01/ Objectif(s) de la formation
Actuellement dans le monde, près d’un milliard de personnes souffrent de malnutrition, n’ont pas accès à l’eau potable ou à l’électricité. La population mondiale étant toujours en croissance, en particulier dans les pays en développement, ces insécurités alimentaire, hydrique et énergétique ne vont faire que s’amplifier. Ces ressources étant limitées, il ne sera pas possible de répondre aux besoins futurs sans une modification profonde de l’utilisation de ces ressources essentielles.
Pour les politiques, les acteurs du développement et le monde économique qui s’intéressent à ces ressources fondamentales, le besoin de développer et d’utiliser des approches innovantes, plus efficientes et intégrées de ces ressources, maintenant et dans le futur, apparait comme une évidence voire une obligation. En effet, bien que les améliorations technologiques pour une meilleure gestion des ressources seront essentielles, elles ne suffiront pas. Elles devront être associées à une plus grande cohérence des politiques de ces 3 secteurs, obligatoire pour aller vers une utilisation plus efficiente, équitable et durable des ressources. C’est ainsi que le concept de « Nexus Eau-Énergie-Alimentation » (Nexus EEA) a été présenté pour la première fois au Forum Economique Mondial de Davos en 2011 et mis en avant à la conférence de Bonn (2011) qui l’a véritablement lancé. Le terme ‘Nexus’ fait référence aux interconnections. L'approche Nexus EEA vise ainsi à mettre en évidence les interdépendances entre l'eau, l'énergie et l’alimentation et à identifier des réponses basées sur la compréhension des synergies entre ces secteurs.
En effet, bien que l’eau, l’énergie et l’alimentation soient intrinsèquement liées, la connexion en termes de politique de gestion est faible. Le développement de politiques et d’approches sans tenir compte des conséquences trans-sectorielles, la mauvaise coordination sectorielle et la fragmentation institutionnelle renforcent l’utilisation non durable des ressources et menacent la durabilité des sécurités alimentaire, énergétique et hydrique dans beaucoup de régions du monde, en particuliers dans les pays les plus pauvres. L’approche Nexus EEA propose la mise en place de politiques intersectorielles fortement intégrées, tenant compte des effets des prises de décisions en dehors de leur secteur d’activité et intégrant les coûts sociaux et environnementaux liés à l’exploitation/production de l’eau, de l’énergie et des ressources alimentaires dans la détermination du prix de ces ressources.
Une telle approche constitue un changement de paradigme par rapport aux interventions de développement sectoriel qui prédominent actuellement. Elle est le fondement de nouvelles approches pour la gestion de la sécurité de ces trois ressources fondamentales à différentes échelles de décision.
L’objectif de ce master de spécialisation (orientation spécialisée) est de former les participants au nouveau concept de Nexus EEA qui doit conduire plus rapidement au développement durable. Il vise à former une future génération de décideurs capables de mettre en œuvre une approche Nexus EEA dans ses aspects techniques mais aussi socio-économiques, politiques et de gouvernance. Il vise donc à faire évoluer les participants provenant du domaine technique (notre public cible) vers une vision plus holistique des problèmes à traiter en ce compris les aspects politiques et socio-économiques tout en leur permettant d’assimiler les outils nécessaires à une analyse intégrée de l’eau, de l’énergie et de l’alimentation.
02/ Contenu de la formation
Programme de cours du master de spécialisation en Nexus Eau-Énergie-Alimentation (Nexus EEA)
N° du cours | Université | Intitulé du cours et titulaires | Quadrimestre | ECTS |
Module 1 : Introduction et concepts de base (4 ECTS) | ||||
1 | ULiège/UCLouvain | Séminaires d'ouverture - Bernard Tychon, Charles Bielders, Gilles Colinet | Q1 | 0 (obl.) |
2 | UCLouvain |
Enjeux du développement durable et de la transition (MOOC) & développement de la dimension Nexus EEA
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Q1 | 4 (obl.) |
Module 2 : Les composantes du Nexus EEA (20 ECTS) |
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/ Composante sécurité hydrique | ||||
3 | ULiège | Gestion intégrée et participative des ressources en eau - Joost Wellens | Q1 | 4 (obl.) |
4 | UCLouvain | Irrigation et drainage - Mathieu Javaux, Joost Wellens, Sarah Garré | Q2 | 4 (opt.) |
5 | ULiège | Épuration des eaux, production d’eau potable et récupération des eaux usées en irrigation - Hassan El Halouani et Hugues Jupsin | Q1 | 4 (opt.) |
/ Composante sécurité énergétique | ||||
6 | ULiège | Gestion intégrée de l’énergie - Philippe André et Maxime Habran | Q1 | 4 (obl.) |
7 | ULiège | Réseaux d’énergie - Damien Ernst et Pierre Dewallef | Q1 | 4 (opt.) |
8 | ULiège | Valorisation des énergies renouvelables - Philippe André et Manfred Greger | Q1 | 4 (opt.) |
