dans notre démarche.
Comment s’est déroulée la réalisation du documentaire ?
Au mois d’août 2015, nous sommes allés rencontrer les agriculteurs qui pratiquent l’agroécologie en Belgique. Nous avons donc commencé le tournage à la fin de l’été et en septembre, nous décollions vers le Sénégal pour un mois afin de voir comment ça se passe là bas. Après avoir rencontré des agriculteurs, des formateurs et des groupements de paysans, nous sommes rentrées avec une grande quantité de matière qui nous a servi à mettre notre histoire en image. Durant le mois d’octobre nous avons monté le documentaire, ce qui implique de grandes réflexions sur la meilleure façon de montrer et de dire les choses afin d’atteindre nos objectifs. Ce n’est qu’en janvier 2016 que le documentaire et le site web ont été finalisés.
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Votre objectif était donc de « rendre compte des initiatives en agroécologie par un documentaire à l’attention des futurs acteurs du milieu agricole ». Dans quel but ?
La finalité du documentaire et du site web consiste avant tout à sensibiliser les étudiants en bioingénieurs au modèle agroécologique. Nous voulions montrer que le modèle agroécologique est en fait applicable partout s'il est adapté à l'environnement dans lequel il est développé et nous voulions créer un échange de savoirs entre le Sud et le Nord, en valorisant les compétences de chacun. Mais nous voulions aussi toucher un public plus large, participer à la transition durable ! Sensibiliser le public à l’agroécologie, amorcer une réflexion sur la façon de produire et de consommer aujourd’hui et, enfin, d’amener à l’action. C’est pourquoi nous nous sommes vite rendu compte qu'il était nécessaire de tester nos outils auprès du public ciblé.
Et comment avez-vous fait pour tester vos outils auprès du public cible ?
Premièrement, nous avons organisé trois animations dans des classes d’étudiants en bioingénieur. Deux d’entre elles se sont déroulées sur le campus de Gembloux Agro-Bio Tech. La troisième s’est déroulée à la Haute école agronomique de La Reid, à Theux. Pour ces interventions, nous étions accompagnées d’un membre de notre partenaire, Aide au Développement Gembloux, d’un intervenant du documentaire – un agriculteur belge – et d'un professeur. L’intervention consistait tout d’abord à diffuser le documentaire. Ensuite nous avons laissé la place à une séance de discussions et d’échanges entre les étudiants et les intervenants. Enfin, nous avions préparé une animation qui consistait à donner la parole aux étudiants et à leur permettre d'entamer le débat sur les avantages et les inconvénients de l’agroécologie.
Nous avons par la suite organisé une soirée sur le thème de l’agriculture et de l’alimentation durables, et plus particulièrement sur l’agroécologie. Elle était destinée à un public plus large, constitué de jeunes intéressés par la problématique et qui désiraient en apprendre davantage. L’activité s’est déroulée à l’IHECS et était divisée en trois temps. Dans un premier temps, nous avons projeté notre documentaire. Ensuite, « notre » agriculteur était présent pour parler de son parcours et de ses choix actuels ainsi que pour répondre aux différentes questions et réflexions du public. Après cela, ce sont deux représentants du Réseau des consommateurs responsables et un représentant de la coopérative Agricovert qui ont pris la parole pour expliquer leurs démarches respectives et échanger avec le public. Le médiateur de la soirée, un membre de SOS Faim, s’est occupé de faire le lien entre les différentes interventions et de rebondir sur les questions et les réflexions du public. Enfin, nos partenaires et collaborateurs étaient invités à proposer, sur un stand, des informations plus spécialisées et plus complètes par rapport à leur activité.

© projet Culture des possibles
Quel est pour vous le bilan de ces deux animations ?
De manière générale, les différentes activités se sont très bien passées. Elles ont encouragé des réflexions assez intéressantes. Utiliser notre outil dans le cadre d’une animation avec des étudiants en bioingénieur et avoir la possibilité d’intégrer cette animation dans un cursus universitaire a été très enrichissant. Nous adresser à des groupes convaincus ou moins convaincus, connaisseurs ou novices en la matière, nombreux ou moins nombreux nous a permis d’envisager notre animation de différentes manières et de prendre du recul par rapport à notre outil. L’activité à l’IHECS a permis d’encourager une prise de conscience par rapport à l’alimentation et la consommation. Les activités en classe ont permis d’échanger de manière plus approfondie et plus technique avec des étudiants qui sont destinés à travailler dans un milieu agricole. Dans l’ensemble, les outils semblent avoir été pertinents en matière de sensibilisation, mais nous avons remarqué qu’il est important que le documentaire soit intégré dans une animation, comme un débat ou une discussion, afin de pouvoir apporter le complément d’informations nécessaire.
