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CONFÉRENCE / Sustainable energy for Africa
23.10.2017
JOURNÉE DE LA COOPÉRATION à l'ULB
22.11.2017
Réussir ses études : des parcours types aux dispositifs d'aide
Que signifie aujourd'hui "réussir ses études" ? Des différents types de parcours de réussite aux meilleures façons d'accompagner les étudiants, l'aide à la réussite était au coeur de la journée organisée ce mardi 27 février autour des résultats d'une étude menée par l'ARES sur les parcours et les formes de soutien apporté aux étudiants dans les établissements d'enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les principaux constats et les principales conclusions de cette recherche sont à présent disponibles sous la forme d'un résumé du rapport de recherche, dont la version complète, elle aussi, sera bientôt en ligne.
Les pratiques de promotion de la réussite et d’accompagnement des étudiants de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles connaissent, ces dernières années, un développement à la fois quantitatif et qualitatif et une "institutionnalisation" croissante. Et pourtant, l’échec et l’abandon persistent... Serait-ce donc une "fatalité" dans un système d'enseignement supérieur où l'accès est "ouvert" comme le nôtre (avec peu de filtres à l'entrée) ? Ou encore une résultante assez logique de l'augmentation très significative du nombre d'étudiants qui entament des études supérieures ces dernières années ? Existe-t-il des obstacles expliquant que l'offre d'aide à la réussite ne rencontre pas toujours les besoins des étudiants ?
La recherche autour de laquelle la journée était construite se base sur les réponses apportées par 2505 étudiants "diplômables" au terme de l'année académique 2016-2017 et qui ont été interrogés par questionnaire en 2017, ainsi que sur l'analyse de 17 entretiens qualitatifs réalisés en août et septembre 2017 auprès d'un échantillon des répondants. Elle avait pour but de s’interroger sur la notion de réussite et de mettre en évidence des "parcours de réussite" dans le premier cycle de l’enseignement supérieur. Avec, en toile fond, la réforme de l'organisation académique des études entrée en vigueur en 2014, qui a vu "disparaitre" le principe d'année d’études et le concept de réussite évoluer. Quelles sont les principales conclusions ?
"Le parcours d'un étudiant qui réussit trois blocs de 60 crédits en trois ans n'est qu'un exemple parmi d'autres"
9 profils types de parcours de réussite
Le parcours d'un étudiant qui réussit trois blocs de 60 crédits en trois ans n'est qu'un exemple parmi d'autres. En élargissant le spectre, la recherche a permis de mettre en évidence, auprès des étudiants, différentes formes de résilience et de stratégies, et d'aboutir à la caractérisation de neuf profils types de "parcours de réussite" conjuguant durée (parcours direct, intermédiaire et long) et degré de personnalisation (classique, personnalisé, très personnalisé).
Dix indices regroupant des variables "individuelles" susceptibles d'influencer les parcours ont également été construits et mis en relation avec ces profils. Il s'agissait ici notamment de vérifier la mesure dans laquelle le fait de "posséder" telle caractéristique impactait la probabilité de s'inscrire dans un tel parcours de réussite, sans toutefois que ces corrélations impliquent des liens de causalité. L'analyse permet ainsi d'observer que les étudiants de l'enseignement supérieur artistique suivent davantage un parcours direct que les autres. Ou, plus étonnant, qu'un soutien pédagogique important ne signifie pas nécessairement "parcours direct", ce qui tend à remettre en cause l'idée selon laquelle ceux qui bénéficient de l'aide à la réussite sont ceux qui en ont le moins besoin.
"La réussite semble ainsi aujourd'hui reposer sur une adaptabilité des parcours d'autant plus nécessaire que l'étudiant est, par exemple, âgé, que son "capital culturel" est faible ou qu'il travaille parallèlement à ses études"
L'adaptabilité des parcours au service de la réussite
A partir de ces parcours, précise Leila Mouhib, chargée de recherche à l'ARES, "l'idée était aussi de mettre en lumière les dispositifs d'aide qui ont permis aux étudiants, notamment ceux en difficulté, d'arriver au bout de leur bachelier, pour favoriser leur mise en perspective, identifier leurs dénominateurs communs, et favoriser leur potentielle adaptation aux besoins et aux perceptions des bénéficiaires".
