Des partenariats académiques pour le développement
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Des partenariats académiques en faveur des Objectifs de développement durable

De 2022 à 2027, l’ARES, partenaire de la Coopération belge au développement, met en œuvre son programme « Partenariats équitables pour un enseignement supérieur et une recherche de qualité en faveur des Objectifs de développement durable ».

Ce programme soutient des partenariats pour un enseignement et une recherche de qualité, en Belgique, en Afrique, en Asie, en Amérique du sud et dans les Caraïbes.

En décembre dernier, le professeur Patrick De Mol (ULg) était fait docteur honoris causa de l’Université de Kinshasa pour les travaux menés, notamment avec le soutien de l’ARES, en biologie moléculaire et en sciences médicales de base. Il nous livre ses réflexions, issues de sa longue expérience de terrain, sur la coopération académique au développement.

L’engagement de Patrick De Mol dans la coopération académique au développement remonte à 1974, lorsqu’il effectue son service civil dans une ONG de l’ULB, le CEMUBAC. À partir de ce moment-là, il se rend régulièrement en RD Congo, mais aussi dans différents pays d’Afrique, au Laos, au Vietnam, en Haïti et au Maroc. Avec les universités de Lubumbashi (UNILU) et de Kinshasa (UNIKIN), il collabore à la réhabilitation de laboratoires de biologie clinique et moléculaire et forme des doctorants et des techniciens de laboratoire. Il enseigne et mène des projets de recherche sur les infections digestives et la résistance aux antibiotiques.

Patrick De Mol attribue la distinction de docteur honoris causa décernée par l’UNIKIN à « sa longue pratique du Congo », comme il qualifie son expérience de terrain : « Mes collègues de l’UNIKIN ont trouvé que j’avais rendu service au Congo et à l’Université de Kinshasa, notamment par les travaux que j’ai publiés et par les activités de soutien pédagogique, scientifique et de service à la communauté. J’ai formé des doctorants que j’ai ensuite soutenus dans leurs activités scientifiques dans les domaines de la biologie moléculaire et des sciences de base de médecine. J’ai apporté un plus grand accès des étudiants eux-mêmes à la réflexion scientifique ».

La biologie moléculaire : un outil précis, rentable et utile pour les pays en développement

La biologie moléculaire a longtemps été considérée, souligne Patrick De Mol, comme « une technique couteuse, compliquée et peu adaptée aux pays en développement. Un peu comme l’ont été les ordinateurs que l’on trouvait inappropriés et trop chers pour eux, alors qu’ils se sont révélés être un outil tout à fait décisif ». Il explique : « La biologie moléculaire est un outil précis, rentable, utile qui accroit les capacités de diagnostic et les connaissances dans des domaines tels que la médecine, pour des recherches sur la drépanocytose, sur le VIH, le paludisme, les parasitoses et la résistance aux antibiotiques, ou la justice, pour les empreintes d’ADN qui sont utiles lorsqu’utilisées à bon escient, ou encore l’agronomie, pour effectuer des recherches génétiques sur les plantes, comme sur le manioc, par exemple. La biologie moléculaire est un outil multispécialités et transversal ».

« L'impact de la coopération académique se concrétise
surtout de façon indirecte, par la formation des futures élites et des cadres »


Patrick Demol nuance l’impact de la coopération académique au développement sur les populations locales : « grâce au soutien à des projets de biologie moléculaire, la sélection du manioc a été améliorée, la drépanocytose est mieux comprise et donc mieux traitée, la résistance de la malaria aux antipaludéens est mieux surveillée, le risque d’infections liées à l’hospitalisation et aux soins également ». Il estime toutefois que, même si l’ensemble de ces actions a un impact sur la santé des populations, il ne faut pas le surévaluer : « cet impact se concrétise surtout de façon indirecte, par la formation des futures élites et des cadres, si l’évolution socioéconomique est favorable. Une aide en coopération beaucoup plus massive aurait un impact exponentiellement plus important. Les petits pourcentages – que même la Belgique n’arrive pas à dégager – sont tout à faits insignifiants par rapport aux besoins ».

