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Journée internationale des femmes : s’interroger, encore et toujours, sur la place de la femme dans les programmes de coopération académique

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

L’ARES et sa Commission de la coopération au développement font de la question de la place de la femme dans ses projets de coopération académique, une priorité. Cette thématique était encore le thème de réflexion principal de son Event Boursier•e•s annuel organisé le 19 octobre dernier. À cette occasion, elles y ont interrogé plus de 300 étudiantes et étudiants venus des 17 pays partenaires, mais aussi les acteurs académiques, afin de cibler les freins à la mobilité internationale des femmes. L’objectif était d’entamer une réflexion sur les procédures et actions en cours, afin de les rendre encore plus ambitieuses sur les questions de genre. Retour sur cette journée d’échanges.

Dans les programmes de coopération académique de l’ARES, les femmes représentent 30% des boursiers et boursières des pays du Sud financés pour réaliser un master ou un doctorat en Belgique. En progression, ce pourcentage n’atteint pourtant pas encore la parité. Que faire pour y arriver ?


L’utilité d’une politique genre

183 hommes et 83 femmes. C’est le nombre de boursières et de boursiers que l’ARES finance pour cette année académique 2018-2019. Ils et elles viennent d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, trois régions du monde où l’égalité des droits entre les femmes et les hommes n’est souvent pas une réalité, bien qu’inscrite dans la déclaration universelle des droits humains. Figurer dans un texte, aussi fondamental soit-il, ne suffit pas à équilibrer les relations entre les femmes et les hommes de par le monde. La dévalorisation des femmes est une réalité, de même que la subordination aux hommes. Dans de nombreux domaines, une politique genre s’avère donc utile pour promouvoir l’égalité homme/femme.

Dans le secteur de la coopération au développement, l’approche genre s’exprime par une volonté de rendre concrète cette égalité entre les femmes et les hommes. L’ARES est concernée par cette problématique. Elle y a d’ailleurs consacré une journée de réflexion invitant les boursières et boursiers de ses programmes à partager leurs impressions des relations hommes/femmes. La tradition se confronte à la modernité. Le désir d’émancipation côtoie les tabous. Qu’est-ce que le genre ? Comment cette notion est-elle perçue en divers coins du monde ?


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Partir des expériences pour faire évoluer les procédures

Du vécu, de l’expérience, voilà ce dont l’ARES a besoin pour faire encore et toujours évoluer la dimension genre dans ses projets de coopération ou ses programmes de bourses. Débats, jeux de rôles, ateliers de sensibilisation, autant de moments d’expression, de tension, de compréhension mutuelle… La parole se libère. Les uns sont déjà des spécialistes du genre, les autres en découvrent les fondamentaux. Pour certains, la femme est déjà l’égal de l’homme. Pour d’autres, elle doit plutôt rester dans son sillage. Durant une matinée, une série d’ateliers animés par Le Monde selon les femmes, les ONG universitaires et des universitaires ont permis aux points de vue sud-américains, africains et asiatiques de se croiser et de s’enrichir. Quelle est la place de la femme dans le développement ? Quel doit être son rôle en politique ? Quelles sont les pistes pour améliorer leur accès à l’éducation, pour accéder à l’enseignement supérieur ? Comment l’ARES, en tant qu’acteur de la coopération académique, doit-elle se positionner et faire évoluer ses programmes pour améliorer la participation des étudiantes ?


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Que faire pour réduire les disparités ?

L’ensemble de la matière recueillie lors de ces ateliers permettra à l’ARES et à sa Commission de la coopération au développement de développer des actions et procédures encore mieux appropriées pour faciliter la mobilité internationale des étudiantes et des enseignantes

Mettre en lumière des modèles de réussite féminins, renforcer l’information et mieux cibler les canaux de communication pour augmenter les inscriptions de femmes dans les programmes de bourses, modifier les critères d’éligibilité pour leur permettre d’accéder aux programmes internationaux à tout âge, réfléchir à l’accueil des femmes enceintes… Les premières propositions sont sur la table pour améliorer encore la politique genre dans le futur et augmenter la participation des femmes aux diverses bourses. Car les chiffres, même s’ils progressent, traduisent encore en 2018 une trop grande disparité : seulement 31% de femmes font partie des programmes de bourses de stage et masters de spécialisation ; 21% de femmes accèdent aux bourses de doctorat et, parmi les bourses de postdoctorat, seulement 6% sont octroyées à des femmes

Un autre constat sur lequel travailler: le désistement. Dans 2/3 des cas de désistement, ce sont des étudiantes qui renoncent à une mobilité internationale.

Enfin, les statistiques révèlent que la proportion de boursiers célibataires est plus importante chez les femmes que chez les hommes, soulignant sans doute qu’une fois en couple, la femme renonce davantage à une mobilité.

Dès à présent mais aussi et surtout dans le cadre de son futur programme de coopération (2022-2026), l’ARES et sa Commission de la coopération au développement seront plus ambitieuses encore sur la place des femmes dans les programmes, convaincue du rôle qu’elles peuvent jouer dans l’enseignement supérieur et, au-delà.


