Midis de l'ARES

Compétences, aptitudes, connaissances, capacités, savoir-faire, savoir-être, etc. Ces termes, appréciés des pédagogues, sont aujourd’hui omniprésents lorsqu’il est question d’enseignement supérieur. Ils reflètent l’approche « par acquis d’apprentissage » plébiscitée par le secteur depuis une quinzaine d’années. Fin en soi ou nouvel effet de mode dans l’enseignement supérieur ?
 
Ces 10 à 15 dernières années, sous l’impulsion du Processus de Bologne, mais aussi de l’Union européenne, l’enseignement supérieur a connu, dans sa mission centrale d’enseignement, un changement de paradigme radical. D’une approche traditionnellement basée sur la transmission d’« intrants » du professeur vers l’étudiant et sur l’évaluation de leur maitrise par les apprenants, les établissements ont été amenés à basculer vers une approche centrée sur l’étudiant et sur les acquis d’apprentissage auxquels on souhaite l’amener.

Ce changement s’est inscrit dans une dynamique plus large incluant, entre autres, une flexibilisation des parcours, une mobilité accrue des étudiants et une accentuation de la nécessité d’employabilité. Il a également pu s’appuyer sur l’usage de « nouveaux » outils, tels que les crédits ECTS, le supplément au diplôme, les cadres des certifications ou encore le projet européen « Tuning ». 

En Fédération Wallonie-Bruxelles, le décret « Paysage » a systématisé cette approche, impliquant généralement un travail de révision des programmes ainsi que de méthodes pédagogiques et d’évaluation.

Bien que de nombreux établissements soient déjà engagés dans cette voie, la systématisation de l’approche par acquis d’apprentissage pose aujourd’hui question, en termes de ressources, mais surtout de vision stratégique pour le futur de notre enseignement supérieur.

Elle nécessite de trouver des solutions nouvelles, d’innover, de réfléchir différemment, dans la complexité et dans la cocréation. On ne peut pas en évaluer le résultat avec d’anciens critères d’évaluation. Comment, dès lors, évaluer les progrès de la démarche ?

Comment s’est déroulé ce changement progressif mais radical vers les acquis d’apprentissage ? Comment les établissements se sont-ils approprié ce changement ? Quels impacts en matière de pédagogie, de stratégie institutionnelle, de gouvernance, de politique d’assurance qualité, etc. ?
 
Pour alimenter le débat et pour tenter apporter des éléments de réponse à ces questions, Jean-Philippe Restoueix proposera, tout d'abord, une recontextualisation du développement des cadres des certifications et de l’approche par acquis d’apprentissage en Europe.

Miguel Souto Lopez présentera, ensuite, les principaux résultats et conclusions de ses recherches récentes sur la thématique. Il évoquera notamment les processus qui ont conduit tous les établissements d'enseignement supérieur à définir leurs programmes en acquis d'apprentissage et dont il livre une analyse approfondie dans son ouvrage Acquis d’apprentissage et enseignement supérieur.

Leurs présentations seront suivies d’une séance questions-réponses et d’une discussion avec un panel de représentants d’établissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui partageront avec nous leur analyse et leur expérience de terrain.

Lectures d’intérêt :


Ressources :


Qui ? 

Intervenants : 
  • Jean-Philippe Restoueix, administrateur auprès du Conseil de l’Europe, Politiques de l’enseignement supérieur et des qualifications. 
    Après des études en linguistique française à la Sorbonne et de nombreux engagements associatifs aux niveaux local et européen, Jean Philippe Restoueix est, depuis 1994, administrateur au Conseil de l'Europe. Il y a débuté à la Direction de la jeunesse et travaille, depuis 2007, au sein de la Direction de l'éducation. Il y suit notamment les travaux de plusieurs groupes de travail du Processus de Bologne, la mise en œuvre de la Convention de Lisbonne sur la reconnaissance des qualifications, l'élaboration des cadres nationaux de qualifications. Il représente également le Conseil de l'Europe auprès du Comité consultatif du « Cadre européen des certifications » (EQF-LLL). Depuis 2014, il travaille également sur les thèmes de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité, ainsi que sur la dimension religieuse du dialogue interculturel.
  • Dr. Miguel Souto Lopez, docteur en sociologie (ENS de Lyon) et en sciences politiques et sociales (UCL) et auteur de l’ouvrage Acquis d’apprentissage et enseignement supérieur (Academia-L’Harmattan, 2016). 
    Miguel Souto Lopez est docteur en sociologie de l'École normale supérieure de Lyon et en sciences politiques et sociales de l'UCL, grade qu'il obtient en janvier 2015 après avoir soutenu une thèse de doctorat intitulée « Resserrer le dispositif européen de l’enseignement supérieur par les acquis de l’apprentissage ». Ses domaines de recherche se concentrent sur les politiques éducatives internationales et leur mise en œuvre en Belgique francophone, et plus largement la sociologie éducative et la sociodidactique. Il a publié des articles et communications traitant de la qualité de l'enseignement supérieur, des évolutions pédagogiques, de la réforme du paysage en Fédération Wallonie-Bruxelles, de l'économie de la connaissance, etc. Il anime avec d'autres académiques et scientifiques la plateforme « ABC-Educ » visant à promouvoir la recherche en matière d'éducation et d'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles.
  • Représentants d'établissements d'enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Quand ? 

Mardi 21 mars 2017, dès 11h30 - Fin à 14h 
 

Quoi ? 

11h30 : accueil des participants – sandwiches lunch
 
12h00 : les acquis d'apprentissage dans l'enseignement supérieur : les perspectives européennes, par Jean-Philippe Restoueix
 
12h30 : les perspectives en Fédération Wallonie-Bruxelles, par Miguel Souto Lopez
 
13h00 : l'expérience des établissements d'enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles
 
13h20 : débat avec les intervenants et échange avec les participants
 
13h50 : conclusions et perspectives dressées par Miguel Souto Lopez
 

Où ? 

ARES (Académie de recherche et d’enseignement supérieur)
Rue Royale 180, 1000 Bruxelles (5e étage)
 
 
 
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