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Le Comité Femmes et Sciences passe à la vitesse supérieure
<h4><strong>Le 1<sup>er</sup> avril dernier, le Comité Femmes et Sciences de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) est passé à la vitesse supérieure : un décret l’a institué en tant qu’organe consultatif chargé d’émettre des recommandations à l’attention du Gouvernement sur la question du genre dans les carrières scientifiques et académiques. Le comité voit ainsi ses travaux institutionnalisés, légitimés, dotés d’un objectif et de missions formels. </strong><strong>Le décret prévoit aussi que l’ARES l’accueille et en assure le secrétariat. La première réunion du comité depuis son installation s’est tenue ce 17 mai dernier, l’occasion de revenir sur son histoire, son rôle et ses perspectives.</strong> </h4>
<h2><em><strong>Une histoire qui débute dans les années 2000…</strong></em></h2><p>En 2008, la DGESVR a « relancé » les travaux du comité qui avaient débuté en 2000 déjà, lorsque la Commission européenne avait créé le « Groupe d’Helsinki », un groupe d’experts chargé de promouvoir les femmes dans les sciences au sein des États membre de l’Union européenne (UE) et des États associés.</p><p>Ce groupe, réuni pour la première fois à Helsinki en 1999, dans un centre de conférence situé au bord de la mer, par un jour sombre et glacial du mois de décembre, avait posé le constat suivant : il n’y a pas assez de femmes dans les sciences, les postes à responsabilité sont occupés par des hommes et les donnés statistiques ventilées par sexe manquent pour agir concrètement. Des correspondants par pays avaient donc été désignés pour récolter des chiffres.<br><br> </p><h3><em><strong>… avec le « Groupe d’Helsinki »</strong></em></h3><p>Le groupe avait également constaté que le système de recherche n’avait pas suivi l’évolution de la société et continuait à fonctionner selon un modèle qui ne permettait pas d’assurer un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.</p><p>Aujourd’hui, le Groupe d’Helsinki est devenu un forum de rencontre et d’échange de bonnes pratiques entre la Commission européenne et les États membres auquel participe la DGESVR. À ses côtés, le Comité Femmes et Sciences participe à la récolte d’informations transmises à la Commission européenne sur les mesures prises pour favoriser l’égalité des genres et pour améliorer la participation des femmes au monde scientifique.<br><br> </p><h2><em><strong>Une question d’équité et d’efficacité</strong></em></h2><p>L’étude Alma Mater, Homo Sapiens II sur les inégalités entre les hommes et les femmes dans les universités francophones de Belgique soulignait que, malgré l’augmentation du nombre des étudiantes à l’université et leur meilleur taux de réussite, leur présence décroit au fur et à mesure de la montée des échelons de la hiérarchie académique et scientifique ainsi que dans les instances décisionnelles : « <em>L’exclusion des femmes des postes les plus élevés de la carrière universitaire ne rime guère avec l’image de l’université dépositaire de valeurs universelles au nom desquelles les différences, les clivages entre les classes et les sexes sont neutralisés.</em> »</p><p>L’étude relevait encore que « <em>la question des inégalités entre femmes et hommes se pose bien évidemment en terme d’équité, mais </em>[…]<em> aussi en termes d’excellence et d’efficience</em> » , ce qui se peut par exemple se traduire, en recherche biomédicale, par des «<em> protocoles basés sur des études menées sur un seul sexe</em> » – des "<em>sujets mâles</em>" – « <em>généralisés et appliqués à toute la population</em> » .<br><br> </p><h2><em><strong>Les causes : individuelles et institutionnelles</strong></em></h2><p>Plusieurs groupes de facteurs sont considérés comme étant les causes de ces inégalités ou, comme le mentionne l’étude, comme « <em>les déterminants du paradoxe qui fait que la féminisation de la population étudiante ne se traduit pas par une hausse du pourcentage des femmes aux échelons les plus élevés de la carrière académique</em> ».</p><p>L’enquête menée par les auteures de l’étude a mis en lumière deux groupes de facteurs : les facteurs individuels et institutionnels. Les premiers se réfèrent essentiellement à la difficulté de concilier vies professionnelle et familiale dans un contexte institutionnel marqué par « <em>le poids du modèle masculin sur la conception dominante de la carrière universitaire</em> » auquel s’ajoutent des critères et procédures de nomination et de promotion défavorables aux femmes.