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Partout dans le monde, l’accès à l’enseignement supérieur est aujourd’hui consacré comme une préoccupation majeure de l’agenda international. En suscitant la réflexion parmi les bénéficiaires de ses programmes, en interrogeant ses partenaires académiques ou en remettant en question ses propres pratiques, l’ARES contribue à cet objectif et fait le pari de diminuer les disparités

Les porteurs de chaque projet financé sont invités à questionner les aspects « genre » de leur intervention et amenés à anticiper les impacts potentiellement négatifs que pourraient avoir les actions envisagées, sur les femmes comme sur les hommes, ou à mettre en lumière le potentiel de leurs initiatives en termes de rééquilibrage des droits ou des contraintes auxquelles les femmes et les hommes font face.

L’ARES a également signé la Charte pour l’égalité de genre qui engage les acteurs non gouvernementaux de la Coopération belge à amplifier concrètement leurs efforts pour contribuer à mettre fin aux discriminations fondées sur le genre. En consacrant son rendez-vous annuel à la thématique du genre, elle a contribué non seulement à l’effort de sensibilisation des futures élites des pays partenaires mais a aussi apporté sa contribution aux défis mondiaux qui ne pourront être relevés qu’avec des sociétés plus inclusives et plus égalitaires.


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Développement durable - HERA Awards 2019 : cérémonie de proclamation

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Les Higher Education Research Awards for Future Generations (HERA), décernés par la Fondation pour les générations futures, récompensent des mémoires de Master et des thèses de doctorat qui se distinguent par leur démarche systémique (à 360°) et la valeur ajoutée sociétale de leurs travaux. Suite à l'appel à candidatures pour l'édition 2019, neuf prix seront décernés lors d'une cérémonie de proclamation qui aura lieu le 9 mai.

Pour cette septième édition, un Doctoral Thesis Award (bisannuel et ouvert à toutes les disciplines) ainsi que 8 Master’s Thesis Awards - dans le domaine des systèmes alimentaires, de la santé, l’architecture, le design et l'ingénierie, la finance responsable, l’économie coopérative, les technologies de l'information et la démocratie délibérative - seront remis.

La cérémonie de remise de prix sera précédée par 4 Learning Labs Sustainable Development, qui s’adressent en particulier aux étudiant·e·s de l’enseignement supérieur. Ces ateliers interactifs mettront en lumière les travaux des lauréat·e·s et nominé·e·s des HERA Awards 2019 et permettront d’échanger avec eux et des membres de la communauté HERA sur les enjeux de développement soutenable.

Venez découvrir des jeunes plein·e·s d'imagination et engagé·e·s pour un monde plus soutenable, plus juste et plus équitable !

 

Jeudi 09.05.2019

« HERA Awards 2019 : cérémonie de proclamation »
 

Bruxelles · USL-B · 14h00-20h00

INSCRIPTION
 

 

Où ?

Université Saint-Louis - Bruxelles
Auditoire « Ommegang »
Rue de l’Ommegang 6 
1000 Bruxelles


Quand ?

Le jeudi 9 mai 2019 de 14h00 à 20h00


Inscription ?

L'inscription est gratuite mais souhaitée

 

EN SAVOIR+ : consultez le programme de la cérémonie

 

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Digital 4 Development : proposez votre idée innovante ou votre projet de startup et concourez pour le Prix D4D de la Coopération belge !

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Étudiant ? Doctorant ? Jeune chercheur ? Équipe de recherche ? Vous avez une idée innovante dans le domaine de la digitalisation pour le développement ? Un projet de start-up qui peut faire la différence pour le développement durable dans les pays du Sud ? Inscrivez-vous et concourez dans la catégorie « iStartUp » du Prix Digital 4 Development de la Coopération belge et décrochez un stage au sein d’un incubateur d’entreprises belge d'une valeur de 25 000 euros.


Le prix de la Coopération au développement fait place cette année au prix Digitalisation pour le Développement (D4D). Il récompensera les initiatives originales qui utilisent la digitalisation et les nouvelles technologies de manière créative et innovante comme levier de développement au service des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés en septembre 2015 par la communauté internationale pour la période 2015-2030.

 

Qui ?

Le prix D4D - catégorie « iStartUp » s’adresse aux étudiants de bachelier ou de master, aux doctorants, aux jeunes chercheurs, aux équipes de recherche, mais aussi aux partenariats public-privé (PPP), aux ONG, aux initiatives du quatrième pilier et au secteur privé. Les candidats doivent être belges, ressortissants de l’UE (y compris les personnes jouissant en Belgique d’un droit de séjour illimité) ou originaires de l’un des pays partenaires de la Coopération belge au développement (voir l'article 3 du règlement), et actifs dans la digitalisation pour le développement moyennant un lien évident avec la Belgique.

 

Comment ?

Les étudiants, doctorants et chercheurs peuvent directement soumettre une idée de projet ou de startup pour la catégorie « iStartUp » du Prix. Les propositions d'équipes de recherche peuvent émaner d’une ou de plusieurs universités / hautes écoles / institutions de recherche de Belgique ou d’un pays partenaire, la préférence allant aux collaborations (inter)nationales plutôt qu’aux travaux individuels.