Là où les variables "individuelles" ne permettent pas de prédire le type de parcours d'un étudiant, l'analyse des données du questionnaire – et, plus encore, les récits livrés au cours des entretiens individuels – fait, elle, apparaitre un terreau propice à la réussite, comme autant de "dénominateurs communs".
La réussite semble ainsi aujourd'hui reposer sur une adaptabilité des parcours d'autant plus nécessaire que l'étudiant est, par exemple, âgé, que son "capital culturel" est faible ou qu'il travaille parallèlement à ses études. Par exemple, pour Raphaël*, qui émarge à l'aide sociale, le principe de la capitalisation de crédits et le fait de ne plus "réussir" ou "échouer" une année facilite la décision du Centre public d'action sociale de continuer à subvenir à ses besoins...
"Les dispositifs d'aide à la réussite sont mieux reçus si ils ne sont pas présentés comme tels ou de telle sorte qu'ils puissent être perçus comme autant de 'béquilles de secours'"
L'aide à la réussite avancerait-elle mieux masquée ?
Autre enseignement : les dispositifs d'aide à la réussite sont mieux reçus si ils ne sont pas présentés comme tels ou de telle sorte qu'ils puissent être perçus comme autant de "béquilles de secours". Un séminaire méthodologique ouvert à tous ? Des guidances, même sur base volontaire ? De tels éléments ne sont (curieusement) pas toujours perçus comme une forme d'aide à la réussite et semblent d'autant plus "attirants" qu'ils sont généraux et qu'ils ne ciblent pas les étudiants en difficulté.
Et que dire de la disponibilité des enseignants ? Parmi un éventail de 13 outils d'aide à la réussite, c'est elle que les étudiants interrogés plébiscitent. Elle recueille un taux de satisfaction moyenne de 43,3 % là, où, en queue de peloton, on retrouve les blocus assistés, le parrainage et les tests diagnostics...
*prénom d'emprunt
EN SAVOIR + : Pour en savoir plus, et notamment découvrir les autres conclusions de l'étude, consultez le rapport intégral de recherche ou le résumé du rapport.
Télécharger le rapport intégral de recherche (PDF - 2148 Ko)
Téléchargez le résumé du rapport de recherche (PDF - 800 Ko)
L'étude Réussir ses études. Quels parcours ? Quels soutiens ? Parcours de réussite dans le premier cycle de l'enseignement supérieur - Fédération Wallonie-Bruxelles a été réalisée par Leila Mouhib, chargée de recherche à l’ARES, à l'initiative et sous la supervision de la Commission d’aide à la réussite, et a bénéficié du soutien financier de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L’ARES renouvelle son offre de formations internationales
Tous les cinq ans, l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) ouvre un nouvel appel à projets destiné aux établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Objectif : repenser et enrichir son offre de formations internationales proposées dans le cadre de son programme de coopération académique.
Ces formations s’adressent à de jeunes talents venus d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. L’ambition ? Former les actrices et acteurs du changement de demain en leur donnant accès à des cursus de spécialisation ou de perfectionnement, organisés en Belgique et soutenus par des bourses.
Des formations conçues pour répondre aux grands défis mondiaux
Ancrées dans les réalités des 31 pays partenaires de l’ARES, ces formations combinent excellence académique et pertinence locale. Actuellement, l’offre de formation comprends :
- 10 masters et 1 bachelier de spécialisation, organisés en inter-établissements, d’une durée d’un an et délivrant un grade académique ;
- 6 formations continues, allant de 2 à 6 mois, sanctionnées par un certificat.
Toutes reposent sur une pédagogie adaptée aux besoins spécifiques des participantes et participants, mobilisent l’expertise des pays du Sud et favorisent le partage de savoirs entre pairs.
En croisant les perspectives et les expériences, ces programmes permettent, au fil des années, à créer un vaste réseau d’alumni internationaux. Celui-ci devient un levier puissant de collaboration, d’innovation et de réponses concrètes aux grands enjeux planétaires, du développement durable à la justice sociale.
Un appui financier décisif
Pour rendre ces parcours de spécialisation accessibles, l’ARES attribue chaque année :
- environ 150 bourses pour les masters et bacheliers de spécialisation ;
- environ 70 bourses pour les formations continues.
Attribuées au terme d’un processus de sélection rigoureux, ces bourses permettent à de jeunes professionnelles et professionnels du Sud global de se former en Belgique et de démultiplier leur impact une fois de retour dans leur pays.
