Une journée d'étude sur « La transition écologique en bibliothèque et Learning center » | ARES
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Une journée d'étude sur « La transition écologique en bibliothèque et Learning center »

Le 6 novembre 2025, le groupe de travail Développement durable de la Commission des bibliothèques et services académiques collectifs (CBS) de l’ARES a organisé une journée d’étude « La transition écologique en bibliothèque et Learning center ». Ce moment de rencontre était ouvert au personnel des bibliothèques, en particulier celui des établissements d’enseignement supérieur (EES) de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).

Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des journées d’étude portées par la CBS. Son objectif était d’expliciter et visibiliser les rôles essentiels que les bibliothèques ont à jouer dans la transition écologique

Ainsi, la matinée était consacrée à la mise en contexte, avec un éclairage sur les dynamiques existantes en FWB, un plaidoyer pour une transition portée à l’échelle institutionnelle et plusieurs retours d’expérience inspirants.

Laetitia Delrez, chargée de la coordination du Plan transversal de transition écologique (PTTE) de la FWB, a présenté le premier plan de ce type (2021-25), essentiellement structurant : définition de la gouvernance, sensibilisation, travail collectif et transversal, visibilisation des actions conduites. Le deuxième plan (2026-30), en cours d’élaboration, résulte d’une co-construction avec les institutions et la société civile a fait remonter plus de 300 actions, actuellement analysées.

Nathalie Pipart, chargée de projet développement durable de l’ARES, a décrit les objectifs de la Commission de développement durable : visibiliser et pousser la transition écologique à l’agenda politique, intégrer la durabilité dans les formations, soutenir et partager les expériences notamment via les appels à projets financés par la FWB. Depuis 2023, l’ARES coordonne un projet, financé par la Région wallonne, qui accompagne des coordinations de plan de transition dans les EES, ainsi qu’une chaire de recherche-action. Pour rester au courant des activités et information en lien avec la durabilité dans l’enseignement supérieur, inscrivez-vous à notre mailing « INFO DD ».

Raphaëlle Bats, co-responsable de l'URFIST Bordeaux, qui a magistralement présenté la conférence « Face aux transitions climatiques, les bibliothèques des alliées nécessaires ». Mais où sont passés les bigorneaux d’Arcachon ? Savez-vous que les arbres peuvent souffrir d’embolie – et mourir – des suites de stress hydrique en cas de sécheresse ? Combien de temps a duré l’incendie de la Dune du Pilat, déclaré le 12 juillet 2022, en pleine canicule ? Si vous l’ignorez, c’est que vous êtes en situation de vulnérabilité documentaire, « considérée comme un des facteurs aggravant la mal-adaptation de ces territoires en transition ». 
Les bibliothèques doivent donc accompagner les personnes vivant dans des territoires directement impactés par les changements climatiques, en leur délivrant l’information pertinente, de façon à ce qu’elles puissent s’adapter à un environnement qui peut se transformer drastiquement et soudainement (feu, inondation, etc.), en prenant en compte toutes ses dimensions (socio-économiques, psychologiques, identitaires, etc.). La tâche est conséquente : les informations pertinentes sont protéiformes (résultats de la recherche, textes de loi, information technique, etc.), complexes, multidisciplinaires et spécialisées. Il s’agit donc de les organiser, et plus encore, de les rendre découvrables à des personnes qui ne sont ni chercheuses, ni professionnelles des bibliothèques ; et en maximisant l’impact.

Loin de la « grande claque » résultant souvent de la prise de conscience de la gravité de la crise climatique, Raphaëlle, a choisi, pour se faire, l’approche AEIOU. La livraison de l’information ad hoc doit viser à sensibiliser, susciter l’intérêt, permettre de se forger une opinion, comprendre. Tout cela se faisant dans la joie ! Ainsi a-t-elle fait de cette vulnérabilité documentaire, le cheval de bataille des recherches qu’elle dirige, matérialisées, par exemple, par le projet Espaces Communs de DOCumentation (ECODOC), centré sur les Arbres.  Au programme, des ateliers pour raconter la science et identifier des chemins de découverte originaux ; slam et à vous de jouer pour s’approprier les résultats de la science en cours, de façon à être en capacité d’agir en étant bien informé !