Pour appuyer leur dossier, les candidats ​devront réaliser un pitch vidéo d'un maximum de 3 minutes dans lequel l’idée innovante /​ou le projet de ​startup est ​présenté sur la base des questions d'orientation suivantes :​ le iStartUp contribue​-t-il​ à un développement durable au Sud ​?​ Est-il innovant et original​ ​? ​L’innovation digitale mise en œuvre dans le projet va​-t-elle​ au-delà des méthodes de développement traditionnelles et classiques dans le domaine concerné ? À terme, l’idée générera-t-​elle un impact au niveau local et/ou global et contribuera-t-​elle à un environnement plus porteur pour la digitalisation pour le développement ?​ ​Le iStartUp s'adresse-t-il à tous les acteurs de la société ​? (inclusion digitale)​.​

 

> Les 6 étapes pour soumettre votre candidature


Le prix D4D nomine​ra​ au maximum 9 candidatures ​et 3 lauréats recevront un prix dont 1 dans la catégorie « iStartUp » (2 lauréats seront proclamés dans la catégorie « iStandOut » pour laquelle les candidatures sont proposées par les acteurs de la Coopération belge)​.

Les lauréats seront proclamé​s​​ à l’automne​ 2016 lors du salon des innovations et les prix seront remis au ​Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC) par ​le ministre de la Coopération au développement et de l'Agenda numérique, Alexander De Croo​​.​ Les lauréats pourront présenter leur projet lors de la cérémonie et, comme tous les nominés, réseauter à cette occasion avec plusieurs experts de réputation (inter)nationale.​

Clôture de l'appel à candidatures : le 20 juin 2016.

 

EN SAVOIR + : Pour plus d'information au sujet du Prix, des conditions d'éligibilité et des modalités de participation, rendez-vous sur http://prized4d.africamuseum.be/fr

 

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Les enquêtes « emploi du temps » au service de l’égalité hommes-femmes

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Pérou - Quatre étudiantes de l’UCL avaient un beau projet : mettre en pratique sur le terrain et dans un pays en développement ce qu’elles ont appris durant leurs études. L’ARES leur a octroyé une bourse qui leur a permis de se rendre dans les Andes péruviennes et d’y étudier la répartition du travail entre les hommes et les femmes dans des communautés rurales.

Passer de la théorie à la pratique

Séverine Detaye, Florence Dewez, Odile Hubermont et Regina Rush ont étudié la « répartition des soins » au sein des familles dans des communautés rurales d’Ocongate, dans une perspective de genre, en se demandant : « En quoi le genre est-il une approche nécessaire dans la dynamique du développement local ? ». Guidées par le prof. Isabel Yepez de l’Ecole des sciences politiques et sociales de l’UCL, elles ont repris et adapté la méthodologie participative d’analyse des soins basée sur des entretiens collectifs et individuels élaborée par OXFAM pour analyser la division du travail entre les hommes et les femmes de ces communautés andines. 
Cette méthodologie, inspirée des « enquêtes emploi du temps », leur a permis de récolter des chiffres sur le temps passé au travail domestique et au travail rémunéré par les hommes et par les femmes. Les chiffres obtenus sont transmis aux autorités locales et universitaires. Ils constituent aussi un outil de sensibilisation à l’importance du travail des femmes.

 

Des « enquêtes emploi du temps » à la question du genre

Qu’apporte la méthode « enquête emploi du temps » aux recherches sur le genre dans un contexte de développement ? Mathilde Van Drooghenbroeck, socioanthropologue, chercheuse et doctorante à l’UCL explique que « les enquêtes emploi du temps ont toujours une logique de base identique : on demande à un individu de décrire ses activités demi-heure par demi-heure sur sa journée et même durant la nuit pour examiner comment il alloue son temps entre ses différentes activités. Dans une perspective de genre, cela permet de voir comment un homme et une femme d’une société donnée distribuent leur temps entre travail rémunéré et non rémunéré sur une journée. La technique permet de rendre visible la division sexuelle du travail ».

 

Rendre visible la division sexuelle du travail

Par exemple, dans la société péruvienne où se sont rendues les quatre étudiantes, les femmes ont, par journée, une charge de travail globale plus grande que celle des hommes. Elles allouent aussi davantage de leur temps à des tâches non rémunérées qu’à des tâches rémunérées. Cet exemple montre, précise Mathilde Van Drooghenbroeck, que « le temps consacré aux tâches domestiques « vient en moins » de celui que l’on peut dédier aux tâches rémunérées. En d’autres mots, « la charge liée au travail domestique devient un obstacle pour l’accès des femmes au marché du travail, à une autonomie économique et, dans certains contextes nationaux, à la protection sociale puisque celle-ci va souvent de pair avec le travail rémunéré » précise la chercheuse.

