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Les étudiant·e·s ne résidant pas en Belgique autorisé·e·s à s’inscrire dans six des filières médicales et paramédicales contingentées de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles ont été sélectionné·e·s ce vendredi 25 aout 2017 par tirage au sort. Sur un total de 3 819 demandes, seuls 1 118 étudiant·e·s pourront entamer le bachelier convoité. Ils et elles avaient en moyenne environ une chance sur trois d’être sélectionné·e·s.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, l’accès des non-résidents au premier cycle d’études de huit filières médicales et paramédicales de l’enseignement supérieur est régulé par un système de contingentement : les bacheliers universitaires en médecine vétérinaire, en kinésithérapie, en sciences psychologiques et de l’éducation – orientation logopédie, en médecine et en sciences dentaires, et les bacheliers de haute école en kinésithérapie, en logopédie et en audiologie peuvent accueillir un maximum de 30 % d’étudiant·e·s ne résidant pas en Belgique à titre principal (20 % pour les vétérinaires).

Lorsque les demandes d’inscription des non-résident·e·s dépassent les quotas, les candidat·e·s sont départagé·e·s par tirage au sort – exception faite pour les deux filières d’études en médecine et en sciences dentaires, pour lesquelles l’éventuelle sélection sera effectuée cette année en fonction des résultats à l’examen d’entrée du 8 septembre 2017.

3 819 demandes d’inscription pour 6 filières

Quelque 3 819 candidat·e·s étudiant·e·s ne résidant pas en Belgique ont introduit cette année un dossier pour entamer, en septembre 2017, l’un des 6 bacheliers concernés.
Pour ces cursus, les quotas sont établis sur la base du nombre d’étudiant·e·s inscrit·e·s et finançables de l’année académique précédente.

1 118 dossiers sélectionnés

Les quotas 2017-2018 permettaient l’inscription de 1 118 candidat·e·s seulement, dont les dossiers ont donc été tirés au sort ce vendredi 25 aout 2017.
La procédure est anonyme et menée sous la supervision d’un huissier de justice. Elle a été organisée de manière électronique etcentralisée par l’ARES pour les cinq universités et pour six des huit hautes écoles concernées, les autres continuant à procéder elles-mêmes au tirage au sort.

En moyenne environ 1 chance sur 3 d’être retenu·e

En fonction des cursus, la « demande » était de 2,4 à 4,5 fois plus importante que le nombre de places disponibles (voir le détail en annexe). Un·e non-résident·e candidat·e au bachelier en audiologie avait ainsi cette année 41 % de chance d’être retenu·e là où pour des études de médecine vétérinaire, il ou elle ne pouvait compter que sur une probabilité de 22 %.

Prévenir la saturation et les risques de pénurie en soins de santé

Les quotas ont été instaurés en Fédération Wallonie-Bruxelles dès 2006 par décret. Ils visent notamment à modérer la charge que les effectifs « non-résidents » représentent ainsi qu’à prévenir la saturation et la dépréciation de la qualité d’enseignement des cursus concernés. Mais, surtout, ils visent à contenir les risques de pénurie en matière d’offre de soins de santé en favorisant le maintien d’une proportion suffisante de diplômés qui s’établiront et exerceront sur le territoire.

Depuis 1998, en vertu du principe de non-discrimination, les ressortissant·e·s d’un État membre de l’Union européenne peuvent s’inscrire dans l’enseignement supérieur aux mêmes conditions (notamment de droits d’inscription et de financement par les pouvoirs publics) que les nationaux.
Les principales filières médicales et paramédicales avaient été confrontées, dans ce contexte, à un accroissement du nombre d’étudiant·e·s en provenance de l’étranger – de France, en particulier –, où les restrictions d’accès mises en place ont rendu la Fédération Wallonie-Bruxelles d’autant plus attractive pour les étudiant·e·s, sans qu’ils et elles aient l’intention d’y rester et d’y exercer au terme de leur formation.

De 75 à 35 %

En 2005-2006, les titulaires d’un diplôme secondaire étranger inscrits pour la première fois en première année du premier cycle de certains de ces cursus représentaient jusqu’à plus de 75 % des effectifs. Les chiffres avaient alors conduit la Fédération à envisager ces mesures dérogatoires au principe de libre circulation.

Aujourd’hui, ils et elles représentent, toutes filières confondues, environ 20 % des étudiant·e·s inscrit·e·s dans l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles (hors promotion sociale), dont une moitié d’étudiant·e·s français·e·s. Dans les cursus contingentés, les deux cycles compris, ils comptent désormais en moyenne pour un peu plus d’un tiers (35 %) des effectifs.

Un fonds européen de compensation ?

Pour l’administrateur de l’ARES, Julien Nicaise, « la nécessité de passer par un tirage au sort et ces chiffres montrent que notre enseignement supérieur, parce qu'il est qualitatif, plus ouvert et globalement moins cher que chez nos voisins, y compris pour se loger, continue à attirer énormément d'étudiants de l'étranger ». Il souligne que « c'est évidemment un signe positif dans l'absolu et une forme de reconnaissance », mais tient aussi à mettre en garde : « Le phénomène accroit la pression démographique dans l'enseignement supérieur et représente pour nos établissements un challenge important dont les pouvoirs publics doivent tenir compte, entre autres en termes de logiques de financement. »

Le mécanisme de l’enveloppe fermée immunise aujourd’hui en quelque sorte le système en termes de surcout, « assez ironiquement, et malheureusement d’ailleurs », précise Julien Nicaise, pour qui « la formation des non-résidents par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans de telles proportions continue malgré tout à poser des questions d’infrastructure ou d’encadrement des étudiants, des questions qui plaident en faveur de la création d’un fonds européen de compensation ou d’un mécanisme apparenté ».


Annexe : Demandes d’inscription d’étudiant·e·s non-résident·e·s au bachelier de six filières médicales et paramédicales contingentées de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles pour l’année 2017-2018
 

 

FILIERE

DEMANDES

QUOTA

DEMANDE / OFFRE

PROBABILITÉ D'ÊTRE RETENU·E

Université
Vétérinaire
540
119
4,5
22 %
 
Kinésithérapie
617
247
2,5
40 %
 
Logopédie
275
65
4,2
24 %
           
Haute école
Kinésithérapie
1 799
478
3,8
27 %
 
Logopédie
544
191
2,8
35 %
 
Audiologie
44
18
2,4
41 %
           
TOTAL
 
3 819
1 118
   

 

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