Au terme de votre projet, que retirez-vous de cette expérience ?
D’un point de vue personnel, ce projet que nous avons imaginé, réalisé et mené à terme après presque deux ans de travail, nous a permis de vivre une expérience d’une richesse incroyable. De l’exercice académique professionnalisant aux rencontres et discussions en passant par la découverte d’un sujet passionnant, l’aventure valait le détour. C’est pourquoi nous remercions toutes les personnes qui nous ont permis de réaliser ce projet et nous donnent envie de continuer, améliorer, recommencer et, surtout, ne jamais nous arrêter de partager.
Le projet a été réalisé en collaboration avec Aide au développement Gembloux, SOS Faim et Louvain Coopération.
Avec le soutien de la Coopération belge au développement
EN SAVOIR + : visitez le site web du projet - www.culturedespossibles.be
Photos : © projet Culture des possibles
Prix Philippe Maystadt : La thématique du genre à l'honneur
Ce vendredi 21 janvier 2022, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) organisait la remise des prix de la troisième édition du Prix Philippe Maystadt qui récompense les meilleurs travaux de fin d'études menés sur l'enseignement dans une perspective innovante. L’objectif de ce prix, décliné en trois catégories, est de valoriser, stimuler et démontrer toute l'importance de la recherche portée sur le domaine de l'enseignement de manière générale.
Le jury, présidé par Françoise Tulkens, ancienne juge et vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme, a désigné des lauréates dans trois catégories : le prix « Bac » d'un montant de 2 000 euros, le prix « Master » d'un montant de 2 000 euros, et le prix « Doc » d'un montant de 4 000 euros. Au total, le jury a reçu 34 candidatures. Il convient par ailleurs de souligner que 2 des 3 prix attribués ont porté sur le genre, une thématique essentielle et au cœur des débats de l’ARES. Et enfin, d’ajouter qu’en raison de la qualité des travaux reçus, 3 candidat·es se sont également vus obtenir une mention spéciale, ce qui constitue une première depuis la création du Prix Philippe Maystadt.
Cette année, le prix « Bac » a été remis à Sophie Marcuzzi et Lola Greitmann, de la Haute École de la Ville de Liège. Leur travail de fin d’études (TFE) s’intitule « l'apport d'un site Internet de référencement de ressources serait-il un outil pertinent pour améliorer la pratique professionnelle des (futurs) enseignants de Philosophie et citoyenneté ? ».
À la base du présent travail, il y a la volonté de Sophie Marcuzzi et Lola Greitmann, diplômées à la Haute École de Liège, de participer au développement du cours de Philosophie et de citoyenneté. Elles s’interrogent sur les obstacles rencontrés à sa mise en pratique, et font alors le constat de la difficulté du corps enseignant à trouver des ressources pédagogiques et articles didactiques pertinents concentrés sur Internet. Pour y remédier, un site web, nommé « Pro-philo », voit le jour. En plus de la mise à disposition de ressources et littératures pertinentes (livres, bandes dessinées, jeux, etc.), le site intègre des outils collaboratifs (forum, commentaires, etc.). Les premiers retours sont positifs : le gain de temps procuré par cette plateforme ainsi que la pertinence des ressources proposées sont particulièrement appréciés par le corps professoral.
Le jury a tenu à souligner le caractère très ambitieux de ce TFE. En abordant la formation des enseignant·es pour le cours de citoyenneté et de philosophie, les co-autrices apportent une contribution novatrice non négligeable à un sujet d’actualité et d’avenir. Sa dimension d’inclusion sociale, très clairement intégrée dans la démarche, ainsi que sa méthodologie très rigoureuse ont été également appréciées.
