Dans l’Est de la République démocratique du Congo, des chercheuses et chercheurs congolais et belges unissent leurs expertises pour répondre à des enjeux stratégiques liés à l’exploitation des ressources naturelles. Une coopération académique qui produit des résultats concrets au service des populations et de la stabilité régionale.
La RDC concentre 80 % du coltan africain, principalement dans les provinces du Sud et du Nord Kivu. À cela s’ajoutent des ressources abondantes issues des forêts, de la terre et de l’eau. Pourtant, loin de profiter aux populations locales, cette richesse alimente depuis des décennies instabilité, conflits armés et inégalités sociales, affectant durablement l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Transformer les ressources naturelles en moteur de développement
Pour inverser cette dynamique, investir dans la recherche, la formation, la science et la gouvernance est essentiel. Avec le soutien de la DGD, l’ARES accompagne deux projets menés entre établissements d’enseignement supérieur belges et congolais, en lien étroit avec la société civile des deux pays. Objectif : faire des ressources naturelles un levier de progrès durable.

Le creuseur utilise un marteau pour concasser des minerais en vue d’éliminer la partie stérile (© Lambin – Mugumaoderha)

© Lambin – Mugumaoderha
Ces partenariats ont déjà permis de :
- améliorer la connaissance scientifique du coltan, doublant sa valeur marchande au profit des communautés locales et de l’État congolais ;
- renforcer l’autonomie économique des femmes et des jeunes ;
- protéger les droits des populations autochtones, lutter contre l’accaparement des ressources et les inégalités ;
- soutenir des dynamiques de transformation sociale et politique, en donnant voix aux populations les plus vulnérables.
Une coopération, des impacts tangibles et durables
À l’intersection des sphères académique, citoyenne et politique, ces partenariats génèrent des résultats concrets à plusieurs niveaux :
➤ Sur le plan académique :
- Formation de scientifiques congolais capables de valoriser leurs ressources avec une plus-value nationale.
- Émergence d’un pôle de recherche congolais reconnu à l’international.
- Renforcement de l’identité et de la fierté scientifique congolaise.
- Échanges éthiques et méthodologiques enrichissants pour le monde académique belge et européen.
- Nouvelles perspectives de recherche pour la Belgique, inspirées de l’innovation congolaise en contexte difficile.
- Mise en place de réseaux durables, vecteurs de dialogue et de compréhension en période de crise.
➤ Sur le plan économique :
- Développement d’une chaîne de valeur plus inclusive autour des minerais, avec un impact direct pour les communautés locales.
➤ Sur le plan de la gouvernance :
- Meilleure maîtrise congolaise des ressources naturelles.
- Renforcement du respect du Code minier, tant au niveau national qu’international.
➤ Sur le plan politique et diplomatique :
- Maintien de canaux de communication ouverts, propices à des initiatives de paix, de stabilité et de développement durable.
Un partenariat d’égal à égal pour innover ensemble
Le modèle de coopération promu par l’ARES, le VLIRUOS et l’IMT repose sur un principe fort : un partenariat stratégique équilibré entre les communautés académiques belge et congolaise. Ce sont la diversité des savoirs, des terrains et des perspectives qui font avancer la recherche et, avec elle, le monde entier.
De Goma à Bukavu, les projets de recherche menés, d’une part, par An Ansoms et Emery Mushagalusa Mudinga et, d’autre part, par Philippe Lambin et Marc Cubaka MUGUMAODERHA mobilisent les partenaires suivants :
- UCLouvain
- Institut supérieur de développement rural de Bukavu (ISDR-BUKAVU)
- UMONS
- Centre de Recherche et d'Expertise en Genre et Développement (CREGED)
- Centre de Recherche et d'Analyse des Conflits et de la Gouvernance
- ULiège
- Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu (I.S.P./Bukavu)
- Université Catholique de Bukavu (UCB)
Regardez le témoignage de Mac Mugumaoderha (PSI - Bukavu)
Les recherches menées par les professeurs Lambin et Mugumaoderha permettent aujourd'hui d'analyser la teneur en métaux des minerais et de déterminer leur juste valeur marchande. Dans ce témoignage, Mac Mugumaoderha explique comment le secteur minier doit évoluer pour apaiser les tensions générées par tous les minerais stratégiques dans l'est de la République démocratique du Congo.
Interview de Mac Mugumaoderha
Regardez le témoignage de An Ansoms (UCLouvain)
An Ansoms partage sa vision des partenariats universitaires et de l'importance d'inclure dans la recherche des connaissances enracinées localement et des méthodologies innovantes développées dans des contextes de recherche difficiles. Elle se réjouit également de l'évolution d'un pôle de recherche en République démocratique du Congo qui attire l'attention de la communauté universitaire internationale.
Interview de An Ansoms