 

Du travail domestique au monde du travail

Si l’on envisage le « care », c’est-à-dire le travail de soin ou « travail domestique » au-delà de l’exemple péruvien, poursuit-elle, « on constate que les femmes se consacrent plus fréquemment à ce travail, ce qui relève du construit social, c’est-à-dire de l’image que la société façonne à partir d’une donnée biologique ». Le plus souvent, ce sont elles qui réduisent leur temps de travail pour s’occuper de personnes dépendantes, c’est-à-dire de jeunes enfants, de proches âgés, malades ou avec un handicap, ce qui va notamment générer des problèmes de droits sociaux. Pour la chercheuse, « on peut aussi voir des traces de ce schéma dans le milieu du travail où les professions du « care », qui ne sont généralement pas les métiers les mieux rémunérés, sont principalement assumées par les femmes, et peut-être même au sein des organisations où la division du travail est un des facteurs qui expliquent le phénomène du plafond de verre ».

 

Rendre visibles des inégalités latentes

Au-delà de rendre visible la division du travail et la surcharge de travail domestique portée par les femmes, l’un des usages fait des résultats des enquêtes emploi du temps dans certains pays consiste à valoriser monétairement ce travail en l’intégrant à la comptabilité nationale via les comptes satellites. Le travail domestique n’entrant pas dans le calcul du PIB, il s’agit de le valoriser au moyen de calculs alternatifs. Les « enquêtes emploi du temps », en quantifiant de façon nette et significative l’allocation respective du temps par les hommes et les femmes, sont « pédagogiques » dans la mesure où elles rendent visible des inégalités latentes.

 

La recherche-action au service du développement

L’outil utilisé dans le cadre du projet des quatre étudiantes est différent. Il s’agit de collecter des données en se basant sur la participation collective des acteurs de la communauté locale tout en visant une sensibilisation de ces derniers. Mathilde Van Drooghenbroeck précise qu’il s’agit là d’un type de recherche particulier : la recherche-action. « Dans la méthodologie d’Oxfam, explique-t-elle, on travaille par groupes de membres d’une communauté, en plusieurs étapes, avec des bilans intermédiaires, afin d’analyser, de susciter la prise de conscience et la transformation du travail et des rôles respectifs des hommes et des femmes, en vue d’une valorisation ou d’une redistribution éventuelle. Ce sont là deux manières de travailler sur ces inégalités : rendre visible et valoriser d’une part ; redistribuer d’autre part. Dans le registre de la recherche-action, au-delà de la recherche, on vise le changement social ».

 

La transformation de la paternité

La thèse de doctorat que prépare Mathilde Van Drooghenbroeck cherche à comprendre comment la paternité se transforme dans le contexte andin contemporain en étudiant les systèmes de soin ou de « prise en charge » des jeunes enfants des villes andines. Cette recherche est menée en identifiant qui s’occupe des jeunes enfants, qui sont les acteurs qui assument ce travail de soin – la famille nucléaire, élargie, les crèches publiques et privées, l’emploi domestiques – et comment se situent les pères par rapport à ces acteurs du soin. « Mon travail est de sonder le lien entre « hommes » et « care », dans une perspective de genre et développement. Car en ce qui concerne les inégalités hommes-femmes, il faut voir le système dans son entièreté et étudier aussi la situation des hommes, notamment la question du soin. »

 

Les chaines globales du soin

Mathide Van Drooghenbroeck relève que cette problématique du soin est aussi une question globale qui connecte le Nord et le Sud : « Énormément de travailleuses migrent du Sud vers le Nord pour reprendre des tâches domestiques que des femmes du Nord ne peuvent plus assumer. Celles-ci solutionnent le problème domestique en le déléguant à des femmes du Sud. On appelle cela les « chaînes globales de soin ». Pauvreté et « care » précaire sont liés : « dans certaines situations familiales, certaines personnes n’auront pas le droit à un « care » digne, par exemple, certains enfants du Sud seront privés de leur mère par un départ vers le Nord. Le droit au « care » devrait faire partie des droits humains ». Cet important axe de recherche est étudié au Centre d’études du développement par les professeurs Laura Merla et Isabel Yépez.

 

Mettre les lunettes du genre

Mathilde Van Drooghenbroeck a travaillé précédemment pour la Coopération technique belge au Pérou comme responsable de la thématique « genre » dans un programme de développement économique local. L’ARES ayant aussi intégré cette approche « genre » dans ses activités de coopération académique, nous lui avons demandé son avis sur la question. Pour elle, deux stratégies existent : le gender mainstreaming et la mise sur pied de projets spécifiques qui travaillent à diminuer les inégalités entre les hommes et les femmes. La première consiste à « mettre les lunettes du genre dans tout ce qui est fait, explique la doctorante, mais on reproche à cette approche de « noyer le poisson» et de rester théorique. Pour elle, « les deux doivent coexister et il est important qu’une personne spécifique soit garante de la question au niveau de l’organisation ».