Toujours concernant le prix « Bac », le jury a souhaité récompenser deux travaux à travers une mention spéciale. Roxane Desquesne, de la Haute École Louvain en Hainaut, pour son TFE « « Fa Si La lire » Comment faciliter l’entrée dans l’écrit grâce aux neurosciences ? ». Il y est question du rôle que peut avoir la pratique régulière de la musique en maternelle sur la formation des neurones actifs pour la lecture. Alexis Geniesse, de la Haute école de Namur-Liège-Luxembourg, pour son TFE « l’homophobie au pied du mur. Comment, avec des élèves de l’enseignement secondaire, déconstruire les stéréotypes liés à l’homosexualité afin d’amener plus d’ouverture ? ». Un travail par lequel l’auteur imagine un dispositif pour déconstruire les stéréotypes de l’homophobie avec des classes de secondaire.
Le prix « Master » a été décerné à Alice Brogniaux, de l'Université libre de Bruxelles (ULB), pour son mémoire intitulé « Biais de genre dans l’évaluation de l’apprentissage : Questions à choix multiples notées avec des points négatifs ».
Alice Brogniaux, diplômée d’un master de la faculté Solvay Brussels Schools of Economics & Management de l’ULB, a porté son attention sur les différents types de biais engendrés par l’usage de points négatifs dans les questions à choix multiples (QCM). De l’analyse effectuée par l’auteure, il en ressort que les étudiantes répondent systématiquement à moins de questions que les étudiants. Sous certaines circonstances, l’utilisation de QCM à points négatifs peut mener à un biais de genre, celui-ci mettant à mal l’équité d’évaluation des étudiantes et des étudiants, un postulat de l’éducation pourtant fondamental. Dans ce contexte, l’auteure préconise un principe de prudence couplé à l’organisation de tests préparatoires similaires au format de l’examen.
Soulignant l’extrême clarté de la méthodologie employée dans ce mémoire, le jury lui reconnait un caractère résolument novateur. Cette recherche scientifique a par ailleurs le mérite de la pertinence et de la mesure. La thématique du genre dans l’enseignement étant tout à fait actuelle, les conclusions du travail pourront incontestablement nourrir les débats tant politiques qu’académiques.
Dans la catégorie « Doc », Doriane Jaegers a été primée pour sa thèse intitulée « les aspirations aux études et carrières à forte composante mathématique : quels leviers motivationnels et pédagogiques pour les filles et les garçons ? Étude menée auprès d'élèves de 5e et 6e années de l'enseignement secondaire de transition en Fédération Wallonie-Bruxelles ».
Dans le secteur des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), la sous-représentation des filles est une préoccupation, y compris en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). C’est ce qui a poussé Doriane Jaegers, docteure en Sciences de l’éducation à l’Université de Liège, à identifier les éléments motivationnels et pédagogiques influençant le choix des jeunes à embrasser des études et carrières mathématiques. En ce qui concerne l’état de la question en FWB, l’auteure propose d’adopter une approche inclusive de la problématique. Dit autrement, en matière de politiques éducatives liées aux STIM, il s’agirait de favoriser l’usage de leviers d’actions s’inscrivant dans des contextes de classes mixtes.
Rigueur et qualité d’analyse constituent la ligne de conduite de cette thèse. Outre l’importance considérable que représente la thématique traitée pour l’enseignement supérieur, et les STIM plus spécifiquement, le jury apprécie qu’y soient intégrées des pistes d’action pour la FWB, à fortiori dans le momentum constitué par la mise en œuvre de la réforme du Pacte d’excellence.
Les membres du jury ont par ailleurs attribué une mention spéciale à Marie Dumont, de l’Université de Mons, pour sa thèse intitulée « Pour un enseignement efficient de l’orthographe en formation initiale des enseignants ». L’auteure y décrit comment elle a mis en place et testé un dispositif novateur d’enseignement de l’orthographe.
Ouverture de la 4e édition du Prix Philippe Maystadt : les travaux sur l'enseignement mis à l’honneur
En partenariat avec le journal Le Soir, l’Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) annonce le lancement de la 4e édition du « Prix Philippe Maystadt pour l’enseignement de demain ». Ce prix récompense les étudiantes et étudiants ayant produit une étude ou une recherche innovante sur l’enseignement supérieur. Cette nouvelle édition marque également la nomination à la présidence du jury du prix de Sébastien Van Drooghenbroeck, assesseur au Conseil d’État et professeur à l’Université Saint-Louis - Bruxelles.