Calendrier de l’appel
L’appel 2025-2026 est ouvert à partir du 20 octobre 2025. Un première étape consiste au dépôt d’une déclaration d’intention signée par les autorités des institutions impliquées pour le 19 janvier 2026. Les dossiers complets de proposition de projet doivent être soumis au 6 mars 2026 (à midi). Il s’adresse aux établissements d’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui sont invités à proposer le renouvellement de formations existantes ou le développement de nouvelles, en partenariat, ou non, avec des établissements d’enseignement supérieur des pays partenaires de l’ARES.
Les formations sélectionnées seront organisées à partir du 1er septembre 2027, sous réserve de validation par la DGD.
Construire ensemble l’avenir
À travers ce programme de « Formations internationales », l’ARES et les établissements partenaires de la FWB affirment leur volonté de former les leaders de demain, de contribuer aux avancées scientifiques et pédagogiques sur les grands enjeux mondiaux et de bâtir des communautés d’alumni engagées, capables d’agir pour un monde plus juste, durable et interconnecté.
En savoir +
Découvrez les témoignages de trois lauréat·es d’une bourse de formation internationale
Huong Thi Thu Hoang (Vietnam) – Master de spécialisation en microfinance
Jean Louis Cleberson (Haïti) – Master de spécialisation en droits humains
Ramatoulaye Faye (Sénégal) – Master de spécialisation en gestion de l’environnement
Qui économise aujourd’hui sur la coopération académique n’économise pas sur les dépenses, mais sur notre avenir
Les budgets consacrés à la coopération au développement sont soumis à de fortes pressions, en Belgique aussi. Maintenant que la Flandre met fin à son soutien, il est crucial que la Belgique maintienne son engagement. Une économie aujourd’hui affaiblit demain notre position et notre influence stratégiques.
Le savoir comme capital stratégique
La Belgique ne possède ni pétrole ni gaz, mais elle dispose d’institutions d’enseignement supérieur de niveau mondial. Le savoir est notre ressource la plus précieuse. À travers le VLIR-UOS, l’ARES et l’Institut de Médecine Tropicale, les établissements belges d’enseignement supérieur collaborent à la recherche de solutions pour la santé, le climat et la stabilité dans le monde entier. Ce faisant, ils renforcent non seulement les universités locales, mais aussi la capacité belge en matière d’enseignement, de recherche et d’innovation.
La sécurité grâce au savoir, à la confiance et aux réseaux
La coopération académique – un volet souvent oublié de la « coopération au développement » belge – relie des personnes, des institutions et des pays par le biais du savoir, de valeurs communes, de la confiance et de l’innovation. Elle crée des réseaux durables et apporte des solutions innovantes aux grands défis, sur lesquels les relations politiques, diplomatiques et économiques peuvent s’appuyer. Elle contribue ainsi à la prévention, à la sécurité et à la prospérité.
En partageant la connaissance, en renforçant les institutions locales et en construisant des réseaux durables, nos établissements aident à prévenir à l’échelle mondiale des tensions qui, autrement, se transformeraient en crises migratoires ou sécuritaires ayant également un impact en Belgique.
Elle crée de la confiance là où la politique échoue parfois, et pose, à travers ses réseaux, les bases d’une compréhension mutuelle et d’un monde plus sûr et plus prospère.
Outre un grand impact local — comme l’accès à des connaissances uniques, à l’innovation et à la stabilité —, la coopération académique procure aussi à la Belgique des avantages stratégiques : un « soft power » diplomatique grâce à des réseaux avec de futures et futurs dirigeants et entrepreneurs du monde entier, ainsi qu’un retour économique. Chaque euro investi dans la coopération académique renforce à la fois les capacités locales et notre propre force d’innovation, notre résilience et notre influence.
Intérêt à court terme ou affaiblissement stratégique ?
Dans un monde marqué par les tensions, la pression migratoire, le changement climatique et les menaces cybernétiques, la Belgique ne peut se permettre l’isolement international. Notre sécurité, nos valeurs et notre prospérité exigent une stratégie intégrée où la défense, la diplomatie et la coopération au développement se renforcent mutuellement. La coopération au développement est un instrument crucial qui favorise le savoir, la stabilité, l’influence et la prospérité — à l’échelle mondiale, mais aussi pour la Belgique elle-même.