Dans les projets et programmes de coopération au développement, elle considère qu’il faut, aux différentes étapes, « se poser la question de la situation spécifique des uns et des autres, de leurs besoins et intérêts, car les hommes et les femmes ne connaissent pas les mêmes situations dans une société donnée ». Des mesures peuvent par exemple être prises de manière à assurer la participation des femmes aux formations techniques qui sont organisées. « C’est un des petits changements que nous avions promu dans le programme pour lequel j’ai travaillé. Dans l’élevage de vaches au Pérou, ce sont principalement les femmes qui font paitre et qui assurent la traye. Or, nous avions constaté qu’aux formations sur la traite hygiénique permettant d’avoir un label de qualité, seuls assistaient les hommes, parce que les invitations leurs étaient exclusivement adressées et les formations, fixées à des moments qui ne convenaient pas aux productrices au vu de leurs autres responsabilités, notamment domestiques. »

En réalisant un diagnostic de l’activité productive de cette filière étape par étape pour examiner qui, des hommes et des femmes, faisaient quoi, les équipes sur place ont ainsi pu mieux intégrer les femmes dans les activités promues, contribué à valoriser leur travail et à soutenir leur participation à la prise de décision au niveau des associations de producteurs. « C’est cela, concrètement, mettre les lunettes du genre dans un projet de coopération au développement » explique Mathilde : avoir cette préoccupation constante que l’unité de référence ne doit pas être celle de l’homme ».

 

Une exposition itinérante sur le thème des « Femmes rurales à Ocongate-Cusco, Pérou »

Les quatre étudiantes de l’UCL qui sont allées étudier sur le terrain avec le soutien de l’ARES en ont ramené une exposition itinérante. Elle tourne jusqu’au 10 juin dans des établissements du Pôle académique Louvain.


EN SAVOIR + : Femmes rurales à Ocongate-Cusco, Pérou

 

Mathilde Van Drooghenbroeck est socioanthropologue spécialisée dans les questions de genre. Elle est chercheuse au Centre d'études du développement et au Centre interdisciplinaire de recherche sur les familles et les sexualités de l’IACCHOS (Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines) de l’UCL. Elle réalise actuellement une thèse de doctorat en sciences sociales, appliquant une perspective de genre sur les transformations de la paternité dans les Andes urbaines.

 

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Le Comité Femmes et Sciences passe à la vitesse supérieure

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

<h4><strong>Le 1<sup>er</sup> avril dernier, le Comité Femmes et Sciences de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) est passé à la vitesse supérieure&nbsp;: un décret l’a institué en tant qu’organe consultatif chargé d’émettre des recommandations à l’attention du Gouvernement sur la question du genre dans les carrières scientifiques et académiques. Le comité voit ainsi ses travaux institutionnalisés, légitimés, dotés d’un objectif et de missions formels.&nbsp;</strong><strong>Le décret prévoit aussi que l’ARES l’accueille et en assure le secrétariat. La première réunion du comité depuis son installation s’est tenue ce 17 mai dernier, l’occasion de revenir sur son histoire, son rôle et ses perspectives.</strong>&nbsp;</h4>