Le Prix Philippe Maystadt pour l’enseignement de demain poursuit l’objectif d’encourager les travaux de recherche et de fin d’études menés sur l’enseignement dans les établissements d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Ce Prix est décerné par l’ARES. Il récompense les meilleurs travaux de fin d’études, de bachelier, de master et de doctorat, qui couvrent les différentes dimensions de l’enseignement, avec un focus particulier sur l’enseignement supérieur et ses trois missions (enseignement, recherche et service à la société), selon une approche prospective ou innovante susceptible d’offrir des retombées pour l’enseignement en général, qui soient potentiellement transposables à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Le Prix Philippe Maystadt comporte trois catégories de prix :
a) Prix « Bac »
Le prix « Bac », d’un montant de 2 000 €, récompense le travail de fin d’études d’une étudiante ou d’un étudiant de 1er cycle, en université, en haute école, en école supérieure des arts ou dans un établissement d’enseignement supérieur de promotion sociale (bachelier, bachelier de spécialisation).
b) Prix « Master »
Le prix « Master », d’un montant de 2 000 €, récompense le travail de fin d’études d’une étudiante ou d’un étudiant de 2e cycle, en université, en haute école, en école supérieure des arts ou dans un établissement d’enseignement supérieur de promotion sociale (master, master de spécialisation, médecin ou médecin vétérinaire, agrégé de l’enseignement secondaire supérieur - AESS).
c) Prix « Doc »
Le prix « Doc », d’un montant de 4 000 €, récompense une thèse de doctorat défendue en vue de l’obtention du grade académique de docteur.
Les candidatures peuvent être introduites dès aujourd’hui via le formulaire en ligne disponible sur le site web de l’ARES. Elles doivent parvenir à l’ARES pour le dimanche 16 octobre 2022 au plus tard.
Laurent Despy, administrateur de l’ARES : « Nul doute que cette quatrième édition sera tout aussi enthousiasmante que celles qui l’ont précédée avec, à chaque fois, le couronnement de travaux académiques dont l’apport scientifique et sociétal s’est révélé être indéniablement précieux pour l’avenir de notre enseignement. »
Et de finalement souligner un changement à la présidence du jury : Sébastien Van Drooghenbroeck, assesseur au Conseil d’État et professeur à l’Université Saint-Louis - Bruxelles succède à Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme, qui aura marqué de son empreinte, avec professionnalisme et brio, trois années de présidence.
Sébastien Van Drooghenbroeck nous en dit plus sur l’intérêt du Prix Philippe Maystadt : « Les travaux qui ont été primés, pour certains d'entre eux, avaient un retentissement social tout à fait important et ont suscité la mise en mouvement de réflexions qui parfois ont même abouti, ou en tout cas ont contribué, à des changements de politique, qu'il s'agisse de changements de politique au niveau des universités elles-mêmes, de l'enseignement lui-même ou des changements de politique tout court. »
Prix Philippe Maystadt : 7 travaux récompensés dans 3 catégories
Ce vendredi 27 janvier 2023, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) a remis, pour la 4e année consécutive, le prix Philippe Maystadt, en présence de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Glatigny. Ce prix, organisé en partenariat avec le journal Le Soir, récompense les meilleurs travaux de fin d'études menés sur l'enseignement dans une perspective innovante. Son objectif est de valoriser, stimuler et démontrer toute l'importance de la recherche dans le domaine de l'enseignement de manière générale.
Le jury, présidé par Sébastien Van Drooghenbroeck, professeur à l’Université Saint-Louis - Bruxelles, a désigné des lauréat·es dans trois catégories : le prix « Bac » d'un montant de 2 000 euros, le prix « Master » d'un montant de 2 000 euros, et le prix « Doc » d'un montant de 4 000 euros. Au total, le jury a examiné 41 candidatures. Et enfin, comme l’an dernier, en raison de la qualité des travaux reçus, une candidate et un candidat ont également obtenu une mention spéciale.
Prix BAC
Thibault Denis (Haute École Provinciale de Hainaut - Condorcet) récompensé pour son travail de fin d’études : « Méthode de recherche, au sein de la littérature scientifique, employée par l'infirmier ».