Favoriser l’insertion des universitaires dans la vie quotidienne des populations

Mener des actions de coopération académique au développement a un sens pour autant que les universitaires trouvent des débouchés dans leur propre pays. Patrick De Mol insiste : « Si vous formez des universitaires dont le diplôme n’est pas valorisé par une activité dans leur société, cela pose problème. L’ARES doit se pencher sur cette question : contribuer à la formation d’universitaires en s’assurant qu’ils sont employés à la mesure de leurs compétences ».

« Placer l'étudiant au centre de la coopération académique »


C’est pourquoi il recommande de financer des activités de coopération académique qui mettent l’accent sur l’insertion des universitaires dans la vie quotidienne des populations. Il engage également à placer l’étudiant au centre de cette coopération académique : « la cible est l’étudiant et son devenir. J’ai toujours eu l’impression que dans les universités des pays en développement, on ne valorisait pas suffisamment les étudiants, encore moins que chez nous. Valoriser les étudiants : c’est quelque chose auquel j’ai essayé de participer ».

Inscrire l’université comme partenaire dans le pays même

Ces dernières années, relève Patrick De Mol, les projets de coopération académique financés par l’ARES ont intégré des activités qui dépassent l’université. Par exemple, ils sont soutenus par des ministères tels que celui de la santé et interagissent avec les structures qui en dépendent. « Pour prendre l’exemple de la résistance du paludisme aux antipaludéens, on s’efforce de développer des connections avec le programme national de lutte contre le paludisme et d’intégrer les activités de l’université à des structures déjà en place et opérationnelles. Ce sont des exemples des apports positifs que peuvent avoir les universitaires directement dans leur pays car il est important d’inscrire l’université comme partenaire dans le pays même ».

 

Photo : © Université de Kinshasa

 

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Patrick De Mol est médecin spécialisé en pédiatrie, biologie clinique, maladies tropicales et hygiène hospitalière. Chargé de cours et chef de clinique à l’ULB puis, à partir de 1994, professeur à la faculté de médecine de l’ULg et chef de service au CHU de Liège, ancien président de la plate-forme nationale d’hygiène hospitalière, actuel vice-président du Conseil Supérieur de la Santé, il a participé à des programmes de l’ARES dans les universités de Lubumbashi et de Kinshasa (RDC), de Port-au-Prince (Haïti), d’Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam), du Laos et de Casablanca (Maroc).

 

  • Pays & instruments

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  • Bourses & projets en Belgique

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TROIS ACTEURS MAJEURS DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR S'UNISSENT

L’ARES, le VLIR-UOS et l’IMT sont trois acteurs de l’enseignement supérieur en Belgique. Pour la période 2022-2027, ils unissent leurs expertises pour la mise en oeuvre d’une stratégie commune en faveur du développement durable.

Ensemble, au sein du Cadre stratégique commun "Higher Education and Science for Sustainable Development" (HES4SD), ils font émerger le potentiel de développement de la coopération académique et scientifique belge et de leurs partenaires. Ils contribuent ainsi à la réalisation de changements sociétaux alimentés par le monde académique et reposant sur une approche scientifique.

pdf bc Télécharger le document relatif au Cadre stratégique commun thématique.

 

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L’ARES est un important partenaire non gouvernemental de la Coopération belge au développement. Avec les universités, les hautes écoles et les écoles supérieures des arts de la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle assure la définition et l’exécution du volet académique « francophone » de la Coopération belge.

 

 

APPELS OUVERTS

Chaque année, l'ARES publie des appels à propositions ou à candidatures relatifs aux activités qu'elle finance en matière de coopération au développement.

Appels en cours :

PRD-PFS 2025

Ouverture : 15 janvier 2024
Deadline : 15 avril 2024 à midi

RPD-TPS 2025

Opening: 15 January 2024
Deadline: 15 April 2024 at midday

Bourses de voyage 2024

Ouverture : 28 février 2024
Deadline : selon les établissements

Microprojets étudiantes et étudiants 2024-2025

Ouverture : 28 février 2024
Deadline : selon les établissements

Projets de mobilisation étudiants 2024-2025

Ouverture : 28 février 2024
Deadline : 21 mai 2024 à 12h

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