<h2><em><strong>Une histoire qui débute dans les années 2000…</strong></em></h2><p>En 2008, la DGESVR a « relancé » les travaux du comité qui avaient débuté en 2000 déjà, lorsque la Commission européenne avait créé le « Groupe d’Helsinki », un groupe d’experts chargé de promouvoir les femmes dans les sciences au sein des États membre de l’Union européenne (UE) et des États associés.</p><p>Ce groupe, réuni pour la première fois à Helsinki en 1999, dans un centre de conférence situé au bord de la mer, par un jour sombre et glacial du mois de décembre, avait posé le constat suivant : il n’y a pas assez de femmes dans les sciences, les postes à responsabilité sont occupés par des hommes et les donnés statistiques ventilées par sexe manquent pour agir concrètement. Des correspondants par pays avaient donc été désignés pour récolter des chiffres.<br><br>&nbsp;</p><h3><em><strong>… avec le « Groupe d’Helsinki »</strong></em></h3><p>Le groupe avait également constaté que le système de recherche n’avait pas suivi l’évolution de la société et continuait à fonctionner selon un modèle qui ne permettait pas d’assurer un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.</p><p>Aujourd’hui, le Groupe d’Helsinki est devenu un forum de rencontre et d’échange de bonnes pratiques entre la Commission européenne et les États membres auquel participe la DGESVR. À ses côtés, le Comité Femmes et Sciences participe à la récolte d’informations transmises à la Commission européenne sur les mesures prises pour favoriser l’égalité des genres et pour améliorer la participation des femmes au monde scientifique.<br><br>&nbsp;</p><h2><em><strong>Une question d’équité et d’efficacité</strong></em></h2><p>L’étude Alma Mater, Homo Sapiens II sur les inégalités entre les hommes et les femmes dans les universités francophones de Belgique soulignait que, malgré l’augmentation du nombre des étudiantes à l’université et leur meilleur taux de réussite, leur présence décroit au fur et à mesure de la montée des échelons de la hiérarchie académique et scientifique ainsi que dans les instances décisionnelles : « <em>L’exclusion des femmes des postes les plus élevés de la carrière universitaire ne rime guère avec l’image de l’université dépositaire de valeurs universelles au nom desquelles les différences, les clivages entre les classes et les sexes sont neutralisés.</em> »</p><p>L’étude relevait encore que « <em>la question des inégalités entre femmes et hommes se pose bien évidemment en terme d’équité, mais </em>[…]<em> aussi en termes d’excellence et d’efficience</em> » , ce qui se peut par exemple se traduire, en recherche biomédicale, par des «<em> protocoles basés sur des études menées sur un seul sexe</em> » – des "<em>sujets mâles</em>" – « <em>généralisés et appliqués à toute la population</em> » .<br><br>&nbsp;</p><h2><em><strong>Les causes : individuelles et institutionnelles</strong></em></h2><p>Plusieurs groupes de facteurs sont considérés comme étant les causes de ces inégalités ou, comme le mentionne l’étude, comme « <em>les déterminants du paradoxe qui fait que la féminisation de la population étudiante ne se traduit pas par une hausse du pourcentage des femmes aux échelons les plus élevés de la carrière académique</em> ».</p><p>L’enquête menée par les auteures de l’étude a mis en lumière deux groupes de facteurs : les facteurs individuels et institutionnels. Les premiers se réfèrent essentiellement à la difficulté de concilier vies professionnelle et familiale dans un contexte institutionnel marqué par « <em>le poids du modèle masculin sur la conception dominante de la carrière universitaire</em> » auquel s’ajoutent des critères et procédures de nomination et de promotion défavorables aux femmes.</p><p>Ces critères basés sur l’excellence se réfèrent à des modes de fonctionnement qui privilégient les hommes, par exemple la disponibilité pour une mobilité internationale de longue durée, un nombre de publications élevé, l’affirmation de soi et la visibilité, l’intégration au sein de réseaux porteurs qui procurent un soutien direct.</p><p>Les chercheures se retrouvent donc confrontées à un « plafond de verre », au phénomène du « tuyau percé » , à l’effet Matilda , c’est-à-dire qu’elles sont moins visibles que les hommes, reçoivent moins de supports pour développer leur carrière, sont en charge de tâches moins prestigieuses, etc. D’où une réflexion sur les critères utilisés pour évaluer les travaux des chercheurs en faveur du concept d’alter-excellence.<br><br>&nbsp;</p><h2><em><strong>Objectif et missions du Comité Femmes et Sciences</strong></em></h2><p>Le comité a pour objectif de «<em> favoriser la participation équilibrée des hommes et des femmes parmi les chercheurs et les enseignants des universités et à y développer une politique du genre</em> » par la formulation d’avis et de recommandations ainsi que l’échange d’information et de bonnes pratiques.</p><p>Il a également pour missions de faciliter, en matière d’égalité hommes-femmes, la mise en œuvre des recommandations de la Commission européenne relatives à la Charte européenne du chercheur et au Code de conduite pour le recrutement des chercheurs et de participer à la définition des positions de la FWB auprès du Groupe d’Helsinki.</p><p>Les travaux du Comité Femmes et Sciences s’inscrivent en effet dans le cadre de cette charte publiée en 2005 par la Commission européenne qui recommande aux États membres de « <em>contribuer au développement d’un marché européen du travail attrayant, ouvert et durable pour les chercheurs</em> […] » ,<em> de leur offrir des régimes de développement de carrière durables à toutes ses étapes et de veiller à « l’équilibre entre les sexes au moyen d’une politique d’égalité des chances au moment du recrutement et aux étapes ultérieures de la carrière</em> ». Ainsi, par exemple, «<em> pour que l’égalité de traitement soit assurée, les comités de sélection et d’évaluation devraient refléter un équilibre adéquat entre hommes et femmes</em> ».</p><p>En FWB, cette recommandation de la Commission européenne s’est traduite, en 2011, par le Partenariat Wallonie-Bruxelles pour les chercheurs et les chercheuses, et, pour ce qui concerne l’égalité entre femmes et hommes dans les carrières scientifiques et académiques, par six actions spécifiques dont la pérennisation du Comité Femmes et Sciences .</p><p>En début de législature communautaire , le Comité Femmes et Sciences a défini 3 actions-phares nécessaires à l’amélioration de l’égalité femmes-hommes au sein des carrières scientifiques de la FWB : documenter la situation, mener des actions pour l’égalité dans la profession, et stimuler la recherche et l’enseignement du genre.<br><br>&nbsp;</p><h2><em><strong>Les « personnes de contact genre »</strong></em></h2><p>L’un des moyens de documenter la situation est de renforcer le groupe des « personnes de contact genre » présentes au sein des six universités de la FWB et du FRS-FNRS. Ces personnes participent aux travaux du Comité Femmes et Sciences. Créé en 2013, ce groupe a 3 missions, celle d’information, notamment par la rédaction d’un rapport institutionnel sur l’état de l’égalité de genre dans les universités, celle de sensibilisation et celle de mise en réseau au sein des universités et du FRS-FNRS.</p><p>Financé par la FWB dans le cadre de la Charte du chercheur (EURAXESS), le groupe des « personnes de contact genre » assure un rôle d’échange et d’information entre le Comité Femmes et Sciences, les universités et le FRS-FNRS quant à l’état d’avancement des politiques de genre mises en œuvre au sein des institutions.<br><br>&nbsp;</p><h2><em><strong>Vers un master interuniversitaire en genre</strong></em></h2><p>Parmi les actions à mener en faveur de l’égalité dans la profession, le comité a rédigé une note argumentée en vue d’une harmonisation par le haut des congés circonstanciels qui, sur la base d’un état des lieux dans chaque université, propose des mesures visant à améliorer la carrière des femmes dans le monde scientifique et de la recherche .&nbsp;</p><p>Pour stimuler la recherche et l’enseignement du genre, le Comité Femmes et Sciences prépare actuellement un master interuniversitaire de spécialisation en genre qui pourrait être proposé dès l’année académique 2017-2018.<br><br>&nbsp;</p><h2><em><strong>L’institutionnalisation du Comité Femmes et Sciences</strong></em></h2><p>Lors de sa réunion du 17 mai dernier, le comité s’est « installé » à l’ARES qui l’accueille et assurera désormais le secrétariat de ses travaux. Les membres ont désigné son nouveau président, Bernard Fusulier, professeur de sociologie à l'Université catholique de Louvain (UCL) et spécialiste des articulations et des médiations sociales dans les sociétés contemporaines. L'articulation de la vie professionnelle avec la vie familiale constitue son principal axe de recherche actuel.</p><p>&nbsp;</p><p><strong>EN SAVOIR + :</strong></p><ul><li>Le <a href="fr/a-propos/instances/commissions-permanentes/femmes-et-sciences" target="_blank">Comité Femmes et Sciences</a>&nbsp;sur le site web de l'ARES<br>&nbsp;</li><li>Meulders D., O’Dorchai S., Simeu N., <a href="https://www.ulb.ac.be/ulb/presentation/docs/Synthese_almamater.pdf&quot; target="_blank"><em>Étude Alma Mater, Homo Sapiens II- Les inégalités entre femmes et homes dans les universités francophones de Belgique</em></a>, synthèse, Bruxelles : ULB - DULBEA, avec le soutien de la FWB</li><li><a href="http://ec.europa.eu/euraxess/pdf/brochure_rights/eur_21620_en-fr.pdf&qu…; target="_blank">Recommandation de la Commission du 11 mars 2005 concernant la charte européenne du chercheur et un code de conduite pour le recrutement des chercheurs</a></li><li><a href="http://www.fnrs.be/docs/Brochure_Partenariat_FR.pdf&quot; target="_blank">Partenariat Wallonie-Bruxelles pour les chercheurs et les chercheuses adopté par le gouvernement de la FWB le 26 mai 2011, action 19 du chapitre Egalité Hommes-femmes</a></li></ul><p><br>Photo : © M. Houet</p><p>&nbsp;</p><div>&nbsp;</div>