</p><p>Ces critères basés sur l’excellence se réfèrent à des modes de fonctionnement qui privilégient les hommes, par exemple la disponibilité pour une mobilité internationale de longue durée, un nombre de publications élevé, l’affirmation de soi et la visibilité, l’intégration au sein de réseaux porteurs qui procurent un soutien direct.</p><p>Les chercheures se retrouvent donc confrontées à un « plafond de verre », au phénomène du « tuyau percé » , à l’effet Matilda , c’est-à-dire qu’elles sont moins visibles que les hommes, reçoivent moins de supports pour développer leur carrière, sont en charge de tâches moins prestigieuses, etc. D’où une réflexion sur les critères utilisés pour évaluer les travaux des chercheurs en faveur du concept d’alter-excellence.<br><br> </p><h2><em><strong>Objectif et missions du Comité Femmes et Sciences</strong></em></h2><p>Le comité a pour objectif de «<em> favoriser la participation équilibrée des hommes et des femmes parmi les chercheurs et les enseignants des universités et à y développer une politique du genre</em> » par la formulation d’avis et de recommandations ainsi que l’échange d’information et de bonnes pratiques.</p><p>Il a également pour missions de faciliter, en matière d’égalité hommes-femmes, la mise en œuvre des recommandations de la Commission européenne relatives à la Charte européenne du chercheur et au Code de conduite pour le recrutement des chercheurs et de participer à la définition des positions de la FWB auprès du Groupe d’Helsinki.</p><p>Les travaux du Comité Femmes et Sciences s’inscrivent en effet dans le cadre de cette charte publiée en 2005 par la Commission européenne qui recommande aux États membres de « <em>contribuer au développement d’un marché européen du travail attrayant, ouvert et durable pour les chercheurs</em> […] » ,<em> de leur offrir des régimes de développement de carrière durables à toutes ses étapes et de veiller à « l’équilibre entre les sexes au moyen d’une politique d’égalité des chances au moment du recrutement et aux étapes ultérieures de la carrière</em> ». Ainsi, par exemple, «<em> pour que l’égalité de traitement soit assurée, les comités de sélection et d’évaluation devraient refléter un équilibre adéquat entre hommes et femmes</em> ».</p><p>En FWB, cette recommandation de la Commission européenne s’est traduite, en 2011, par le Partenariat Wallonie-Bruxelles pour les chercheurs et les chercheuses, et, pour ce qui concerne l’égalité entre femmes et hommes dans les carrières scientifiques et académiques, par six actions spécifiques dont la pérennisation du Comité Femmes et Sciences .</p><p>En début de législature communautaire , le Comité Femmes et Sciences a défini 3 actions-phares nécessaires à l’amélioration de l’égalité femmes-hommes au sein des carrières scientifiques de la FWB : documenter la situation, mener des actions pour l’égalité dans la profession, et stimuler la recherche et l’enseignement du genre.<br><br> </p><h2><em><strong>Les « personnes de contact genre »</strong></em></h2><p>L’un des moyens de documenter la situation est de renforcer le groupe des « personnes de contact genre » présentes au sein des six universités de la FWB et du FRS-FNRS. Ces personnes participent aux travaux du Comité Femmes et Sciences. Créé en 2013, ce groupe a 3 missions, celle d’information, notamment par la rédaction d’un rapport institutionnel sur l’état de l’égalité de genre dans les universités, celle de sensibilisation et celle de mise en réseau au sein des universités et du FRS-FNRS.</p><p>Financé par la FWB dans le cadre de la Charte du chercheur (EURAXESS), le groupe des « personnes de contact genre » assure un rôle d’échange et d’information entre le Comité Femmes et Sciences, les universités et le FRS-FNRS quant à l’état d’avancement des politiques de genre mises en œuvre au sein des institutions.<br><br> </p><h2><em><strong>Vers un master interuniversitaire en genre</strong></em></h2><p>Parmi les actions à mener en faveur de l’égalité dans la profession, le comité a rédigé une note argumentée en vue d’une harmonisation par le haut des congés circonstanciels qui, sur la base d’un état des lieux dans chaque université, propose des mesures visant à améliorer la carrière des femmes dans le monde scientifique et de la recherche . </p><p>Pour stimuler la recherche et l’enseignement du genre, le Comité Femmes et Sciences prépare actuellement un master interuniversitaire de spécialisation en genre qui pourrait être proposé dès l’année académique 2017-2018.