Porteur d’un bachelier infirmier responsable de soins généraux, Thibault Denis est convaincu que l’esprit critique est une qualité indispensable chez l’infirmier·e, et ce afin d’exercer son art de la meilleure des manières. Le corps infirmier joue un rôle de transmetteur de l’information, de vulgarisateur scientifique. Cependant, à travers ses expériences de stage, l’auteur a constaté que des discours diamétralement opposés pouvaient être tenus par infirmières et infirmiers pourtant issus d’une même discipline scientifique. Ceci l’amène à s’interroger sur la méthode de recherche employée par l’infirmier·e travaillant en hôpital universitaire. Il ressort à travers ce TFE que les participantes et participants à l’étude menée « ne brillent pas » par leur fréquence de consultation de la littérature scientifique. Divers freins à l’acquisition d’une bonne méthode de recherche sont également évoqués : le manque de temps, l’accessibilité, le manque d’intérêt et connaissances, le manque d’esprit critique… Ceci met en évidence l’importance d’un enseignement où l’art infirmier et sciences infirmières doivent cohabiter. Pour l’auteur, l’une des clés réside dans le temps consacré à cette démarche alors même que le corps infirmier n’a, parfois, plus le temps de « prendre soin ».
Le jury a apprécié :
- l’originalité de l’objectif de recherche qui vise à expliquer comment les compétences développées durant la formation initiale sont appliquées sur le lieu professionnel et comment la formation continue pourrait contribuer à leur développement ;
- la méthodologie rigoureuse, la solidité de l’approche théorique et la bonne mise en perspective des résultats avec la théorie ;
- la présence d’un folder, réalisé par l’auteur, mis à disposition du personnel soignant et susceptible d’être développé dans une étude ultérieure.
EN SAVOIR + : télécharger le résumé de son travail.
Les membres du jury ont par ailleurs attribué une mention spéciale à Charlotte Samain, de la Haute Ecole Galilée, pour son travail de fin d’études intitulé : “Quels outils utiliser pour enseigner l'oral du quotidien dans le cadre du cours de français au premier degré ?”.
Prix MASTER
Emilie Eechaute (Institut des Arts de Diffusion) récompensée pour son mémoire : « Comment, par le biais de la création, visibiliser la poésie de femmes belges d’expression francophone du XXe siècle? ».
La mise en lumière de la poésie de femmes belges du XXe siècle, sous une perspective artistique, tel est l’objectif poursuivi par Emilie Eechaute, diplômée à l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-la-Neuve. Pour y parvenir, l’autrice mise sur le podcast, un outil pédagogique créatif pouvant démystifier la poésie en la rendant accessible, ludique, personnelle et agréable. Cette recherche vise ainsi à déconstruire les préjugés et les aprioris autour de ce domaine artistique. De ce projet est né une série de neuf podcasts, « les poétesses oubliées de l’Histoire », qui, selon l’autrice, ont été un succès tant dans le processus créatif que dans la réception de l’œuvre par le public qui a pu accéder simplement et de manière ludique à une matière complexe et merveilleuse. Aujourd’hui, l’autrice poursuit ce travail en tentant d’entrer en contact avec le corps professoral de français. En effet, l’autrice en est convaincue : l’un des intérêts généraux de ce mémoire est l’appui pédagogique créatif qu’il peut offrir aux professeur·es qui souhaitent donner le goût de la poésie à leurs élèves.
Le jury a apprécié :
- l’originalité du mémoire, par son sujet, son approche et son style ;
- l’écriture créative et percutante ;
- la proposition, très porteuse, qui vise à créer des podcasts pour enseigner la poésie de femmes-poètes belges francophones ;
- la thématique de mémoire inspirante pour le monde de l’enseignement.
EN SAVOIR + : télécharger le résumé de son travail.
Laura Leonetti (UMONS) récompensée pour son mémoire : « L’impact de l’inclusion des enfants aux besoins extra-ordinaires dans l’architecture scolaire ».