Une diplomatie intelligente
L’un de nos plus grands atouts est le réseau mondial des anciennes et anciens étudiants de nos établissements d’enseignement supérieur. Beaucoup d’entre eux occupent aujourd’hui des postes clés dans les gouvernements, les universités et les entreprises de pays partenaires, et sont des passeurs pour notre diplomatie, nos entreprises et nos valeurs.
Prenons Éric Kalala, diplômé de l’UCLouvain, aujourd’hui CEO d’Entreprise Générale du Cobalt en République démocratique du Congo, entrepreneur influent en Afrique centrale. Il coordonne l’exploitation des minéraux critiques, essentiels à la transition énergétique et à l’industrie, tant en Afrique qu’en Belgique et en Europe.
Ou encore Kora Tushune, docteur en formation à l’UGent, actuellement secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur en Éthiopie. Grâce à ses excellents liens avec les universitaires flamands, il est un partenaire fiable et un bâtisseur de ponts, même en temps de conflit.
Coopération et innovation : des bénéfices pour toutes et tous
À Dakar, des chercheurs de l’UCLouvain, de la KU Leuven et de l’UGent développent et produisent des vaccins de haute technologie contre des virus comme le MPox, qui nous menacent également. Ces collaborations représentent un investissement stratégique dans une économie du savoir partagée, générant des réseaux de recherche, des politiques publiques renforcées et des spin-offs avec des entreprises.
Dans la forêt tropicale congolaise, des chercheures et chercheurs belges et locaux, à l’aide de la tour de flux de l’UGent à Yangambi, mesurent les échanges de CO₂, d’eau et d’énergie entre la forêt et l’atmosphère. Leurs données montrent que cette forêt absorbe toujours plus de CO₂ qu’elle n’en émet — un service climatique naturel qui ralentit le réchauffement. Grâce à cette coopération académique, la Belgique accède à des données climatiques uniques, renforce sa position scientifique et diplomatique dans les négociations internationales, et contribue à protéger un écosystème bénéfique aussi à notre propre climat.
Des étudiant·es et enseignant·es de l’AP Hogeschool ont construit en Ouganda, avec une université locale, un instrument de mesure permettant de suivre le climat et de prévoir les inondations. La prochaine étape y intégrera l’intelligence artificielle. Ce projet pourrait devenir un système d’alerte précoce capable de sauver des vies à grande échelle – en Ouganda et dans d’autres régions vulnérables comme Madagascar et Haïti, où des chercheures et chercheurs de l’UCLouvain développent un système similaire. Cette technologie pourrait d’ailleurs aussi être utilisée en Belgique, où les « bombes d’eau » deviennent de plus en plus fréquentes. Des entreprises ougandaises et belges y voient déjà un intérêt.
Au Niger, l’UCLouvain renforce les capacités locales de gestion des conflits et de consolidation de la paix afin de promouvoir la stabilité dans la région sahélo-saharienne — une zone durement touchée par le terrorisme et les crises migratoires.
Les exemples donnés ne représentent qu’un échantillon du travail de recherche et d’enseignement organisé par les universités, les hautes écoles et écoles supérieures des arts belges, financé par la coopération belge au développement et mené avec leurs partenaires locaux. Dans un monde où les rapports de force évoluent, la Belgique ne peut se replier sur elle-même.
La coopération académique n’est pas une dépense, mais un investissement rentable — sur les plans géopolitique, social et économique. Celui qui désinvestit aujourd’hui rend la Belgique plus petite et moins influente.
La coopération académique avec le Sud global est un levier pour le savoir, la stabilité et l’influence — précisément les outils qui permettent à notre économie ouverte d’assurer sa place dans le monde. Il est temps de revoir la coopération au développement pour ce qu’elle est : un investissement — un investissement dans la sécurité, dans les opportunités pour nos jeunes, dans des relations durables et dans des solutions anticipées aux problèmes que nous ferions mieux de prévenir plutôt que de subir.
Tout le monde doit contribuer aux efforts d’économie à venir, y compris la coopération au développement. Mais une politique avisée regarde plus loin que le présent.
Celui qui réduit fortement aujourd’hui les budgets de la coopération au développement n’économise pas sur les dépenses, mais sur notre propre avenir.
Pr. Mieke Van Herreweghe, présidente du VLIR-UOS, et Pr. Éric Haubruge, président de la Commission de la Coopération internationale de l’ARES.