/ Composante sécurité alimentaire | ||||
9 | ULiège | Systèmes de production agricole et sécurité alimentaire - Bernard Tychon et Pierre Ozer | Q1 | 4 (obl.) |
10 | UCLouvain | Gestion et aménagement des sols des régions chaudes - Charles Bielders et Bruno Delvaux | Q2 | 3 (opt.) |
11 | ULiège | Politique et stratégie agroalimentaire - Philippe Lebailly, Thomas Dogot et Philippe Burny | Q1 | 3 (opt.) |
Module 3 : Interconnexions des 3 composantes du Nexus EEA et études de cas (16 ECTS) (3 cours obligatoires pour un total de 11 ECTS et 2 cours à option parmi 4 minimum de 5 ECTS) |
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12 | ULiège/UCLouvain | Séminaires Nexus Eau-Energie-Alimentation: études de cas d’interconnexions - Bernard Tychon, Charles Bielders, Gilles Colinet (coordination) et de nombreux intervenants extérieurs (ONG, expert·es Sud, etc) | Q1 et Q2 | 4 (obl.) |
13 | UCLouvain | Ressources naturelles et résistances - An Ansoms | Q2 | 3 (obl.) |
14 | UCLouvain | Nexus Eau-Alimentation : outils de modélisation et d’analyse - François Jonard, Marnik Vanclooster, Mathieu Javaux | Q2 | 4 (obl.) |
15 | ULiège | Aménagement du territoire et sécurité nutritionnelle et énergétique - Serge Schmitz | Q2 | 3 (opt.) |
16 | UCLouvain | Évaluation d'impact environnemental : diagnostic et indicateurs - Pierre Defourny et Charles Bielders | Q2 | 3 (opt.) |
17 | ULiège | Les déchets : des ressources en eau, énergie et alimentation - Luc Minne | Q2 | 3 (opt.) |
18 | ULiège | Économie, énergie et environnement - Henry-Jean Gathon et Axel Gautier | Q1 | 2 (opt.) |
Module 4 : Outils techniques (5 ECTS) (1 cours obligatoire de 3 ECTS et minimum 1 cours à option de 2 ECTS parmi 3 cours) |
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19 | ULiège | Application des SIG et de la télédétection à la gestion de l’environnement - Bernard Tychon et Antoine Denis | Q1 | 3 (obl.) |
20 | UCLouvain | Évaluation d'impact environnemental : projet et introduction à la gestion de bases de données, partim F Gestion de base de données - Guillaume Lobet | Q2 | 2 (opt.) |
21 | ULiège | Conception, gestion et évaluation de projets - Bernard Tychon et Joost Wellens | Q1 | 2 (opt.) |
22 | ULiège | Leadership best practices - Michael Ghilissen | Q2 | 2 (opt.) |
Module 5 : Travail personnel sous forme de stage (15 ECTS) | ||||
23 | ULiège/UCLouvain | Travail personnel sous forme de stage - Bernard Tychon, Charles Bielders, Gilles Colinet | Q2 | 15 (obl.) |
03/ Conditions d'admission
Le master de spécialisation en Nexus Eau-Énergie-Alimentation est accessible aux porteurs d’un diplôme de 2e cycle (120 crédits), délivré par une institution de la Communauté française de Belgique dans un des domaines suivants : sciences, sciences agronomiques et de l’ingéniérie biologique, et sciences de l’ingénieur et technologie.
Pour les porteurs de tout autre diplôme de fin de 2e cycle de l’enseignement supérieur, l’admission se fait sur dossier. Le candidat devra être porteur d’un diplôme belge ou étranger sanctionnant des études de 2e cycle (domaine des sciences, sciences agronomiques et de l’ingéniérie biologique, et sciences de l’ingénieur et technologie) et valorisé pour au moins 300 crédits. Les candidats devront, en outre, avoir obtenu au moins deux mentions bien, dont une la dernière année, au cours de leur cursus universitaire.
L’admission au programme peut être subordonnée à l’inscription à certains cours des programmes de master offerts par les deux institutions partenaires pour un total de 15 crédits maximum, si le comité de gestion du programme estime que le candidat requiert une mise à niveau dans l’un ou l’autre domaine. La connaissance passive de l’anglais (lire, écouter) est un prérequis.
Le public du Sud qui est particulièrement ciblé sera constitué de personnes ayant déjà une expérience professionnelle de minimum 2 ans et ayant une bonne connaissance d’au moins une des trois composantes du Nexus Eau-Énergie-Alimentation dans leur pays, ceci afin de pouvoir partager leurs expériences avec l’ensemble du groupe et de pouvoir valoriser directement cette formation lors de leur retour au pays.
Cette formation s’adresse aux catégories professionnelles en lien avec la gestion concrète des ressources fondamentales eau, énergie, alimentation. Les acteurs institutionnels, les conseillers de collectivités locales, les assistants universitaires, les membres d’instituts de recherche, de bureaux d’expertise, d’organismes internationaux et d’agences de coopération sont particulièrement concernés.
04/ Informations complémentaires
Nombres de bourses disponibles : 11
Durée de la formation : une année académique
Langue de l'enseignement : français
05/ Établissement(s) organisateur(s)
Établissements :
- Université de Liège (ULiège)
- Université catholique de Louvain (UCLouvain)
Responsable académique :
- Prof. Bernard Tychon et Gilles Colinet (ULiège)
- Prof. Charles Bielders (UCLouvain)