<br><br> </p><h2><em><strong>L’institutionnalisation du Comité Femmes et Sciences</strong></em></h2><p>Lors de sa réunion du 17 mai dernier, le comité s’est « installé » à l’ARES qui l’accueille et assurera désormais le secrétariat de ses travaux. Les membres ont désigné son nouveau président, Bernard Fusulier, professeur de sociologie à l'Université catholique de Louvain (UCL) et spécialiste des articulations et des médiations sociales dans les sociétés contemporaines. L'articulation de la vie professionnelle avec la vie familiale constitue son principal axe de recherche actuel.</p><p> </p><p><strong>EN SAVOIR + :</strong></p><ul><li>Le <a href="fr/a-propos/instances/commissions-permanentes/femmes-et-sciences" target="_blank">Comité Femmes et Sciences</a> sur le site web de l'ARES<br> </li><li>Meulders D., O’Dorchai S., Simeu N., <a href="https://www.ulb.ac.be/ulb/presentation/docs/Synthese_almamater.pdf" target="_blank"><em>Étude Alma Mater, Homo Sapiens II- Les inégalités entre femmes et homes dans les universités francophones de Belgique</em></a>, synthèse, Bruxelles : ULB - DULBEA, avec le soutien de la FWB</li><li><a href="http://ec.europa.eu/euraxess/pdf/brochure_rights/eur_21620_en-fr.pdf&qu…; target="_blank">Recommandation de la Commission du 11 mars 2005 concernant la charte européenne du chercheur et un code de conduite pour le recrutement des chercheurs</a></li><li><a href="http://www.fnrs.be/docs/Brochure_Partenariat_FR.pdf" target="_blank">Partenariat Wallonie-Bruxelles pour les chercheurs et les chercheuses adopté par le gouvernement de la FWB le 26 mai 2011, action 19 du chapitre Egalité Hommes-femmes</a></li></ul><p><br>Photo : © M. Houet</p><p> </p><div> </div>
Visite du Learning Center de l’Université du Luxembourg
Plus de 60 représentants des établissements d'enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles se rendent à Luxembourg ce mardi 2 octobre. Au programme : une visite du tout nouveau Learning Center de l’Université du Luxembourg, organisée à l'initiative de la Commission des bibliothèques et services académiques collectifs (CBS) de l’ARES.
Learning Center ?
Les "Learning Centers" sont des espaces communs centralisant les services et ressources, notamment documentaires, visant à soutenir l’apprentissage, avec une attention particulière pour les nouvelles technologies et la dimension pédagogique et sociale.
Ils constituent une évolution par rapport à nos bibliothèques "classiques" qui, à l’ère du numérique, doivent être en mesure d’intégrer différents types de ressources intellectuelles.
Pour illustrer concrètement ce qu'est un Learning Center et ce que que recrouvrent les activités qui y sont déployées, quelque soixante représentants des bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l’ARES participent, ce mardi 2 octobre 2018, à une visite du Learning Center de l’Université du Luxembourg.
Un Learning Center fraichement ouvert et prometteur
Le Learning Center de l'Université du Luxembourg a ouvert ses portes tout récemment sur le Campus de Belval, en septembre dernier. En plus d'offrir des services de bibliothèque classiques, il s'agit d'un espace offrant à ses utilisateurs une expérience d'apprentissage enrichie numériquement et couvrant une grande variété de modalités : espaces de travail individuels pour l’étude des imprimés, espaces collaboratifs numériques pour les groupes restreints et salles de classe virtuelles interactives pour des groupes plus importants, présents sur place ou connectés via Internet.
De l'inspiration aux collaborations transfrontalières
La visite de la délégation se déroulera en trois parties. Un premier groupe assistera à une présentation générale du projet, pendant qu’un second groupe visitera le centre lui-même. Enfin, un dernier groupe se verra offrir une visite du campus afin de comprendre dans quelle mesure le Learning Center s’intègre en son sein.
Le Learning Center de l’Université du Luxembourg constituera sans aucun doute une source précieuse d’inspiration, d’autant que d’autres initiatives de ce type se multiplient tant en Belgique (avec AGORA à Louvain) qu’à l’international (à Lille, Maastricht, ou encore Berlin). À ce titre, cette visite pourrait également permettre de poser les premiers jalons d’une collaboration entre Learning Centers au niveau international.
SOIRÉE HOW TO / ILIB Afterwork 2016
01.03.2016
Podcast D-ZOOM / Le paysage du genre institutionnel dans l'enseignement supérieur
Podcast D-ZOOM : là où les idées convergent, les débats s'animent, et les perspectives se croisent.
Plongez au cœur des instances qui se consacrent aux questions de genre dans l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles et qui collaborent de manière étroite pour garantir une cohérence des politiques publiques de genre.
Bonne écoute !