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Culture des possibles : un projet médiatique à la découverte de l’agroécologie en Belgique et au Sénégal

Soumis par Anonyme (non vérifié) le

Elles sont cinq étudiantes en dernière année à l’IHECS. Dans le cadre des Projets de sensibilisation au développement que soutient l’ARES, elles ont réalisé un documentaire et un site web sur le thème de l’alimentation durable. Ensemble, elles sont parties à la rencontre d’agriculteurs et d’experts qui pratiquent et étudient l’agroécologie en Belgique et au Sénégal. Entretien avec Héloïse, Emeline, Naïké, Charline et Pauline.

Comment vous est venue l’idée de réaliser un documentaire et un site web sur l’agroécologie ?

Nous avions envie d’aborder le thème de l’alimentation, véritable enjeu dans notre société où la population grandit considérablement alors que les ressources naturelles s’épuisent jour après jour. Nous voulions aborder ce sujet de manière positive et désirions rencontrer des acteurs de changement qui tentent de répondre à ce problème. Après une première phase de documentation, nous nous sommes rendu compte que des initiatives en agriculture biologique et écologique se développent chez nous, mais aussi ailleurs, notamment dans les pays du Sud. C’est alors que nous avons décidé d’établir un parallèle entre la Belgique et le Sénégal, deux pays très différents, où des alternatives agricoles se mettent en place.

Quel était l’objectif de votre projet ?

Notre objectif était de rendre compte de ces initiatives via un documentaire à l’attention des acteurs de l'agriculture de demain : les étudiants en bioingénieur. 

Se lancer sur un tel sujet était un vrai défi. Comment avez-vous composé votre équipe ?

Très vite, nous sommes arrivées à la conclusion que nous aurions besoin d’un appui technique et que cinq étudiantes en communication n’auraient pas beaucoup de légitimité à parler d’un sujet comme celui-ci. Nous avons donc rencontré beaucoup de personnes qui, de près ou de loin, étaient liées à la thématique et nous avons proposé à Xavier, étudiant de Gembloux Agro-BioTech, de nous accompagner dans notre démarche.

Comment s’est déroulée la réalisation du documentaire ?

Au mois d’août 2015, nous sommes allés rencontrer les agriculteurs qui pratiquent l’agroécologie en Belgique. Nous avons donc commencé le tournage à la fin de l’été et en septembre, nous décollions vers le Sénégal pour un mois afin de voir comment ça se passe là bas. Après avoir rencontré des agriculteurs, des formateurs et des groupements de paysans, nous sommes rentrées avec une grande quantité de matière qui nous a servi à mettre notre histoire en image. Durant le mois d’octobre nous avons monté le documentaire, ce qui implique de grandes réflexions sur la meilleure façon de montrer et de dire les choses afin d’atteindre nos objectifs. Ce n’est qu’en janvier 2016 que le documentaire et le site web ont été finalisés.