Sophie Baeijens et Sophie Patris, bibliothécaires à l’UCLouvain, ont présenté le travail de leur groupe à tâche, GreenBIUL, composé de neuf collègues issus des bibliothèques de l’université. Inspirées par les Green Libraries de l’IFLA et les Bibliothèques vertes françaises, elles ont recensé de bonnes pratiques simples, peu coûteuses et souvent isolées, afin de les diffuser à l’ensemble du réseau : éteindre la caméra en visioconférence, la clinique du livre, utiliser le moteur de recherche Ecosia, ou encore accueillir une fontaine à sirops plus éthique, plus durable, plus locale, sans déchets conçue par des étudiants, pour les étudiants afin de remplacer les distributeurs de sodas. Une démarche fondée sur l’idée que chaque geste compte.

Isabelle Gilles, chargée de mission en bibliothèque à l’ULiège, a présenté le travail d’un groupe actif depuis 2022 en bibliothèque qui vise une gestion plus durable et cohérente du mobilier. Les achats responsables intègrent des critères de durabilité, réparabilité, modularité et provenance locale. Des collaborations avec des menuiseries liégeoises offrent un mobilier de meilleure qualité et à faible impact. La récupération, la rénovation et la mutualisation du mobilier existant sont désormais centrales. Les compétences internes sont valorisées et de nouvelles pistes s’ouvrent : seconde main, éco-conception, participation des usagers et analyse du cycle de vie.

Léna Cauchie, responsable disciplinaire en bibliothèque à ULiège, et Ariane Ghislain, bibliothécaire à l’ULiège, ont présenté le projet Grainothèque. Ce dispositif de troc de graines en libre-service vise à créer du lien, préserver la biodiversité locale et favoriser l’échange de savoirs et de savoir-faire — un véritable outil de mixité sociale. Des actions sont menées chaque printemps, pour la distribution des graines, et à l’automne, pour leur collecte et leur stockage. Léna et Ariane soulignent toutefois, la difficulté à trouver des bénévoles pour assurer la gestion régulière de la grainothèque.

Après un repas simple, constitué de sandwiches végétariens et véganes préparés par la cafétéria de l’EPHEC, ainsi que desserts apportés par les participants et participantes, l’après-midi était tourné vers l’action avec :

  • des jeux sérieux avec un focus sur :
  • des échanges sur :
    • le projet UNIforChange du Green Office de l’ULiège, présentée par Sarah Robinet (chargée de mission au Green Office, ULiège) qui permet la mobilisation de la communauté étudiante au moyen de challenges et actions concrètes;
    • l’organisation de fresques, via un apéro Fresque de la biodiversité, animé par Isaline Dumont (chargée de mission développement durable, UCLouvain), permettant une présentation rapide et ludique du fonctionnement des fresques;
  • des défis avec :
    • « Ma Petite Planète » présenté par Valentin Couvreur (chercheur qualifié, FNRS et professeur, UCLouvain), un défi écologique ludique sur les gestes éco-responsables (mobilité, alimentation, réduction des déchets, énergie…) qui se joue en équipe pendant trois semaines; 
    • l’expérience de Slowheat, introduit par Geoffrey Van Moeseke (professeur, Plateforme Slowheat asbl et UCLouvain), un projet pour repenser notre rapport à la chaleur, s’attaquer à la crise énergétique et encourager une sobriété thermique accessible et résiliente.

En permettant à chacune et chacun d’identifier des pistes pour engager ou approfondir une démarche de transition dans sa bibliothèque, cette journée est un tremplin pour la suite !
 

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