Laura Leonetti, diplômée de la Faculté d’architecture et d’urbanisme de l’UMONS, établit le constat suivant : l'exclusion des personnes "non ordinaires" au sein d’une communauté est un enjeu majeur dans notre société, notamment l’exclusion des enfants, et en particulier, ceux aux besoins spécifiques dans un contexte scolaire. En s’intéressant à cette problématique, l’autrice vise à établir un environnement éducatif plus inclusif et axé sur les besoins individuels de l'élève. Pour y parvenir, elle propose un outil d’aide à la conception architecturale, utile tant pour la rénovation que la construction de nouveaux établissements scolaires. La mise en pratique de cet outil pointe que des adaptations, même minimes, des espaces scolaires (classes, couloirs, salles des devoirs, etc.) peuvent déjà avoir des effets notables, par exemple, sur l’attention et l’engagement actif des enfants, et donc contribuer à affaiblir le sentiment d’exclusion qu’ils peuvent rencontrer.
Le jury a apprécié :
- la clarté du mémoire ;
- la thématique qualifiée d’inspirante pour de nombreux acteurs scolaires.
EN SAVOIR + : télécharger le résumé de son travail.
Enfin, Christophe Baco (UMONS) a obtenu une mention spéciale du jury pour son mémoire intitulé « Évolution de la mise en œuvre de l’enseignement explicite par une institutrice primaire soutenue par un dispositif de formation et de coaching. Une étude de cas ».
EN SAVOIR + : télécharger le résumé de son travail.
Prix DOC
Emilie Collette, de l’UCLouvain, récompensée pour sa thèse de doctorat : « Analyse des différents profils d’étudiants présentant une dyslexie et de la qualité de leurs représentations lexicales ».
Emilie Colette, Docteure en sciences psychologiques et de l’éducation, cherche à mieux comprendre les facteurs qui jouent en faveur des étudiantes et étudiants de l’enseignement supérieur présentant une dyslexie développementale et d’identifier les obstacles rencontrés par ces personnes. Dans un premier temps, des analyses exploratoires ont notamment montré la présence de différents profils d’étudiantes et d’étudiants présentant une dyslexie DD, et l’importance de prendre en compte cette hétérogénéité dans le suivi et les aides apportées à ces étudiant·es. Dans un second temps, l’autrice s’est focalisée sur la compréhension des processus de lecture de ces étudiant·es et les moyens de compensation qu’ils ou elles utilisent. Cela lui permet de vérifier l’hypothèse selon laquelle ces étudiant·es pourraient se baser sur certains indices orthographiques et sur leurs compétences sémantiques pour compenser un déficit phonologique.
Le jury a apprécié :
- la représentativité de l’échantillon analysé (étude menée sur 11 années) ;
- la mise en lumière des limites de l’approche standardisée, extrêmement précieuse pour les services chargés de la mise en œuvre du décret de 2014 sur l’enseignement supérieur inclusif ;
- la possibilité que ce travail fasse l’objet d’une synthèse destinée au grand public.
EN SAVOIR + : télécharger le résumé de son travail.
Jacinthe Dancot (ULiège) récompensée pour sa thèse de doctorat : « Contribution à l’exploration de l’estime de soi des étudiants infirmiers et de son lien avec le développement de la compétence clinique ».
Partant du double constat d’une souffrance des étudiant·es infirmier·es et d’une difficulté à développer leurs compétences, Jacinthe Dancot, Docteure en Sciences de la santé publique, s’est intéressée à l’estime de soi de ces étudiant·es et à son lien avec le développement de la compétence clinique. La recherche, basée sur les méthodes mixtes, décrit l’évolution de l’estime de soi au cours de leur formation : qualifiée de modérée au départ, celle-ci demeure quasiment stable au cours de la formation, montrant une faible évolution positive liée au sentiment de compétence. Une stabilité qui cache, par ailleurs, des situations très variables selon les individus et les moments : les relations avec les infirmier·es en stage et la réception de résultats ou de feedbacks constituent des événements particulièrement importants. En guise de perspectives, l’autrice fait plusieurs recommandations ciblant aussi bien la qualité des expériences vécues par le corps étudiant infirmier que l’accompagnement de ces expériences et le développement d’une capacité à les gérer.
Le jury a apprécié :
- le type d’étude (longitudinale) mobilisée, ainsi que la méthodologie très rigoureuse, très bien documentée ;
- le lien réalisé entre formation, apprentissage et caractéristiques ou état des étudiant·es, lien essentiel non seulement pour la qualité de la formation initiale, mais aussi pour l’acquisition de "soft skills" ;
- les très belles perspectives qui découlent de cette thèse et son caractère potentiellement transposable pour les différents métiers de la santé.
EN SAVOIR + : télécharger le résumé de son travail.