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Votre objectif était donc de « rendre compte des initiatives en agroécologie par un documentaire à l’attention des futurs acteurs du milieu agricole ». Dans quel but ?

La finalité du documentaire et du site web consiste avant tout à sensibiliser les étudiants en bioingénieurs au modèle agroécologique. Nous voulions montrer que le modèle agroécologique est en fait applicable partout s'il est adapté à l'environnement dans lequel il est développé et nous voulions créer un échange de savoirs entre le Sud et le Nord, en valorisant les compétences de chacun. Mais nous voulions aussi toucher un public plus large, participer à la transition durable ! Sensibiliser le public à l’agroécologie, amorcer une réflexion sur la façon de produire et de consommer aujourd’hui et, enfin, d’amener à l’action. C’est pourquoi nous nous sommes vite rendu compte qu'il était nécessaire de tester nos outils auprès du public ciblé.
 

Et comment avez-vous fait pour tester vos outils auprès du public cible ?

Premièrement, nous avons organisé trois animations dans des classes d’étudiants en bioingénieur. Deux d’entre elles se sont déroulées sur le campus de Gembloux Agro-Bio Tech. La troisième s’est déroulée à la Haute école agronomique de La Reid, à Theux. Pour ces interventions, nous étions accompagnées d’un membre de notre partenaire, Aide au Développement Gembloux, d’un intervenant du documentaire – un agriculteur belge – et d'un professeur. L’intervention consistait tout d’abord à diffuser le documentaire. Ensuite nous avons laissé la place à une séance de discussions et d’échanges entre les étudiants et les intervenants. Enfin, nous avions préparé une animation qui consistait à donner la parole aux étudiants et à leur permettre d'entamer le débat sur les avantages et les inconvénients de l’agroécologie.

Nous avons par la suite organisé une soirée sur le thème de l’agriculture et de l’alimentation durables, et plus particulièrement sur l’agroécologie. Elle était destinée à un public plus large, constitué de jeunes intéressés par la problématique et qui désiraient en apprendre davantage. L’activité s’est déroulée à l’IHECS et était divisée en trois temps. Dans un premier temps, nous avons projeté notre documentaire. Ensuite, « notre » agriculteur était présent pour parler de son parcours et de ses choix actuels ainsi que pour répondre aux différentes questions et réflexions du public. Après cela, ce sont deux représentants du Réseau des consommateurs responsables et un représentant de la coopérative Agricovert qui ont pris la parole pour expliquer leurs démarches respectives et échanger avec le public. Le médiateur de la soirée, un membre de SOS Faim, s’est occupé de faire le lien entre les différentes interventions et de rebondir sur les questions et les réflexions du public. Enfin, nos partenaires et collaborateurs étaient invités à proposer, sur un stand, des informations plus spécialisées et plus complètes par rapport à leur activité.

actu agroecologie photo2 2016

© projet Culture des possibles


Quel est pour vous le bilan de ces deux animations ?

De manière générale, les différentes activités se sont très bien passées. Elles ont encouragé des réflexions assez intéressantes. Utiliser notre outil dans le cadre d’une animation avec des étudiants en bioingénieur et avoir la possibilité d’intégrer cette animation dans un cursus universitaire a été très enrichissant. Nous adresser à des groupes convaincus ou moins convaincus, connaisseurs ou novices en la matière, nombreux ou moins nombreux nous a permis d’envisager notre animation de différentes manières et de prendre du recul par rapport à notre outil. L’activité à l’IHECS a permis d’encourager une prise de conscience par rapport à l’alimentation et la consommation. Les activités en classe ont permis d’échanger de manière plus approfondie et plus technique avec des étudiants qui sont destinés à travailler dans un milieu agricole. Dans l’ensemble, les outils semblent avoir été pertinents en matière de sensibilisation, mais nous avons remarqué qu’il est important que le documentaire soit intégré dans une animation, comme un débat ou une discussion, afin de pouvoir apporter le complément d’informations nécessaire.

Au terme de votre projet, que retirez-vous de cette expérience ?

D’un point de vue personnel, ce projet que nous avons imaginé, réalisé et mené à terme après presque deux ans de travail, nous a permis de vivre une expérience d’une richesse incroyable. De l’exercice académique professionnalisant aux rencontres et discussions en passant par la découverte d’un sujet passionnant, l’aventure valait le détour. C’est pourquoi nous remercions toutes les personnes qui nous ont permis de réaliser ce projet et nous donnent envie de continuer, améliorer, recommencer et, surtout, ne jamais nous arrêter de partager.

 

actu agroecologie logo 2016

    

 

Le projet a été réalisé en collaboration avec Aide au développement Gembloux, SOS Faim et Louvain Coopération

Avec le soutien de la Coopération belge au développement

 

EN SAVOIR + : visitez le site web du projet - www.culturedespossibles.be

 

 


Photos : © projet Culture des possibles

 

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